Vincent Guilbert
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Biography
Philippe-Jacques-Étienne-Vincent Guilbert, né en 1763 à Saint-Jean-sur-Cailly et mort avant 1818, est un imprimeur-libraire, journaliste et homme de lettres français.
Biographie
Fils d’un laboureur, Guilbert remplit pendant quelque temps les fonctions de vicaire de la paroisse de Saint-Vigor de Rouen après avoir embrassé l’état ecclésiastique. N’ayant pas prêté serment à la Constitution civile du clergé, au début de la Révolution, il finit par renoncer à cette carrière. Devenu homme de lettres, il fut le rédacteur, à Rouen, du Journal du commerce, de politique et de littérature françoise et angloise (1792-1793) puis du l’Indicateur politique, mercantile et littéraire (1792), en association avec Gilles, homme de loi.
En 1792, avec la Société typographique, il racheta l’imprimerie de la veuve de Jacques Besongne et publia successivement les périodiques intitulées : la Vedette normande, seul organe républicain de la ville et subventionné à ce titre par le Directoire (1792-1793) puis du l’Indicateur politique, mercantile et littéraire (1795-1802), le Répertoire universel, La Semaine ou recherches littéraires tant anciennes que modernes. Il publia encore, de 1793 à 1804, Almanach des gens de gout pour l’année 1793, et donna conjointement avec le publiciste Servan, ancien avocat général au Parlement de Grenoble, une Correspondance entre quelques hommes honnêtes.
Ayant pris la défense du Roi, au moment de son procès, dans le journal qu'il publiait alors, Guilbert fut inquiété par la répression jacobine en et, un moment, arrêté pour incivisme avant de recevoir, le , après avoir vu son journal interdit, l’ordre du département de se retirer à Lausanne en Suisse. Après avoir épousé, en 1795, la fille d’un bourgeois de Morat, il rentra, désormais républicain convaincu, à Rouen en juillet 1795.
À l’avènement de la théophilanthropie, culte d’origine privée soutenu, pour assoir l’esprit républicain, par le Directoire, notamment par le directeur La Révellière-Lépeaux, il fonda à Rouen aux environs du 18 fructidor une Société théophilanthropique où se trouvèrent réunis d’anciens adversaires politiques. Après avoir réimprimé tout d’abord le Manuel, l’Instruction élémentaire et le Recueil de Cantiques de Chemin, il parvint à grouper des concours assez nombreux, dont quelques-uns lui furent précieux. Un certain Nicolas Foubert fut son second et présida avec lui les offices tandis que l’organiste Charles Broche dirigeait les chœurs et la musique. Il présida notamment l’inauguration du culte à Saint-Patrice, le 10 brumaire an VII. Mis sous surveillance en mars-avril 1796, il fut libéré sur intervention ministérielle, il perdit néanmoins toutes ses subventions et, de 1796 environ à 1800, travailla en association avec l’imprimeur Nicolas Herment.
Devenu suspect après le coup d'État du 18 Brumaire, son journal fut menacé puis interdit, le . Il se lança alors dans la publication du Répertoire maritime, une feuille d’annonces interdite à son tour le 20 mars 1803, puis de La Semaine ou l’Observateur dramatique (1804-1810). Tombé en faillite en 1810, il dut partir, en 1811, n’étant pas breveté imprimeur, travailler à Paris chez l’imprimeur Pierre Gueffier.
Revenu, par la suite, à Rouen enseigner les langues, il fut reçu membre de la Société libre d’émulation, dont il devint président, il fit aux séances de cette société la lecture de différents écrits, tels que Éloge historique de Jeanne d’Arc, Notice sur le général Joubert, Notice sur le général Desaix, Notice sur Ducastel, Notice sur Madame du Bocage, Éloge nécrologique de M. de Fontenay, maire de Rouen…
L’un de ses principaux ouvrages sont les Mémoires biographiques et littéraires sur les hommes célèbres nés dans le département de la Seine-Inférieure. À sa mort, le banquier et ami de Guilbert, Jean-Barthélémy Le Couteulx de Canteleu prononça son éloge funèbre.
Publications
- Avec Joseph Michel Antoine Servan, Correspondance entre quelques hommes honnêtes ou lettres philosophiques, politiques et critiques sur les événemens et les ouvrages du tems : publ. par un homme désintéressé, Lausanne, François Lacombe, (lire en ligne).
- Correspondance entre quelques hommes honnêtes ou Lettres philosophiques, politiques et critiques sur les événements et les ouvrages du temps, Lausanne et Paris, 3 vol., in 8°.
- Mémoires biographiques et littéraires par ordre alphabétique sur les hommes qui se sont fait remarquer dans ... la Seine-Inférieure par leurs écrits, leurs actions, leurs talens, leurs vertus, etc., Rouen, F. Mari, , 2 volumes ornés de gravures 22 cm.
- Notice historique sur J.-B.-Louis Ducastel, lue par le citoyen Guilbert, dans la séance du Lycée libre de Rouen, le 21 thermidor an IX, Rouen, V. Guilbert, an IX, in-8°.
- Éloge nécrologique de M. Defontenay, ancien maire de Rouen... lu les 1er et 15 mars de l’an 1806, dans les séances de la Société libre d’émulation de Rouen, Rouen, V. Guilbert, , in-8°.
- Idées d’un membre de la Société des Amis de la constitution sur le gouvernement français, Paris, Vve Hérissant, , in-8°.
- Mémoires biographiques et littéraires, par ordre alphabétique, sur les hommes qui se sont fait remarquer dans... la Seine-Inférieure par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus, etc. Ornés de gravures 2 vol., F. Mari, , in-8°.
- Notice historique sur le général Desaix,... lue par le cit. Guilbert, dans la séance du lycée libre de Rouen, le 26 brumaire an IX, Rouen, V. Guilbert, an ix, in-8°.
- Notice sur la vie de Joubert,... lue dans la séance du lycée libre de Rouen, le 1er brumaire an VIII, Rouen, V. Guilbert et Herment, an viii, in-8°.
- Ouvrez les yeux, Rouen, Guilbert et Herment, [s. d.], in-8°.
- Voyage fait par le premier consul en l’an XI de la république, dans les départements de l’Eure et de la Seine-Inférieure, 3 part. en 1 vol.,, V. Guilbert, [s. d.], in-8°.
- Discours sur l’Émulation.
- Discours prononcé lors de la rentrée de la Société libre d’Émulation, en sa qualité de président de ladite société.
- Éloge historique sur Jeanne d’Arc, 1 vol. in-8°, accompagné de notes historiques relatives à cette héroïne.
- Discours prononcés en 1805 et en 1806, au nom de la Société libre d’Émulation, pour la clôture de l'examen des jeunes aspirans à l’École Polytechnique.
- Notice biographique et littéraire sur Madame Du Boccage.
- Discours sur la nécessité de l’allaitement des enfans par leurs meres.
- Fragment d'une tragédie allemande, traduit de Klopstock.
- Romances et invocation à la Santé, imitées de l’anglais.
- Essai sur la Pologne, 1 vol. in-8°, 1807.
- Premier et deuxième hommage à Corneille, en vers héroïques.
- Aux Mânes de mon père, idem.
- Mélanges en prose et en vers, 1 vol. in-8, 1809.
Liens externes
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