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France
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Renaud Wauthier
Aviateur français

Renaud Wauthier

The basics

Quick Facts

Intro
Aviateur français
A.K.A.
René Wauthier
Places
Work field
Gender
Male
Birth
Place of birth
Vence, France
Death
Place of death
Vence, France
Age
83 years
The details (from wikipedia)

Biography

Renaud (dit René) Wauthier, né en et mort le à Vence (Alpes-Maritimes), était un aviateur français.

Biographie

Il passe dans l’Aéronautique militaire en 1918 et atteint le grade de sous-lieutenant. Il sert au Levant, en Indochine, puis au centre d'essais en vol à Villacoublay.

Première expédition saharienne

A l'été 1930, il participe à une mission scientifique transsaharienne conçue et commandée par un capitaine au long cours, le commandant Charles Bénard. Elle a pour but de faire des fouilles archéologiques et de recueillir des observations anthropologiques et dans divers domainesscientifiques. L’expédition doit utiliser trois camions Laffly à moteur Diesel, et un avion pour réaliser des photographies aériennes et établir des relevés géodésiques.

René Wauthier propose son concours. Passionné par l'étude de la Préhistoire, il a déjà effectué de l'archéologie aérienne avec le révérend père Poidebard en Syrie. Afin de boucler le financement de la mission, il obtient l'appui de la Compagnie générale transafricaine. Il fait l’acquisition du Farman F.190 numéro 51. L'appareil possède une hélice métallique, des réservoirs d'ailes standard contenant 280 litres d’essence, et un réservoir supplémentaire de 250 litres en cabine. L'équipage se compose du sergent Marchenaud, pilote, et du mécanicien Parizet. Il sera complété à Alger par Charles Poulin, directeur de l'exploitation de la Compagnie Transafricaine d'Aviation (CTA). René Wauthier se chargera de la navigation, des photographies et de la documentation. L'avion, réceptionné le 24 octobre 1930 par Lucien Coupet, reçoit l’immatriculation civile F-AJTS. Il est baptisé le 28 octobre « Général Laperrine ».

Le départ de l'aérodrome du Bourget s’effectue un mois plus tard, le 28 novembre. La descente vers le Sud s’effectue avec deux escales à Angoulême le 29 et Perpignan le 30. Le F.190 arrive le 4 décembre à Los Alcázares et le lendemain à Rabat. Le 6, il arrive à Alger Maison-Blanche où Poulin l’attend. La mission débute alors réellement. Le Farman doit retrouver à Gao les autres membres de la mission, partis de Paris le 7 novembre et venus en bateau via Marseille. Le 9 décembre, l'avion décolle d'Alger, passe Laghouat et fait escale à El Golea, puis repart vers Aoulef. Tombé en panne à 80 kilomètres d'In Salah, il est dépanné par Parizet. Il arrive à Aoulef le 10, et à Reggane le 11. Repartant le lendemain, il arrive à Gao après une traversée du Sahara sans souci. Suivant le fleuve, il se pose à Niamey le 15 et à Zinder le 16. Le 17, il arrive à Fort-Lamy, but final de la mission.

Le 22, l'équipage prend des clichés du lac Tchad, puis débute le retour vers la France, via Gao où il arrive le 23, puis Birni N'Konni. Le 28, il traverse le Sahara à nouveau et se pose à Aoulef. Il en repart le 29, fait escale à In Salah, et gagne El Golea. Il en repart le lendemain à l’aube, et après une escale à Laghouat, arrive à Alger Maison-Blanche. Après un aller-retour à Oran, l’avion reste quinze jours à Alger et débute le 23 janvier le retour vers la France, avec toujours l’équipage Wauthier, Poulin et Parizet. Après une escale à Alicante, l’avion arrive le soir à Toulouse, d’où il repart le 26 janvier pour Paris-Le Bourget.

Après cette expédition, Wauthier envisage un nouveau voyage encore plus ambitieux : Paris-Pékin via la Sibérie, avec retour par la Route des Indes. Il serait accompagné de Gustave Bonnet. Dans cette perspective, il fait changer le moteur Gnome et Rhône du « Général Laperrine » pour un Lorraine Mizar. Ceci entraîne le changement de désignation de l’appareil qui, le 23 septembre 1931, est désormais enregistré comme le Farman F.197 n° 7.

Expédition en Afrique noire

Début 1932, il emmène en Afrique deux touristes américains, l'écrivain William Seabrook et la romancière Marjorie Muir Worthington. Arrivant le 23 janvier à Oran-La Sénia avec son Farman 197 F-AJTS « Général Laperrine », Wauthier emmène les touristes jusqu'à Tombouctou, participe aux recherches de Jean Réginensi, puis rentre en France via La Sénia où il revient le 14 février. William Seabrook décrira ce voyage dans son livre Air Adventure paru l'année suivante (1933), avec de nombreuses anecdotes sur la vie dans les colonies françaises, le Sahara et les aviateurs. Il épousera Marjorie Muir Worthington en 1935.

Seconde expédition saharienne

En juillet 1932, alors qu’il est capitaine pilote à la section des essais en vol du Service technique de l'aéronautique (STAé), René Wauthier, en accord avec le directeur de la Compagnie générale transsaharienne, M. Georges Estienne, décide d'organiser une expédition en Afrique centrale pour reconnaître une route aérienne et terrestre entre le Hoggar et le lac Tchad. L'expédition projetée servirait à baliser un tronçon de route directe vers Madagascar. Patronné par le ministre de l'Air Paul Painlevé et son directeur technique de cabinet Albert Caquot, ainsi que par le ministère des Colonies, le capitaine Wauthier bénéficie aussi des précieux conseils de Jean Dagnaux, pionnier de la route transafricaine France-Madagascar.

Pour l'expédition projetée, le capitaine Wauthier décida d'utiliser le SPCA 218, qu'il avait essayé en 1932, et qu'il jugeait apte à accomplir la mission. Il obtint le prêt sans caution de tous les matériels nécessaires :

  • l'avion, immatriculé F-AKDY, jusqu'au  ;
  • deux camions type SPB 3 par la maison Latil ;
  • deux radios, par la société Radio-Industrie ;
  • plusieurs appareils de prise de vue, par les entreprises de photos aériennes Moreau.

L'expédition représentait 12 000 kilomètres à parcourir, soit 103 heures 41 minutes à une vitesse moyenne de 130 km/h, dont 83 heures 17 minutes au-dessus des régions désertiques. La distance à parcourir au sol par les camions Latil était plus importante, car ils devaient contourner le Ténéré par le sud.

Contrôlé par le bureau Veritas en décembre 1932, le SPCA 218-01 décolla de Villacoublay le 14 janvier 1933, piloté par René Wauthier. L'équipage était volontairement réduit au mécanicien radio-navigant Lagarde. Deux passagers se trouvaient à bord : le comtesse de Bomberghen, membre de la Société de géographie et de l'Aéro-Club de France, spécialiste de la Préhistoire et de l'ethnographie, et le photographe et cinéaste Chouffet, détaché par la maison Moreau qui prêtait le matériel de prises de vues. Madame de Bomberghen, devenue par la suite madame René Wauthier, publiera le récit détaillé de l'expédition dans un ouvrage intitulé Connaissance des sables.

Au sol, l'enseigne de vaisseau de première classe Bréard assurait le commandement du convoi routier et les déterminations astronomiques des différents points d'escale. Les camions Latil emportaient leur propre carburant, mais aussi celui de l'avion.

Après avoir fait escale à Dijon et Lyon, le SPCA se posa le 15 janvier à Istres. Le 7 février, l'avion décolla vers l'Afrique. Faisant escale à Barcelone, Los Alcázares et Oran, il atterrit à Alger le 8 février. De là, survolant la piste routière, il gagna le Tchad via El Golea, In Salah, Arak et Tamanrasset qu'il rejoignit le 28 février.

Par suite de divers incidents mineurs, la reconnaissance du Ténéré ne débuta que le 7 mars 1933. Du terrain de Tamanrasset, situé à 1250 mètres d'altitude, le SPCA 218 gagna Bilma le 28 mars en survolant le désert du Ténéré, soit 1200 kilomètres, tandis que le convoi routier rejoignait Bilma par In Guezzam et Agadez. Le 14 avril, le F-AKDY quitta Bilma pour le Tchad et atterrit à N'Guigmi. Le retour, à partir du 15 avril, s'effectua d'abord vers l'ouest par Zinder et Niamey, puis en remontant vers le nord, par Gao, Reggane, pour arriver à Alger le 27 avril, alors que les camions ne rejoindront cette ville que le 10 mai. L'exploration du Ténéré permit des observations et des découvertes précieuses sur la géographie, la météorologie et l'archéologie de cette terre désertique qui était inconnue à l'époque. Entre autres, l'expédition permit de faire rectifier la position géographique de plusieurs points importants, dont Bilma et son oasis. Ce voyage eut un énorme retentissement en Afrique du Nord et dans les territoires du Niger, du Tchad et de l'Afrique-Équatoriale française.

L'aventure de la SATT

En 1933, le capitaine Wauthier, alors domicilié à Chaville, fait l’acquisition d’un nouvel avion : un Farman F.390, le numéro 3, qui est immatriculé à son nom « F-AMFC » le 19 avril 1933. Mais rentré tardivement de sa mission africaine avec le SPCA 41T « F-AKDY », Wauthier ne prend livraison de son avion que le 13 mai.

Le 13 juin, Wauthier demande sa mise en congé pour cinq ans pour assurer les fonctions de chef du Département Aviation de la Société Algérienne des Transports Tropicaux (SATT) de son ami Georges Estienne, qui envisage d'ouvrir des transports aériens depuis Alger vers Zinder et Kano via Tamanrasset. A l'été 1933, Wauthier est de retour en Afrique du Nord, probablement pour préparer ses nouvelles activités. Affecté au 3e groupe d’aviation à Sétif en juillet 1933, il rejoint son affectation avec son avion personnel.

Il part le 11 janvier 1934 vers le Tchad pour étudier la réalisation de cette ligne, d'Alger à Zinder, avec son épouse, à bord de son Farman F.390 F-AMFC, qu’il a lui aussi baptisé « Général Laperrine ».

Le 10 février, une panne de magnéto l’oblige à rester plusieurs jours à Tamanrasset. Il rejoint ensuite Zinder puis Kano et visite le Nigéria. Le 15 février, constatant que les aérodromes de ce pays sont impraticables, Wauthier et son épouse quittent Kano pour Fort-Lamy et Coquilhatville. Le 14 avril, ils sont à Bangassou. Wauthier est contraint d’y attendre presque un mois l'arrivée de pièces de rechange avant de pouvoir reprendre son voyage. Le 17 mai, il repart de Bangassou pour Agadès, prévoyant de revenir à Alger par l'itinéraire de la future ligne de la SATT : Tamanrasset, In Salah, El-Goléa.

Le 27 juin, il est à Paris pour présenter son film "Mes voyages aériens en Afrique".

En 1935, il repart en Afrique avec son épouse, mais cette fois pour des vacances. Le Farman a accumulé 110 heures de vol et parcouru 12.000 kilomètres. Ils partent vers la Mauritanie, font escale à Tindouf, Bir Moghreïn, Atar, rejoignent Saint-Louis-du-Sénégal et Dakar, puis ils repartent vers l'est : Kayes, Bamako, Ségou, Ouagadougou, Niamey, Fort-Lamy, Bangui.

Fin mars, ils prennent la route du retour avec une première escale à Bambari. Peu après leur départ, le moteur s’arrête et le Farman se crashe dans un champ de coton, hérissé de souches calcinées, de termitières et de quelques arbres. L'appareil ne semble pas très endommagé : le bord d'attaque de l’aile gauche est déchiré et les garde-boues sont détruits. Wauthier pense pouvoir réparer sur place et fait dégager une piste par la main-d'œuvre locale. Mais il s’avère que le moteur, cause de l'accident, est très endommagé : une fois démonté, il révèle un cylindre fendu, et des segments grippés dans trois d'entre eux.

En attendant l'arrivée de pièces de rechange, le Farman est partiellement démonté et transporté sur 30 kilomètres jusqu'au domaine de l'administrateur à Bakala. Le 30 avril, l'avion est réparé et Wauthier reprend son voyage vers la France. Mais près d'Almería, il doit faire face à un vent violent le long de la côte espagnole. Il se pose en catastrophe sur la plage de Cabo de Gata. Cette fois, le train d'atterrissage et les ailes sont brisés. Les vagues achèveront de disloquer l’appareil. Sa destruction est enregistrée en juin 1935.

Après avoir quitté l’armée en 1934, Wauthier se retire au Maroc où il accomplit une œuvre sociale exemplaire, construisant des villages pour les ouvriers. Lorsque le Maroc accède à l’indépendance en 1956, il rentre en France et finit sa vie à Vence (Alpes-Maritimes). Il décède le 23 février 1981 et est inhumé dans le cimetière du centre-ville de Vence.

Distinctions

  • Officier de la Légion d’honneur
  • Croix de guerre 1914-1918 avec 4 citations
  • Médaille de l'Aéronautique
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