Nicolas Cocaign

Nicolas Cocaign, dit le « cannibale de Rouen », né en 1971 à Hirson (Aisne), est un criminel français, connu pour un fait d'anthropophagie dans la maison d'arrêt de Rouen.

Enfance

Né sous X, en 1971, d'une mère « malade psychiatrique, mythomane, intellectuellement déficiente » et sans domicile fixe de 21 ans, Nicolas Cocaign est abandonné deux jours après sa naissance dans une pouponnière de la DDASS du Nord de la France. À trois ans, il est adopté par un couple de quadragénaires de Petit-Quevilly, Geneviève et François Cocaign, deux employés de la Poste. Enfant agité, il apprend à 6 ans son abandon par sa mère biologique. Nourrissant une rancœur à son égard, il déclare à sa psychologue vouloir la tuer si elle est encore vivante, ou aller cracher sur sa tombe si elle est morte. Nicolas Cocaign réalise depuis plusieurs fugues et déclare avoir subi un viol dans une colonie de vacances à l'âge de treize ans. Il bascule alors dans la délinquance : vol de sac à main, joints, alcool. Le jour même de ses 18 ans, il va à la DDASS et demande, comme il en a le droit, son dossier pour retrouver sa mère, mais ses recherches ne donnent rien. Il a une fille avec une prostituée, Sophia, avec qui il s'installe dans une petite maison en Normandie. C'est à cette époque qu'il se couvre le corps de tatouages, notamment la moitié droite du visage, avec deux cernes noirs, de fausses larmes de sang et une mâchoire de mort. En proie à de "violentes pulsions sexuelles" et des désirs morbides d'anthropophagie, il souffre de schizophrénie et est plusieurs fois interné dans un hôpital psychiatrique. Il a une deuxième fille. Pour obtenir quelques milliers d’euros, il n'hésite pas à séquestrer ses parents ou braquer une BNP et une poste en 2002. Incarcéré trois ans au centre de détention de Val-de-Reuil, il échoue dans la rue, SDF.

La nuit du 25 au 26 mars 2006, une tentative de viol sur une jeune femme sous la menace d'un taser, amène Nicolas Cocaign à Bonne Nouvelle, la maison d'arrêt de Rouen, où son état mental se dégrade : il délire toute la journée.

Cannibalisme

Le 2 janvier 2007, dans la cellule numéro 26 de 11 m, une querelle éclate au sujet de l'hygiène, entre Nicolas Cocaign et son co-détenu Thierry Baudry à qui il reprochait notamment d'avoir bouché les toilettes de leur cellule avec du papier toilette. Nicolas Cocaign pris d'une « jouissance intérieure identique à une jouissance sexuelle », tabasse à coups de poing, de genou, de pied Thierry Baudry avant de le poignarder d'une dizaine de coups sur le dos, le cou et le thorax avec un couteau artisanal et de l'achever en l'étouffant avec des sacs poubelles durant cinq minutes, devant les yeux impuissants du troisième détenu David Lagrue.

Piqué par la curiosité, Nicolas Cocaign désire manger le cœur de sa victime. Avec une lame de rasoir, il découpe le thorax de Thierry Baudry, prélève un organe qui s'est avéré être par la suite un bout de son poumon gauche et des muscles intercostaux et le met dans un tupperware.

Il mange une partie crue et cuisine le reste avec un peu d’ail, de riz et des échalotes sur un réchaud de fortune sous les yeux d'un troisième détenu, David Lagrue, en état de choc qui finira par se suicider en 2009.

Nicolas Cocaign a confié au psychologue Lucien Venon qui l'a examiné : « Ce qui est terrible, c'est que c'est bon. Ça a le goût de cerf. C'est tendre ».

Recours contre l'administration pénitentiaire

En janvier 2007, à la suite du meurtre et de l'acte de barbarie qui s'est ensuivi, la commission de discipline de l'administration pénitentiaire condamne Nicolas Cocaign à quarante-cinq jours de cellule disciplinaire.En février 2007, Nicolas Cocaign fait un recours auprès de la direction régionale des services pénitentiaires contre cette décision prétextant que « la durée du placement et les conditions d'existence au sein du quartier disciplinaire » étaient une violation de l'article 3 de la Convention qui dispose que « Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants ». Le directeur régional confirma la mesure, l'estimant « adaptée ».

En juillet 2007, Nicolas Cocaign saisit la CEDH. Mais la cour européenne a reconnu que compte tenu de sa dangerosité, l'autorité pénitentiaire a bien fait de « l'isoler des autres détenus » et que sa détention était accompagnée d'une prise en charge "appropriée" n'excédant pas « le niveau inévitable de souffrance inhérent à la détention » et que donc l'article 3 de la Convention a ainsi bien été respecté par les autorités pénitentiaires.

Les procès

Le jeudi 24 juin 2010, la cour d'assises de la Seine-Maritime a suivi les réquisitions de l'avocate générale et a condamné Nicolas Cocaign à trente ans de réclusion criminelle, assortis d'une peine de sûreté de vingt ans.

Le 16 février 2011, la cour d'assises de Seine-Maritime reconnaît Nicolas Cocaign coupable de « tentative de viol avec arme » et le condamne à dix ans de prison pour l’agression commise le 26 mars 2006 qu'il écope à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy.

• Le cannibale de Rouen de Nicolas Deliez et Julien Mignot (2010)
• Un maton au parloir de Roger-Louis Bianchini (2007)
• Anthropophagie de Guy Deloeuvre

• Histoires criminelles : L'empoisonneuse de Corrèze et autres récits glaçants de Christophe Hondelatte (2019)

• « Le cannibale de Rouen » le 9 septembre 2011, 17 et 24 août 2012 dans Suspect n° 1 sur TMC.

• Jérémy Rimbaud, autre affaire récente de cannibalisme en France
• Liste d'affaires criminelles françaises
• Cédric Arène, autre affaire récente de cannibalisme en France.

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