Georges Heuillard

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1899. — Georges Albert Heuillard naît le 5 août au domicile de ses parents (10, rue de Rouen, Magny-en-Vexin, alors en Seine-et-Oise, aujourd’hui Val-d'Oise)

1923. — Il se marie le 11 janvier.

1924-1927. — Naissance de ses trois fils.

Il est directeur de coopérative agricole.

1934. — Il devient maire de Neuf-Marché.

1936. — Il devient conseiller général de Gournay-en-Bray.

1940-1941. — Pendant la guerre, il s’engage activement dans la Résistance.

1942. — Le 19 novembre, il divorce.

1943. — En janvier, il est recruté par Georges Darling dans le réseau Prosper-PHYSICIAN. Il participe alors à des parachutages d’armes, durant le premier semestre. Au début de l’été, pour échapper au démantèlement du réseau par les Allemands, il se cache dans la région parisienne. Le 9 août, des Feldgendarmes encerclent sa maison à Neuf-Marché et arrêtent sa femme et ses fils Jacques (18 ans) et Claude (16 ans). Lui-même est arrêté le 17 août à Paris (café des PTT, rue Étienne-Marcel). Il est interné à Fresnes du 18 août au 29 novembre, puis transféré au camp de Royallieu (Compiègne, Stalag 122) le 30 novembre.

1944. — Le 19 janvier, il est déporté en train au camp de Buchenwald (matricule 39863), puis à celui de Flossenbürg (6421), puis à Hradischko (Tchécoslovaquie).

1945. — Il est libéré le 8 mai par l’armée soviétique. Alors qu’il pesait 117 kg en 1943, il n'en fait alors plus que 47. Il est soigné à Kaplitz, avant d’être rapatrié le 16 juin (Pilsen—Le Bourget). Il est nommé à l’Assemblée consultative provisoire de Paris où sa désignation est validée le 24 juillet. Au sein de cette assemblée, il est nommé membre de la Commission des finances et de la Commission de l’Alsace et de la Lorraine. Il se présente sans succès aux élections à l’Assemblée nationale constituante du 21 octobre.

1946. — Il se présente sans succès aux élections du 2 juin à l’Assemblée nationale constituante et à celles du 10 novembre à l’Assemblée nationale.

1951. — Il est candidat aux élections législatives du 17 juin dans la première circonscription de la Seine-inférieure, et il est élu. Il est nommé membre de la Commission de la marine marchande et des pêches et de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Le 21 septembre, il vote contre la proposition de loi d’aide à l’enseignement primaire qui, adoptée en deuxième lecture par 327 voix contre 251, après des débats houleux, deviendra la « loi Barangé ». Le 13 décembre, il se prononce en faveur du projet de loi relatif à la communauté européenne du charbon et de l’acier.

1952. — Le 17 janvier, il vote l’investiture d’Edgar Faure. Le 12 février, il prend part à la discussion d’interpellations sur l’armée européenne et le réarmement allemand. Il adjure ses collègues de s’opposer à ce réarmement. Il rappelle son calvaire dans les camps allemands et la disparition de la quasi-totalité de ses compagnons déportés. Il ajoute : « L’Allemagne ne suit et n’écoute que son seul intérêt... Je vais mourir. Je suis condamné à mourir. Mon élection m’a surpris dans une clinique chirurgicale. Depuis mon état n’a fait que s’aggraver. Je meurs du fait de l’armée allemande. Je ne voudrais point que mes fils et petit-fils soient incorporés avec ceux des tyrans et des bourreaux de leur père... » Le 6 mars, il vote l’investiture d’Antoine Pinay. Il décède le 10 octobre, à Neuf-Marché. Il est inhumé au cimetière de Neuf-Marché.

• Son père : Alexandre Albert Heuillard, géomètre.
• Sa mère : Marie Clémentine Bonal, sans profession.
• Sa femme : Marie Aline Georgette Chéreau.
• Ses enfants (3, nés à Neuf-Marché) : Charles (né le 31 janvier 1924), Jacques (né le 14 novembre 1925), Claude (né le 1^er septembre 1927).

Décorations

• 1914-1918 : médaille de Verdun
• 1939-1945 : médaille de la Résistance ; chevalier de la Légion d’honneur

Monument

• Neuf-Marché (Seine-Maritime) : monument Georges Heuillard, pierre et bronze, du sculpteur Paul Landowski, inauguré le 14 novembre 1953 par Joseph Paul-Boncour.