Jean Burkhalter
Quick Facts
Biography
Jean Burkhalter, né le à Auxerre et mort en à Avallon, est un artiste français qui fut connu pour ses activités multiples et sa pratique des arts appliqués tout autant que des arts plastiques : architecte, décorateur, créateur de tissus, de couverts et de pièces d'argenterie, peintre notamment de fresques, professeur de dessin et de composition picturale.
Homme sans doute discret et actuellement tombé dans l'oubli, l'ouvrage de Laure Guillier et al., mentionné ci-dessous dans la bibliographie, très détaillé et richement illustré d'un grand choix d'œuvres (d'architecture, arts décoratifs, dessins et peinture), permet de retracer son parcours.
Biographie
Enfance et jeunesse
Né au sein d’une famille auxerroise de six enfants dont il était l’aîné, Jean Burkhalter fait partie d’un milieu aisé (son père était grainetier sur la Place de l’Hôtel de Ville d'Auxerre), mais ayant perdu son père en 1912 et sa mère en 1915, il part à Paris à l’âge de 18 ans. Au moment de l’ordre de mobilisation générale il est réformé pour raison de santé et peut s’inscrire en 1915 à l’École nationale supérieure des arts décoratifs où il poursuivra ses études jusqu’en 1919.
Il collabore alors à plusieurs maisons de décoration, étant compétent dans des domaines différents : les tissus et tapis, la création et l’édition de toiles imprimées, l’orfèvrerie, ce qui lui permet de participer pour la première fois au Salon des artistes décorateurs en exposant des couverts et des pièces d'argenterie.
En 1920, c’est à la Galerie des artistes modernes qu'il expose également des tissus, tandis qu'au Salon d’Automne puis, en 1921, au Salon de la Société nationale des beaux-arts il présente des peintures.
Grenoble et Paris
Il se marie en 1922 avec Gabrielle Ammann (dont il aura deux fils) après avoir accepté, pour deux ans, la chaire de dessin et de composition de l’école d’Art industriel de Grenoble et il commence une étroite collaboration avec Jean et Joël Martel, participant notamment, avec Djo-Bourgeois, à la réalisation du monument du Jardin Claude-Debussy à Paris, ville où il retournera s'installer en 1924. Il dessine :
- des meubles avec Pierre Chareau
- deux affiches pour le film L'Inhumaine de Marcel L'Herbier, ceci de nouveau avec Djo-Bourgeois
- et pour les ateliers d'art des Grands Magasins du Printemps des poteries et du mobilier.
Durant l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925, le Grand Prix hors concours et membre du Jury lui est décerné pour sa conception du stand de Pierre Imans, un célèbre fabricant de figures de cire (considérées désormais comme des mannequins de vitrine Art déco).
Dans les années qui suivent il adhère au Syndicat de la propriété artistique (l'ancêtre de la SPADEM), à L'Essor, association Loi 1901 sise à Dijon, connue également sous le nom d'Union des artistes et artisans d'art bourguignons, et il participe au Salon des Tuileries tout en étant membre actif de la SAD, Société des Artistes décorateurs, mais sa vocation est autre et il abandonne la SAD en 1929 pour se rapprocher de l'U.A.M., l'Union des artistes modernes dont il sera membre jusqu'en 1950. Lors de la première exposition de l’U.A.M. il avait présenté ses créations de mobilier métallique en tube émaillé, corde et osier, de formes audacieuses pour l'époque.
Retour à Auxerre
Après avoir exposé ses gouaches à côté des sculptures des frères Martel à la Galerie Art et Décoration en 1934, gouaches qui lui valurent un article du critique d'art belge Paul Fierens (1895-1957), il ne dessine plus de meubles et déménage à Auxerre pour se consacrer à sa fonction de Directeur de l'École municipale des Beaux-Arts d'Auxerre tout en enseignant le dessin et la composition, ce qui l'éloigne du milieu artistique parisien. Sollicité par la Manufacture nationale de Sèvres, neuf de ses modèles de décors pour vases et assiettes seront retenus.
Sous le Front Populaire, c'est uniquement en tant que peintre qu'il participe à l'Exposition universelle de 1937 et il obtient une médaille d'argent pour ses décors de pavillons.
En mars 1938, la municipalité d'Auxerre lui commande, pour sa Maison du peuple, des panneaux décoratifs et des fresques pour ses plafonds. La réalisation de deux panneaux de 14 mètres ainsi que d’une coupole où apparaissent les douze signes du zodiaque (dont un Lion qui ressemble à celui du blason d'Auxerre et en guise de Cancer une écrevisse bleue) durera de 1939 à 1942 et sont toujours visibles actuellement dans ce lieu devenu le Théâtre d'Auxerre.
Saint-Etienne et Limoges
Ayant posé sa candidature, il est nommé, en 1944, au poste de Directeur de l'École régionale des Beaux-Arts de Saint-Étienne.
Puis à partir de 1946 et pendant plus de quatorze ans, il devient Directeur de l’École d’Art Décoratif et du Musée national Adrien Dubouché qui se trouvaient à l'époque sur le même site à Limoges. Il produit alors de nombreuses peintures décoratives pour céramique et porcelaine.
En 1953, il réalise plusieurs peintures murales, représentant notamment saint Martin au centre avec des anges de chaque côté, pour orner la nouvelle Église Saint-Martin d'Oradour-sur-Glane.
Retour définitif dans l'Yonne
De retour dans l'Yonne en 1960, d'abord à Noyers-sur-Serein puis à Blacy, il participe au Cinquantenaire de l'Exposition de 1925 au Musée des Arts-décoratifs de Paris, du 15 octobre 1976 au 2 février 1977. Il meurt en 1982 à l'hôpital d'Avallon et est inhumé au cimetière de Blacy sous la pierre tombale qu'il avait lui même dessinée.
Œuvres picturales et études préparatoires
Dans un de ses manuscrits intitulé « Ligne, surface, volume », jamais publié mais cité dans l'ouvrage de Laure Guillier et al. déjà cité, Jean Burkhalter avait écrit : L’art, pris dans son sens le plus général, est un jeu cérébral plus ou moins élevé, mais c’est un jeu… et c'est vraiment sur un très grand nombre de médiums qu'il a joué, sans doute jusqu'à La leçon d'Histoire Naturelle, une huile sur isorel de 70 x 100 cm datant de 1981.
Ses œuvres, appartenant pour la plupart à des collections particulières, sont si nombreuses et si variées (aquarelles, sanguines, huiles...) que nous ne citerons ici que :
- Le port de Sormiou (Provence), huile sur toile, 65,5 x 100,5 cm - Acquisition de l'État, 1932, attribution au Musée du Luxembourg, 1934, mais actuellement non localisée comme, semble-t-il, quelques-unes de ses autres œuvres faisant partie des Dépôts d'Œuvre d'Art de l'État.
- Études préparatoires aux fresques dites du Théâtre municipal d'Auxerre (1938-1939), huile et gouache sur isorel, fonds consultable sur rendez-vous au Musée-Abbaye Saint-Germain d'Auxerre.
- Ses peintures murales du Théâtre d'Auxerre et d'Oradour-sur-Glane citées plus haut.
Orientation bibliographique
Ouvrages illustrés par Jean Burkhalter
- Illustrations de l'ouvrage de Jean Nocher La Liberté chantait dans sa prison, préface de Maurice Schumann, Éditions de "L'espoir", Saint-Étienne, 1945.
- Illustration de la couverture de l'ouvrage de Jean Nocher Plate-forme 70, ou l'âge atomique, préface de Claude Bourdet, Éditions de "L'espoir", St-Étienne, 1946.
Bibliographie
- Jean Burkhalter : 1895-1982, Laure Guillier, André Besançon, Paul Fierens, G.E.D.A. La Ferté-sous-Jouarre, 172 pages, INIST 24897279, (ISBN 2910396398).
- Les gouaches de Jean Burkhalter, Paul Fierens in Art et Décoration, Revue mensuelle d'art morderne, Année 1934, Tome LXIII, Les Éditions Albert Lévy, Librairie centrale des Beaux-Arts, 2 rue de l'Échelle, Paris, pages 57 à 64, Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-V-4661, en ligne sur http://gallica.bnf.fr/ depuis le 06/12/2010.
Notes et références
Liens externes
- Les Arts Décoratifs, L’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, Paris 1925
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