Quick Facts
SagittariusBiography
Louis Demouveaux, né le à Sétif (Algérie) et disparu en service aérien commandé près de Sambolabo (Cameroun) le , était un aviateur français.
Biographie
Louis Jean Demouveaux naît le à Sétif (Algérie).
Entre-deux-guerres
Boursier de pilotage, il s'engage à vingt ans comme pilote dans l'Aéronavale. Il obtient ses brevets militaires de pilote d'avion et d'hydravion et sert en escadrille.
En 1937, il quitte l'armée et débute une seconde carrière de personnel navigant, cette fois dans l'aéronautique civile. Il entre d'abord à la régie Air Afrique comme mécanicien, puis en 1938 chez Caudron à Ambérieu, comme pilote moniteur et de convoyage. En 1939, il passe chez Hanriot à Bourges, et y exerce les mêmes fonctions.
Seconde Guerre mondiale
À la déclaration de guerre en , il retrouve l'Aéronavale et sert sur bombardier-torpilleur et bombardier en piqué Latécoère 298 à Boulogne-sur-Mer. Il part ensuite en Afrique du Nord, puis il gagne l'Angleterre. Engagé volontaire dans l'Aéronavale en , il sert dans le Squadron 344 de la Royal Air Force en Irlande, puis il revient en Afrique, à Dakar, où il sert dans l'escadrille 2FB, intégrée au Coastal Command britannique, et effectue des missions sur bimoteur Vickers Wellington. Il totalise 62 missions de guerre. Il termine la guerre comme moniteur à l'école de pilotage de Taffaroni.
Après-guerre
Démobilisé en , il passe son brevet de planeur en au centre de vol à voile du djebel Kallel, créé par l'aéro-club de Mascara. Il devient ensuite chef-pilote à Mascara et à Alger. En , il participe à la refondation de la Compagnie générale transsaharienne qui exploite cinq Junkers Ju 52 après avoir essayé, sans succès, le Caudron C.440 Goëland. Trois de ces avions sont accidentés à l'atterrissage et irréparables. À la suite de cette série noire, la transsaharienne reverse à l'armée de l'air les deux Ju 52 encore en état de vol et reçoit un Bristol Type 170 Freighter et deux Douglas DC-3 empruntés à la compagnie Air Transport, appartenant au même groupe et filiale de la Compagnie générale transatlantique.
Il conserve son poste de chef-pilote à Alger jusqu'en 1949, puis intègre la SEMAF (Société d'exploitation du matériel aérien français) comme pilote de Latécoère 631. Il vole également pour le compte de la Société Transatlantique Aérienne (STA) qui opère en Afrique-Équatoriale française. Il en démissionne pour fonder, en , la société France-Hydro basée à Biscarrosse (Landes) avec laquelle, grâce à une flotte de Laté 631, il achemine du fret à travers l'Afrique et vers l'Extrême-Orient. En , France-Hydro a racheté toute la flotte des sept Latécoère 631, et compte remettre en service sa seconde unité sous quelques mois. Après trois années d'observation et d'exploitation à pleine charge (jusqu'à 75 tonnes) de sa première unité, reprise à la SEMAF, la fiabilité du modèle semble définitivement établie.
L'exploitation de la ligne se fait cependant dans des conditions matérielles assez difficiles. Roger Le Devic, le responsable de l'hydro-base du lac Léré au Tchad (voir ci-dessous) a partagé quelques anecdotes de cette période. Ainsi, devant un soir se poser sur le lac, Louis Demouveaux demanda à Le Devic de baliser l'axe avec son véhicule personnel. Le Devic mit donc plein phares sur la colline de Fouli Léré (Lerré Foubbé), redoutant un accident qui heureusement n’eut pas lieu. La principale crainte de Louis Demouveaux était de heurter un hippopotame à l'amerrissage. Au décollage, le bruit des moteurs au point fixe et surtout, pleins gaz, au déjeaugage suffisait pour qu'ils s'éloignent. À l’amerrissage il en était autrement, et ils ne plongeaient qu’à la dernière minute. Le Devic devait donc parfois patrouiller sur le lac avec un canot à moteur pour les éloigner. L'un d'entre eux était « tombé amoureux » de la bouée d'amarrage, et cela gênait beaucoup la manœuvre. Cela lui fut fatal car Demouveaux demanda à Le Devic de s'en débarrasser définitivement, et il fut abattu, donnant trois tonnes de viande.
Disparition
Le , Louis Demouveaux trouve la mort avec tout son équipage dans le crash du Laté 631 n 8 immatriculé « F-BDRE », le dernier accident d'un appareil de ce type, à mi-chemin entre Douala (Cameroun) et le Lac Léré au Tchad. L'avion avait décollé de Douala en début de matinée, avec huit membres d'équipage, huit passagers et du fret, mais n'arriva jamais au lac Léré. Les débris de l'appareil furent découverts le en région montagneuse près du village de Sambolabo (Cameroun). Aucun des occupants n'avait survécu. Six personnes ont échappé par miracle à la mort, en n'embarquant pas à bord de l'appareil. L'appareil devait retourner à Biscarosse pour y subir une révision, et Louis Demouveaux avait demandé en dernière minute au responsable de la base du Léré, Roger le Devic, de préparer un lot de matériel à rapatrier prochainement en métropole. Le Deric avait mis à contribution deux autres membres de l'équipe sur place, les mécaniciens Léon Keonig et Claude Blais. Sans cette tâche urgente, les trois hommes auraient normalement dû embarquer à bord du Laté 631 et effectuer cette dernière rotation sur Douala, car tous étaient désireux de s'y rendre pour une visite d'agrément avant leur retour imminent en métropole. De plus, Roger le Devic avait demandé à sa femme et ses deux enfants de rester également avec lui à Léré en attendant le retour du Laté 631. Ce drame a mis fin à l'exploitation commerciale des Laté 631.
Louis Demouveaux totalisait 10 300 heures de vol, dont 2 000 sur Laté 631.
Distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur le
- Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil
- Croix du combattant
- Médaille de l'Aéronautique le
Articles connexes
- Latécoère 631