Thomas Portes
Quick Facts
Biography
Thomas Portes, né le à Carmaux (Tarn), est un homme politique français. Il est élu député de La France insoumise de la 3 circonscription de la Seine-Saint-Denis lors des élections législatives de 2022. Il est salarié de la SNCF en disponibilité.
En 2021, il est porte-parole du mouvement Génération·s.
En février 2023, il est exclu de l’Assemblée nationale pendant quinze jours de séances pour avoir posté sur internet une photo de lui, dans le cadre d'une manifestation intersyndicale contre la réforme de la retraite, posant son pied sur des portraits du ministre Olivier Dussopt, collés sur un ballon de football.
Biographie
Jeunesse et formation
Thomas Portes est né d'un père cheminot, engagé à la CGT, et d'une mère qui travaille dans le secteur du logement social. Il effectue sa scolarité à Agen au lycée Bernard Palissy, et obtient une licence de droit à l'université Montesquieu Bordeaux IV.
Carrière
En 2010, il intègre la SNCF en région Aquitaine et devient agent circulation.
Parcours politique
Membre du Parti communiste français (PCF), il participe à la création de la section départementale du Mouvement des jeunes communistes du Lot-et-Garonne qui se mobilise, entre autres pour permettre aux étudiants de prendre le train gratuitement et empêcher le licenciement d'une femme de ménage de la gare SNCF d'Agen.
En 2014, il est candidat aux élections municipales à Agen sur la liste de rassemblement de la gauche conduite par Emmanuel Eyssalet qui est battue par la droite au premier tour. Candidat aux élections départementales de 2015 en Lot-et-Garonne pour le PCF avec Karima Djemai, il réalise le score de 5.4 %.
En 2015, lors des élections régionales, il est candidat aux côtés d'Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, sur une liste de rassemblement de gauche. Candidat dans le Lot-et-Garonne, il est chargé de l'animation numérique de la campagne et des relations avec la presse sur la région Nouvelle-Aquitaine. La liste obtient 4,8 % des voix et ne peut pas fusionner au second tour.
À partir de 2018, il est chargé d'animer le collectif national des cheminots communistes dans le cadre d'une campagne intitulée « la bataille du rail ».
En 2018, il est membre de la direction fédérale du PCF et porte-parole de l'organisation pour le département.
De à , il est chef de cabinet du maire de Champigny-sur-Marne Christian Fautré.
En , il rejoint le parti Génération.s et en devient le porte-parole national lors de la convention du mouvement qui se tient le .
En 2021, dans le cadre de la primaire du Pôle Ecologiste, il est le porte parole de Sandrine Rousseau (EELV) qu'il quitte en après sa défaite pour soutenir Jean-Luc Mélenchon.
En 2022, Il est candidat aux élections législatives dans la troisième circonscription de la Seine-Saint-Denis sous l'étiquette de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Il est élu au second tour face au candidat de La République en marche Patrice Anato avec 53,96 % des voix.
Engagement syndical
Secrétaire du syndicat UFCM-CGT des cheminots du Tarn-et-Garonne, il occupe les mandats de membre du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail et siège au conseil économique, social et environnemental régional d'Occitanie. Il est également membre de la direction départementale de la CGT du département.
Après avoir participé pendant plusieurs jours en 2014 au mouvement opposé au projet de regroupement de la SNCF et RFF dans une même holding, Il est l'auteur d'une lettre adressée à l'ensemble de ses collègues pour appeler à amplifier la mobilisation.
En , il est à l'initiative d'un appel à maintenir le train Perpignan Rungis (dit « train des primeurs ») stoppé durant l’été 2019 « faute de clients, et devant la vétusté de ses wagons réfrigérés », signé par des personnalités politiques, syndicales et associatives. Le gouvernement annonce finalement en le retour de cette liaison via la procédure d'appel à manifestation d'intérêt.
Prises de position
Lutte contre l'extrême-droite
En 2018, alors que le groupuscule d'extrême droite Génération identitaire mène une opération au col de l'Échelle dans les Alpes pour dénoncer « l'invasion migratoire », Thomas Portes écrit sur le réseau social Twitter pour dénoncer cette opération. Quelques mois après, il est assigné en justice pour « injures publiques » par Génération identitaire. Un comité de soutien présidé par Marie-Pierre Vieu, ancienne députée européenne PCF, est créé. Le procès initialement prévu le se tient en .
En , il crée l'Observatoire national de l'extrême droite qui regroupe de nombreuses personnalités politiques comme Manon Aubry, Elsa Faucillon, Aurore Lalucq, Caroline Fiat, Danièle Obono, Marine Tondelier, ou encore Clémentine Autain, des chercheurs et enseignants comme Ugo Palheta et Mathilde Larrere, des syndicalistes,comme Pascal Debay et Marilyne Poulain, et des citoyennes et citoyens.
En , avec Joséphine Delpeyrat, il publie une pétition dans Regards regroupant différents hommes politiques et acteurs de la société civile pour demander la dissolution de Génération Identitaire.
Affaire Anthony Smith
Au mois d', marqué par le contexte de la crise sanitaire du Covid-19 et de la pénurie de masques en France, Anthony Smith, inspecteur du travail, se voit sanctionné pour avoir tenté d'imposer à une entreprise qu'elle fournisse des masques à ses salariés. En réaction à cette affaire, Thomas Portes lance une pétition en ligne pour exiger le retrait de cette sanction, signée par plus de 150 000 personnes. En lien avec la pétition, un comité de soutien présidé par Danièle Linhart, sociologue et directrice de recherche au CNRS, Thomas Portes, syndicaliste et initiateur de la pétition, et Mathilde Panot, députée La France Insoumise du Val-de-Marne, se met en place. De nombreux parlementaires interpellent la ministre du Travail Muriel Pénicaud pour exiger le retrait de cette sanction ; des dizaines de rassemblements ont lieu en France.
Après des semaines de contestation, la nouvelle ministre du Travail Élisabeth Borne annonce en qu'elle annule la mutation d’Anthony Smith en Seine-et-Marne (hors inspection), tout en précisant qu’il serait réintégré en section d’inspection du travail dans sa région, mais dans un autre département.
Conflit israélo-palestinien
Le 29 octobre 2023, il participe à une manifestation de soutien à la Palestine interdite par la préfecture de Paris, lors de laquelle il dénonce l'État d'Israël, qu'il désigne comme « terroriste ».
Signalements pour harcèlement sexuel
En juillet 2018, le Groupe de référents violences sexistes et sexuelles du Parti communiste français reçoit un signalement concernant Thomas Portes d'une militante disant avoir été victime de harcèlement de sa part. En juillet 2022, le Comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise reçoit un signalement d'une militante évoquant plusieurs épisodes impliquant Thomas Portes rapportés par des tiers, notamment l'envoi de messages inappropriés.
Polémique et exclusion temporaire de l'Assemblée
Le , dans le contexte de mobilisations contre le projet de réforme des retraites, Thomas Portes partage une publication sur le réseau social Twitter où il demande — avec son écharpe de député au corps — au ministre du Travail Olivier Dussopt de retirer « [sa] réforme » tout en posant son pied sur des portraits du ministre Olivier Dussopt, collés sur un ballon de football.
La publication provoque l'indignation dans les rangs de Renaissance. Olivier Dussopt fait quant à lui savoir sa « consternation ». Lamia El Aaraje, porte-parole du Parti socialiste, utilise les termes « d'outrances » ou encore de « choses qui sont extrêmement graves » pour qualifier le geste. Le secrétaire national du Parti communiste français Fabien Roussel, condamne également la publication.
Le à l'Assemblée nationale, une suspension de séance et des passes d'armes entre élus sur fond de demandes d'excuses ont lieu après une prise de parole de Thomas Portes, ce dernier est alors la cible d'huées et de hurlements principalement de la part de la majorité présidentielle. Thomas Portes fait savoir aux micros de journalistes que son tweet « n'était pas un appel à la violence » tout en regrettant « si des personnes l'ont mal interprété [ou] l'ont mal vécu ». Il déclare qu'il le « referait » et dit l'assumer. Au cours de cette suspension de séance, le bureau de l'Assemblée nationale se réunit en présence du député et le sanctionne d'une exclusion de 15 jours de séance ainsi que de la privation de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois. Thomas Portes réagit en se disant « surpris » de ces sanctions « disproportionnées » selon lui.
Publications
- Thomas Portes, Au cœur de la haine, Arcane 17 Maison d'édition et d'initiatives, , 150 p.