Henri Ferran

Henri François Ferran, né le 20 juin 1907 à Paris (Seine) et mort le 6 février 2003 à La Seyne-sur-Mer (Var), était un officier de marine français.

Henri Ferran naît le 20 juin 1907 à Paris 7e arrondissement. Il est le fils du lieutenant-colonel François, Marc, Celestin Ferran (1865-1914) et de Emma Berthe Persohn (1879-1961). Il est baptisé le 5 novembre 1908 à Nice (Alpes-Maritimes).

Entre-deux-guerres

Il entre à l'École navale en 1925, major de promotion. Il embarque sur l'aviso Cassiopée à Saïgon, de 1929 à 1931, puis sur les croiseurs Colbert et Gueydon à Toulon. Très bien noté, il rejoint le sous-marin Surcouf en 1934. Nommé lieutenant de vaisseau en 1933, il reçoit en 1934 le commandement du chalutier hydrographe Sentinelle. Attaché au service artillerie du cuirassé Dunkerque en 1936, il dirige ensuite les services artillerie du contre-torpilleur Triomphant, en 1938, et du croiseur Gloire, en 1940-1941.

Seconde Guerre mondiale

Affecté au Deuxième bureau de l'État-major de la Marine à Vichy en 1942, il est promu capitaine de corvette et chargé de recueillir des informations sur la construction du mur de l'Atlantique édifié par les Allemands en zone occupée contre toute tentative de débarquement allié. Il tient à jour un grand registre où il répertorie, mètre par mètre, le littoral interdit. Dans ces fonctions, il fait la connaissance de Thomas Cassady, un américain qui a combattu aux côtés de la France durant la Première Guerre mondiale, et est devenu un as de l'aviation. Ami personnel du secrétaire d'état à la marine Frank Knox, Cassady a été nommé officiellement au grade de lieutenant commander de l'United States Navy et au poste d'attaché naval à l'ambassade américaine à Vichy, auprès de l'amiral William Leahy, l'ambassadeur. Officieusement, son rôle est de monter une antenne de l'Office of Strategic Services à Vichy et de travailler avec la France libre et la Résistance intérieure française. C'est grâce à Ferran que les services secrets américains furent informés des premiers travaux des fantastiques défenses dressées par les Allemands. Ferran renseigne aussi Cassady sur l'ordre de bataille de la flotte sous-marine allemande à travers toutes les mers du globe, qu'il reconstituait le plus discrètement possible, un travail de fourmi, en recoupant les informations fournies par d'autres services secrets alliés : les Polonais, qui avaient d'excellents agents en Allemagne, les Tchèques et même les Suisses, qui avaient de précieuses informations sur la flotte italienne en mer Adriatique.

Le 1 septembre 1942, le capitaine de corvette Ferran est nommé devient attaché naval à l'ambassade de France à Berne (Suisse). Thomas Cassady perd un précieux informateur, mais Ferran poursuit la mission que ses chefs lui avaient confiée à Vichy. À ce poste, il anime des réseaux de renseignements qui fournissent des informations précieuses aux Alliés. Cette activité patriotique lui vaut d'être maintenu dans son poste par la Commission d'épuration des attachés navals instaurée en 1944 après la Libération. Ferran eut l'impression que toute la Suisse, à cette époque, était devenue un pool d'espions où l'on s'échangeait les agents. Ainsi, il prêtera au Secret Intelligence Service britannique un matelot suisse qui naviguait en Méditerranée sous pavillon helvétique. Lors de ses escales à Gibraltar, le marin ira voir les Britanniques pour leur communiquer des informations sur la flotte italienne glanées à Gênes.

Le 31 juillet 1944, à Berne, il épouse Nicole Hélène Fiechter, née le 31 janvier 1924 à Alexandrie, en Égypte, fille de Jacques René Fiechter et de la comtesse Maria Nickolaevna Ochanoff.

Après-guerre

De retour à l'État-major de la Marine à Paris en 1946, il donne sa démission, qui est acceptée, avec regrets. Il entame alors une carrière civile dans l'industrie pétrolière. Il décède le 6 février 2003 à La Seyne-sur-Mer (Var). Il est inhumé le 13 février 2003 à Poigny-la-Forêt (Yvelines).