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France
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Henri Peña-Ruiz
French philosopher and writer

Henri Peña-Ruiz

The basics

Quick Facts

Intro
French philosopher and writer
Places
Gender
Male
Place of birth
Le Pré-Saint-Gervais, France
Age
77 years
Education
École normale supérieure de Saint-Cloud
Awards
Knight of the Legion of Honour
(2014)
prix de la laïcité
(2014)
prix de la laïcité
 
Henri Peña-Ruiz
The details (from wikipedia)

Biography

Henri Peña-Ruiz [ʔɑ̃ʁi peɲa ʁwis], né le au Pré-Saint-Gervais (Seine), est un philosophe et écrivain français. Agrégé de l'université et docteur en philosophie, il est réputé pour ses travaux au sujet de la laïcité en France. Il est aussi maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris. Par ailleurs, il milite au Parti de gauche.

Biographie

Il a été élève à l'École normale supérieure de Saint-Cloud où il a préparé l'agrégation de philosophie qu'il a obtenue. Au lycée de Sèvres, où il commence sa carrière d'enseignant dans les années 1970, il a comme élève Manu Chao. Professeur en CPGE littéraire, il accède au statut de professeur de chaire supérieure au lycée Fénelon.

Spécialiste du rapport entre religion et politique, et plus précisément de la laïcité, il a eu l'occasion d'intervenir comme expert dans diverses instances. Le , il est nommé par arrêté du ministre de l'Éducation nationale, Jack Lang, comme membre du Comité national de réflexion et de propositions sur la laïcité à l'école. Il a également fait partie en 2003 des vingt « sages » de la commission sur la laïcité présidée par Bernard Stasi.

En 2002, il soutient en Sorbonne une thèse de doctorat sous la direction de Bernard Bourgeois sur La Philosophie de la laïcité.

Il collabore à la revue maçonnique Franc-Maçonnerie Magazine.

Pensée

Défendant les valeurs de solidarité et de justice sociale, il est devenu un spécialiste, entre autres, des questions de laïcité et de politique sociale. S'intéressant à l'expression sensible des idées et des concepts, il a écrit plusieurs livres sur les légendes de la pensée.et conçu des émissions culturelles pour commenter les mythes fondateurs, comme ceux de Prométhée, d'Icare, etc. (cf. Le Roman du Monde, Histoires de toujours, parus chez Flammarion). Son but est celui d'un éclairage laïque de l'ensemble de la culture, et de ce qu'on appelait si bien les « humanités », et ce en conjuguant l'approche ludique que permet la narration et l'approche réflexive que permet le commentaire explicatif.

En ce qui concerne sa philosophie de la laïcité, il souligne que dans un monde où les nations reposent sur des populations marquées par une diversité croissante des origines culturelles, seul un cadre politique et juridique fondé sur des principes universels garantit l'intégration de tous. Cette universalité implique que les lois communes à tous soient affranchies des conceptions religieuses propres à certains. La séparation laïque de l'État et des Églises, de l'École et des églises, n'est nullement tournée contre les religions mais contre leurs privilèges publics, incompatibles avec l'égalité de droit des citoyens. Son livre majeur sur ce sujet, axe de sa thèse de doctorat, s'intitule Dieu et Marianne ; philosophie de la laïcité (Presses universitaires de France).

Peña-Ruiz classe la croyance religieuse au rang des « options spirituelles », au même titre que l'agnosticisme et l'athéisme. Militant pour une égalité de traitement des convictions personnelles, il refuse tout privilège public accordé à la religion, de même que tout privilège public qui pourrait être accordé à l'athéisme. Le respect de la sphère privée des personnes implique que l'État s'abstienne de valoriser toute croyance particulière. Il s'oppose à l'instrumentalisation de la politique par la religion, ou de la religion par la politique. Il souligne que les valeurs républicaines sont largement battues en brèche par ce genre d'instrumentalisation et que l'histoire de l'Europe en a montré les dangers (massacre de la Saint-Barthélemy, censure multiforme de la culture, meurtre de Giordano Bruno, de Michel Servet, de Jean Calas ou du Chevalier de la Barre). Il souligne la portée émancipatrice de la laïcité, notamment pour les femmes, mais aussi pour tous ceux qui entendent disposer d'eux-mêmes librement. C'est dans cet esprit qu'il met en évidence la dimension universaliste de l'idéal laïque. Dans Dieu et Marianne, il développe une philosophie de la laïcité. Marianne, allégorie de la république, n'a pas à s'affirmer athée ou croyante, mais à s'interdire de privilégier une option spirituelle, sauf à discriminer certains citoyens par rapport à d'autres, ce qui offre le plus de liberté aux croyances religieuses comme aux humanistes athées et agnostiques, les traitant à égalité. Pour Aurélien Dupouey-Delezay, Henri Pena-Ruiz n'est pas sans présenter « une vision délibérément partielle et partiale de l'histoire [de l'Église catholique] ».

Il dénonce la notion de « laïcité ouverte » ou « plurielle », proposée par certains penseurs, comme étant une contestation dissimulée des principes de la laïcité qui, par définition, est l'ouverture même aux différents registres de la liberté humaine mais aussi de l'égalité. En 2007, cette conception s'est développée contre le Discours du Latran dans lequel le président Nicolas Sarkozy développe le concept de « laïcité positive » qui lui semble de même nature que la laïcité « plurielle ». Quant au repli communautaire, il peut résulter quelquefois de la stigmatisation sociale, voire raciste ou xénophobe dont sont victimes les populations d'origine maghrébine. Pour lui, la justice sociale et les « dispositifs juridiques » (lois) sont des moyens complémentaires de défendre la laïcité.

D'où son effort pour penser aussi les mécanismes de l 'exploitation capitaliste et de l'exclusion sociale. Dans cette perspective, il a consacré deux livres importants à l'œuvre de Marx, dont il montre qu'il n'est nullement responsable du stalinisme et des réalisations historiques qui ont caricaturé le message émancipateur de l'auteur du Capital. Dans un interview imaginaire de Karl Marx (Entretien avec Karl Marx, Plon, Paris 2012) il met en évidence l'actualité d'une telle pensée à l'âge d'un capitalisme mondialisé destructeur des droits sociaux. Son ouvrage de synthèse approfondie intitulé Marx quand-même éclaire plus largement cette pensée en en montrant la dimension démystificatrice et émancipatrice par rapport aux préjugés de notre époque et aux nouvelles figures de l'exploitation capitaliste.

Henri Peña-Ruiz, dans Qu'est-ce que l'école ? (folio actuel n 116, Gallimard, 2005) définit l'essence de cette dernière dans une perspective à la fois humaniste et républicaine, qui se veut fidèle aux Lumières. Selon le mot de Bachelard, l'École n'est pas pour la société, mais la société pour l'École. Dans cette œuvre, Henri Peña-Ruiz s'en prend aux slogans mystificateurs et dévastateurs du pédagogisme, qu'il distingue de la pédagogie, comme placer l'élève au centre du système éducatif, ou encore l'impératif de transdisciplinarité. Le pédagogisme se présente comme progressiste, mais ignore la signification de l'Institution scolaire, comme des Savoirs, qui sont émancipateurs. Il est significatif que le pédagogisme ait fait de l'encyclopédisme une tare, oubliant l'œuvre de d'Alembert et Diderot. Le pédagogisme s'en prend à la conception transmissive des savoirs, mais il se représente lui-même le savoir, non comme une méthode, mais comme une chose, que l'on peut transmettre par une technique extérieure à la méthode propre d'un domaine donné, par exemple l'histoire. Il confond savoir et information, valeur interne du savoir et conditions psychologiques de l'apprentissage. Au fond, le pédagogisme est un transfert sur l'École du désir légitime de transformer la société. En décourageant les enseignants, le pédagogisme a beaucoup fait pour ruiner l'école et sa mission égalitaire et émancipatrice. Il contribue ainsi à enfermer chaque élève dans son milieu immédiat, au lieu de l'en libérer.

Dans Le Roman du monde, il montre, à travers les légendes et les mythes fondateurs de la philosophie, quelles sont les grandes questions qui interpellent encore l'homme du XXI siècle (angoisse face à la mort, désir de progrès techniques, etc.).

Engagement politique

En 1999, Henri Peña-Ruiz signe, pour s'opposer à la guerre en Serbie, la pétition « Les Européens veulent la paix », initiée par le collectif Non à la guerre. Il est également membre du conseil scientifique de la Fondation Res Publica, think tank créé en 2005 par Jean-Pierre Chevènement.

Engagé en politique, il est membre du Parti de gauche et fait campagne pour le Front de gauche pour changer d'Europe à l'occasion des élections européennes de 2009. Il soutient de nouveau le Front de gauche aux élections régionales françaises de 2010. Il soutient ensuite La France insoumise à l'élection présidentielle (présentant Jean-Luc Mélenchon comme candidat) et aux élections législatives de 2017. Durant les premiers jours de la campagne des législatives, il soutient publiquement Elliott Aubin, le candidat de La France insoumise pour la première circonscription du Rhône.

Engagé à La France insoumise, il participe au cours sur la laïcité de l'école de formation du parti, avec Elliott Aubin. Cependant, en , lors des élections européennes, il fait parvenir une lettre au Parti communiste français, qui est lue au cours du meeting du au gymnase Japy, dans laquelle il affirme soutenir la liste menée par Ian Brossat.

Polémique

Lors de l'université d'été de La France insoumise, Henri Peña-Ruiz déclare : « [Comme] disait le regretté Charb, mon ami Stéphane Charbonnier assassiné par les frères Kouachi en , on a le droit d'être athéophobe, comme on a le droit d’être islamophobe. En revanche, on n'a pas le droit de rejeter des hommes ou des femmes parce qu'ils sont musulmans. ». Il précise ensuite sa pensée : « En revanche, on n’a pas le droit d’être homophobe, pourquoi ? Parce que le rejet des homosexuels vise les personnes. On rejette des gens pour ce qu’ils sont, et là on n’a pas le droit de le faire. Le rejet ne peut porter que sur ce qu’on fait et non pas sur ce qu’on est. ». Une polémique éclate sur les réseaux sociaux après que Taha Bouhafs, ancien adhérent de la France insoumise, relaie la citation de manière tronquée en « on a le droit d’être islamophobe ». Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, réagit : « Même si ce n’était pas l’intention de l’auteur, les propos tenus à #AMFiS2019 donnent le sentiment que c’est normal d’être #islamophobe, ce dont beaucoup de Français sont victimes. Non, ce n’est pas normal, non « on n’a pas le droit » d’être islamophobe. ».

Prix

  • Prix de la laïcité 2014, remis par le Comité Laïcité République

Publications

  • La Laïcité, Flammarion, coll. « Dominos », 1998
  • L'École, Flammarion, 1999
  • Dieu et Marianne : philosophie de la laïcité, PUF, coll. « Fondements de la politique », 1999 ; 2 édition revue et augmentée, 2005 ; prix de l'instruction publique en 2000
  • La Laïcité pour l'égalité, Fayard, Mille et une nuits, 2001
  • Le Roman du monde, légendes philosophiques, Flammarion, Champs, 2001
  • La Laïcité, GF, collection Corpus, 2003
  • Qu'est-ce que la laïcité ?, Gallimard, coll. « Folio actuel », 2003
  • Leçons sur le bonheur, Flammarion, 2004
  • Histoire de la laïcité. Genèse d’un idéal, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Culture et société » (n 470), 2005
  • Qu'est-ce que l'école ?, Gallimard, coll. « Folio-Essais », 2005
  • Grandes légendes de la pensée, Flammarion, 2005
  • Histoires de toujours : Dix récits philosophiques, Flammarion, 2008
  • La Solidarité, une urgence de toujours, Agora Éducation, 2010
  • Qu'est-ce que la solidarité - le cœur qui pense, Éditions Abeille et Castor, 2011
  • Entretien avec Karl Marx, Paris, Plon, 2012
  • Marx quand même, Paris, Plon, 2012
  • Dictionnaire amoureux de la laïcité, Paris, Plon, 2014
  • Karl Marx penseur de l'écologie, Paris, Seuil, 2018

Coauteur

  • Les Préaux de la République (ouvrage collectif), Minerve, 1990
  • avec Jean-Paul Scot. Un poète en politique. Les combats de Victor Hugo. Flammarion, 2002
  • Mémento du républicain, écrit à quatre mains avec André Bellon, Jérémy Mercier et Inès Fauconnier, 2006
  • Antología laica. 66 textos comentados para comprender el laicismo, écrit avec César Tejedor de la Iglesia, Ediciones Universidad de Salamanca, 2009

Voir aussi

Articles connexes

  • Laïcité
  • Laïcité en France
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