Raymond Derville
Quick Facts
Biography
Raymond Derville, né le à Roubaix (Nord) et mort pour la France le à Spas-Demensk (Russie), était un aviateur militaire français. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fut volontaire de la France libre pour servir avec le Régiment de chasse Normandie-Niémen en Union soviétique, où il a trouvé la mort.
Biographie
Raymond Jean Marie Joseph Derville naît le 27 février 1914 à Roubaix (Nord). Passionné d'aviation, il prend des cours de pilotage à l'aéro-club de Ronchin, près de Lille, et obtient son brevet de pilote civil. Il s'engage dans l'Armée de l'air le 15 avril 1935, et obtient son brevet de pilote militaire à Istres le 25 août 1935. Au terme de son engagement, il retourne à la vie civile.
Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé comme officier de réserve. Il est au peloton des officiers de réserve de Châteauroux (Indre) quand il apprend la signature de l'armistice. Refusant la défaite, il quitte la France via Saint-Jean-de-Luz, en se mêlant aux militaires polonais qui embarquent sur un bateau à destination de l'Angleterre : l'Arrandora Star, qui appareille le 24 juin 1940 pour Liverpool, avec environ 250 futurs « Français libres ».
Le 28 juin 1940, il s'engage dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL) comme aspirant pilote et commence sa formation au sein de la Royal Air Force. Dans les écoles de la RAF, il est entraîné sur chasseur Hawker Hurricane à Odiham puis à Ternhill, au 5th Service Flying Training School. Après son passage en Operational Training Unit (OTU), il est envoyé au Moyen-Orient. Il rejoint le Groupe de Chasse n°1 (GC 1), ou groupe « Alsace », de la France libre. Avec cette unité, il participe à la campagne de Libye.
Le 2 juin 1942, le général Martial Valin, le chef des FAFL, visite le groupe « Alsace » au Moyen-Orient. Il informe les commandant Joseph Pouliquen et Jean Tulasne qu'une escadrille française est constituée pour combattre sur le front russe, le GC 3, et qu'ils sont nommés à la tête de cette unité, pour laquelle ils doivent alors recruter des pilotes et des mécaniciens. Quand il apprend cela, Raymond Derville se porte volontaire. Le GC 1 fournira au GC 3 les volontaires suivants : aspirant Noël Castelain, lieutenant Raymond Derville, lieutenant André Poznanski, lieutenant Albert Preziosi, capitaine Albert Littolff. Cependant, Raymond Derville ne quitte pas tout de suite le théâtre : alors qu'il a rejoint la base de Rayak, au Liban, avec les autres volontaires, le commandant Pouliquen demande des volontaires pour retourner au groupe « Alsace » dont les pertes sont lourdes, et où les volontaires pour le nouveau groupe « Normandie » n'ont pas été remplacés. Seuls, Raymond Derville et Henry Lafont se portent volontaires et retournent à El Daba. Quand ils y arrivent dans la soirée du 26 juin 1942, les Alliés sont en pleine retraite et les combats font rage. Le lendemain, deux pilotes sont abattus et tués (les lieutenants Colin et Louchet) et deux autres blessés (les lieutenants Lafont et Thiriez). Une fois la retraite terminée, Lafont est rapatrié en Angleterre. Raymond Derville part donc seul à Rayak rejoindre le « Normandie ». Il fait partie du premier contingent de 14 volontaires qui rejoint l'URSS.
Arrivés en Union soviétique le 28 novembre 1942, ce premier groupe d'aviateurs français se forme au pilotage des avions soviétiques sur Yakovlev Yak-7 à double commande, puis sur Yak-1b monoplace. C'est avec ce chasseur que le GC 3 « Normandie » rejoint le front, le 22 mars 1943, après trois mois d’entrainement à Ivanovo. Il est intégré à la 303ème Division Aérienne du général Zakharov, basée à Polotniany-Zavod, à 50 km au sud-ouest de Moscou.
Raymond Derville est porté disparu le lors d'une mission de chasse libre dans la région de Spas-Demensk, au cours d'un combat contre huit Focke-Wulf Fw 190 appartenant probablement aux 10, 11 et 12./JG 51 (cette unité revendique 5 Yak-1 abattus dans cette région le même jour et au même horaire). André Poznanski et Marcel Yves Bizien disparaissent également. Ils sont les premiers pilotes perdus par le régiment de chasse Normandie-Niemen. Un seul Fw 190 a été abattu dans le combat. La victoire est attribuée à parts égales aux trois pilotes français abattus. Son avion tombe dans les lignes allemandes, à 15 km du front. On suppose qu'il a été capturé par les Allemands et fusillé, en application des ordres du maréchal Keitel selon lesquels les pilotes français devaient être considérés comme des francs-tireurs, en leur refusant les droits réservés aux prisonniers de guerre.
Distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Croix de guerre 1939-1945 avec 2 citations
- Médaille de la Résistance française
- Médaille coloniale avec agrafe « Libye »