François Tabazan
Quick Facts
Biography
François Tabazan né en 1534 et mort en 1624 est un bourreau genevois.
Origines
Les Tabazan sont considérés tantôt comme des Gessiens, tantôt comme des Savoyards originaires de Chilly (depuis 1355, le Pays de Gex est soumis à l'autorité du duché de Savoie). Un Pierre Tabazan est reçu bourgeois de Genève en 1490, la famille est donc établie à Genève au moins un siècle avant l’Escalade.
Certains aïeux et enfants de François Tabazan auraient aussi été bourreaux. La fonction d'exécuteur des hautes œuvres de Justice se transmettait de génération en génération.
Tabazan et l'Escalade
François Tabazan est connu par le rôle qu'il a joué le lendemain de l'attaque savoyarde sur Genève - L'Escalade - le 12 décembre 1602 ; il a en effet torturé par estrapade, puis pendu ou étranglé 13 prisonniers savoyards.
Strophes 30 et 33 du Cé qu'è lainô :
Francoprovençal | Français |
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30 Treize on an prai qu'étivon to an via ; | 30 Treize, on en prit qui étaient bien en vie ; |
33 « Te ne sa pas : y a bin de la besogne : | 33 « Tu ne sais pas : il y a bien de la besogne : |
D'autres strophes de ce chant mentionnent Tabazan directement, voir le texte intégral du Cé qu'è lainô.
Il a ensuite décapité les corps des ennemis qu'il avait exécutés, ainsi que ceux de 54 autres cadavres d'assaillants. Les 67 corps furent jetés dans le Rhône et les 67 têtes exposées au bout de piques, au lieu même de l'attaque savoyarde, sur le bastion de l'Oye. Les têtes ainsi exposées jusqu'au 21 juillet 1603, date la signature du traité de Saint-Julien, devaient montrer à ceux qui voulaient s'en prendre à Genève, quel sort leur serait réservé. Hasard ou non, le nombre de 67 têtes tranchées - bien attesté - coïncide avec les 67 ans de l'adoption de la Réforme depuis 1535-1536 (officiellement le 21 mai 1536), Réforme qui avait justement été mise en péril par l'attaque.
L'atrocité et la cruauté de la mise à mort des prisonniers savoyards doivent être remises dans leur contexte. En effet, en 1602, Genève et la Savoie étaient liés par des accords de non-agression. Le duc Charles-Emmanuel Ier avait en effet juré, après plusieurs décennies de guerres, de laisser Genève en paix. La justice genevoise considéra donc cette agression nocturne et surprise comme le fait de brigands et de voleurs.
Postérité
Une rue de la ville de Genève a été nommée en l'honneur de la famille Tabazan. Elle se situe en vieille-ville de Genève, parallèle à la rue Beauregard, et débouche d'un côté sur la rue de l'Athénée, de l'autre sur la place Franz-Liszt. Au lieu présumé où s'élevait la demeure des Tabazan, il existe aujourd'hui une enseigne représentant un bourreau, coiffé d'un bonnet rouge, l'épée à la main.
Aujourd'hui, lors du cortège de L'Escalade, une fois par an, un participant porte un costume de bourreau de l'époque, habillé de noir et violet, portant épée d'exécution et nœud coulant.
Bibliographie
- Jacques Aeschlimann, Tabazan ou Le bourreau de Genève (pièce en 3 actes). La Sirène, Genève 1961.
- François Burri, « Aspects de l'îlot Tabazan-Beauregard » in Bulletin de la Compagnie de 1602, n° 263(1987), p. 621-625.
- Paul-F. Geisendorf, L'Escalade de Genève - 1602: histoire et tradition, A. Jullien, Genève 1952.
Références
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