Nicolas Pacotat
Quick Facts
Biography
Nicolas Pacotat (Bourges, c. — Poitiers, ) est un compositeur, maître de chapelle et musicien français de l'époque baroque.
Biographie
Âgé de six ans le 18 février 1702, le petit Nicolas entre dans la maîtrise de sa paroisse, la collégiale Saint-Ursin (détruite à la Révolution). Il a comme maître Pierre Dutard, puis Nicolas Gaumet, ancien puer de la cathédrale. Il découvre la musique d’orgue avec une figure du monde musical berruyer, Sébastien Burat, également organiste en la cathédrale depuis 1671 et chez les Jésuites. Il « sort des aubes » en octobre 1714 ; retenu à Saint-Ursin comme gagiste, il s’y retrouve maître en 1718. En mars 1720, il reçoit la chanoinie avec une semi-prébende, que possédait Dutard.
Quoique très impliqué dans le monde musical de Bourges, il est attiré par la grande collégiale Saint-Hilaire de Poitiers qui, en vertu d’une charte de confraternité établie depuis plusieurs siècles, cultive des liens serrés avec le chapitre de Saint-Ursin. Il est reçu maître de musique en novembre 1722, à la place de René Froger décédé au cours de l'été, et chapelain, en décembre. Assorti de l'inventaire de la maîtrise, son bail est établi pour neuf années à compter de Noël.
Pacotat est entouré de sept maîtrisiens, de l’organiste Louis Montazeau (Montazaud), des chantres, des instrumentistes, et des « anniversariens recrutés d’après leur expérience du plain-chant ». La Saint-Hilaire d'hiver (14 janvier) et celle d’été (28 juin, translation des reliques) sont deux temps forts. Pour chacune, il est autorisé par le chapitre à « emprunter des musiciens externes » pour renforcer ses rangs. Il a l’occasion de retrouver le facteur d’orgue établi depuis 1716 à Bourges, Simon Rémy, qui vient travailler sur l’orgue de Saint-Hilaire.
En septembre 1724, le chapitre de la Sainte-Chapelle de Bourges tente de le faire revenir dans sa ville natale, où il se rend en octobre et est nommé maître pour neuf ans le 18 décembre. Finalement, il choisit de rester à Saint-Hilaire de Poitiers où il était reparti et avait pris possession, le 12 décembre, « de la petite hebdomade de Sainte-Soline », délaissée par un ancien maître F. Pain, qui vient de décéder.
Son décès est survenu avant juillet 1731, un nouveau maître, Claude Gibault, dont le bail n’est pas retrouvé, recevant un payement le 4 septembre.
Œuvre
En 1733, le chapitre souhaite faire copier « toutes les pièces de musique du defunct Sr Pacotat ». Elles sont disparues, mise à part la messe Delicta quis intelligit ?, encore chantée au début du XIX siècle, notamment à Notre-Dame de Paris. Sa messe figure de temps en temps au programme de concerts estivaux. À Poitiers où elle fut sans doute écrite, 278 ans après sa composition, le 15 février 2007, l’occasion fut donnée de l’entendre dans la collégiale Saint-Hilaire-le-Grand, interprétée par les chœurs d’étudiants de l'Université de Poitiers et de Brandon University.
En mars 2016, elle est enregistrée pour la première fois par le Chœur de Grenelle, sous la direction d’Alix Dumon-Debaecker, sur instruments d’époque. Cet enregistrement est disponible sur le premier album du chœur, aux côtés des Litanies à la Vierge de Paolo Lorenzani (1640-1713) et de deux motets de Guillaume Bouzignac (1587-1643).
Bibliographie
- Marie-Reine Renon, « Le Sr Nicolas Pacotat, prêtre et maître en l’art de musique », dans Musique d'église autour de N. Pacotat maître de psallette : Bourges, vers 1696-Poitiers, 1731 : actes du colloque de Poitiers, 14 février 2007, Éditions Publibook, , p. 145–196.
- Andrée Dagenais, « La Messe Delicta quis intelligit ? », dans Musique d'église autour de N. Pacotat maître de psallette : Bourges, vers 1696-Poitiers, 1731 : actes du colloque de Poitiers, 14 février 2007, Éditions Publibook, , p. 197–212.