Gabriel Jérôme Sénar
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Biography
Gabriel Jérôme Sénar, Sénard ou Sénart, né à Châtellerault le , décédé à Tours le 2 germinal an IV (), est un homme de loi et révolutionnaire français, procureur et agent national de la commune de Tours.
Biographie
Né le à Châtellerault, patrie de sa mère, dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste, Jérôme Sénar est le fils de Gabriel-Guillaume Sénar, procureur et notaire de 1757 à 1793 de la baronnie de L'Île-Bouchard, office acquis par sa famille à la fin du XVIIe siècle, et de Catherine Sainton. Après ses études, il s'engage dans le régiment de Royal-Marine mais renonce à cette carrière au bout de quelques mois et retourne en Touraine, travaillant d'abord sans doute dans l'étude de son père. Vers 1787, il devient avocat à la sénéchaussée de L'Île-Bouchard, et y exerce pendant quelques mois des fonctions municipales, au début de la Révolution. En 1789, il fait paraître un Mémoire sur l'agriculture et L'Avocat patriote sous le nom de « Sénar des Lys ».
Nouant des relations au sein de la noblesse, il obtient la protection de la princesse de Chimay[Laquelle ?] et se marie en avec une filleule de Louis XVI et de Marie-Antoinette (qui signent le contrat de mariage), nommée Marie-Louise Antoinette David ou Marie-Félicité-Crezontzia des Roziers de Monville selon les sources. Introduit à la Cour, il en est cependant banni, du fait de ses opinions révolutionnaires, et perd une pension de 30 000 livres. De retour à L'Île-Bouchard, il y exerce pendant quelques mois des fonctions municipales.
En 1791, il s'installe à Tours, où il divorce le , entre à la société populaire et se fait élire capitaine de la garde nationale puis procureur de la commune le . À la tête du parti jacobin, il reçoit en 1792 un coup de poignard qui accroît sa popularité.
En , il prend parti pour les Enragés et s'oppose aux partisans de Jean-Lambert Tallien, les conseils généraux, les comités et la société populaire.
En , un corps de cavalerie de Vendéens s'empare de la ville. Les administrateurs du district de Chinon ayant pris la fuite à leur approche, ils sont traduits devant le conseil du département, où Sénar emmène ceux qui exigent des sanctions. Toutefois, les partisans de la clémence l'emportent. Profitant de l'émotion suscitée par ces événements et cet arrêt du conseil, Sénar obtient des représentants en mission, malgré les protestations du conseil départemental, la création d'une commission militaire chargée d'enquêter sur les menées royalistes et contre-révolutionnaires, dont il prend la présidence. Jusqu'à sa suppression, deux semaines plus tard, le 16 juillet, elle prononce huit condamnations à mort.
Le , il est président du comité de surveillance révolutionnaire départemental institué par les représentants en mission Choudieu et Richard. Destitué par Jean Guimberteau le 14 brumaire (4 novembre), il fait appel de cette décision auprès de la Convention nationale et obtient le rétablissement du comité le 16 novembre.
Dénoncé par la Société populaire et montagnarde de Tours, qui l'exclut en ventôse an II après le blanchiment de l'administrateur du département Clément de Ris, accusé par lui, il parvient à se justifier. Correspondant du Comité de sûreté générale, il se rend à Paris, où il obtient un poste de secrétaire-rédacteur, chargé des interrogatoires, dans les bureaux du Comité. Distingué par Marc Guillaume Alexis Vadier et Jean-Pierre-André Amar, il remplit plusieurs missions, notamment l'arrestation de Catherine Théot, avec François Héron.
Le 3 thermidor an II (), deux habitants de Tours viennent le dénoncer au club des Jacobins et demandent que des démarches soient entreprises pour parvenir à son arrestation. Trois jours plus tard à la tribune des Jacobins, Couthon appuie l'accusation des tourangeaux contre Sénart et annonce sa destitution par les deux Comités de gouvernement.
Incarcéré pendant un an à la prison du Plessis, Sénar y rédige ses mémoires. Le 9 germinal an III (), il est extrait de sa cellule pour témoigner dans le procès de Fouquier-Tinville et des membres du tribunal révolutionnaire. Libéré en , il retourne à Tours et meurt à son domicile le .
Avant sa mort, il cède le manuscrit de ses mémoires à Dossonville. Après les avoir sans doute arrangés, ce dernier les vend en 1823 à Alexis Dumesnil, qui les publie en 1824. Arne Ording juge leur authenticité douteuse.
Publications
- L'Avocat patriote (signé : Sénar Des Lys), Paris, Imprimerie de la veuve Delaguette, 1789, In-8°, 28 pages (plan d'organisation judiciaire).
- Les Brigands de la Vendée en évidence, brumaire an III, In-8° , 83 pages.
- À la Convention nationale (Signé : « Sénar. Paris, le 8 brumaire, l'an 3me de la République »), In-8° , 8 pages (au sujet de la guerre de Vendée).
- Révélations puisées dans les cartons des comités de salut public et de sûreté générale, ou Mémoires (inédits) de Sénart, agent du gouvernement révolutionnaire (publiés par Alexis Dumesnil), Chez les principaux libraires de France et de l'étranger, 1824, In-8°, XIX-278 pages.
Notes et références
Bibliographie
- Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Curieuse histoire d'un procureur de la commune de Tours (1793-1796), Tours, Suppligeon ; Paris, Lechevalier, 1888, 80 pages, In-8°.
- Albert Philippon, « La Première commission militaire dite Commission Senar (23 juin-17 juillet 1793) », Bulletin de la Société archéologique de Touraine, Tours, tome XXIX, fascicules 1 et 2, 1944, p. 75-135.
Articles connexes
- Simon Meusnier-Badger
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