François Daudin Clavaud

François Daudin Clavaud est un flûtiste et compositeur français, né le 9 février 1959 à Lille. Il a écrit de nombreuses pièces pour le Trio d'argent dont il est membre. Ces dernières sont jouées régulièrement dans le monde entier par cet ensemble: Deseo de Sol, D’Ici et d’Ailleurs, Freestyler…

Avec ses voyages et tournées, principalement en Asie et aux Amériques, ses compositions sont influencées par d’autres modes et rythmes : Transafrica (1998), Miroir (1997), Praia da Bahia et Mambo (2005). Il aime également y insérer des « photographies sonores » enregistrées lors de ses tournées : Shanghai’s Bund (1997).

Sa connaissance de la flûte lui inspire de nombreuses pièces pour cet instrument : Altérité pour flûte seule (1990), Gaïa pour dix flûtes (1990) et High Way pour six flûtes et violoncelle solo (2006).

C’est en 1992 qu’il donne une nouvelle direction à son travail en s’appuyant sur le texte et le mot. Il compose ainsi La Muse de Sang (1992), commande de l’Institut Français de Naples, d’après un recueil de poèmes écrits à Verdun pendant la guerre. La même année, il compose L’ombre de l’aile où il insère un texte de la dessinatrice et écrivain Jeanne Gatard. Cette première création les conduit à élaborer ensemble Paroles de Pas, un opéra de chambre qui sera créé en 2010 à l'Arc de Rezé (44).

En 2002, il écrit sa première pièce orchestrale, Carillon, commande de l'harmonie de Harnes (Pas de Calais). Cette composition à caractère minimaliste s’inspire du chant populaire "La chanson du Pays d’Artois". En 2006, il compose pour cette même harmonie une adaptation de sa pièce Freestyler.

La musique de scène l’inspire également. En 2005, il écrit dix séquences de sons traités et mémorisés pour le spectacle La Grande Gigue, texte de Jeanne Gatard et en 2006, un ensemble de pièces évoquant l’ombre, la lumière et les cinq sens pour le spectacle Shadow Blues créé dans le palais des ducs de Bourgogne à Dijon par la compagnie Arto.

Une académie à l’Ircam l’amène à s’intéresser tout particulièrement à la synthèse du son et au temps réel. En 2004, il travaille avec le compositeur Leon Milo pour la réalisation de séquences interactives pour le spectacle « El Horizonte » du Trio d'argent. À l’issue de cette expérience en commun, ils décident de créer tous deux, Interact-Son, un concept d’improvisation assistée par ordinateur.

Il a, à de nombreuses occasions, animé des ateliers et masterclasses comme interprète du Trio d'argent ou comme compositeur dans des conservatoires en France et à l’étranger : CNR de Rennes, Grenoble, Chambéry, Nantes… ENM d’Évry, Cholet, Dunkerque… Conservatoires de Pékin, Shanghai, Hanoi, Mexico, Tachkent…

François Daudin Clavaud commence le violon à l’âge de cinq ans au conservatoire de Lille et choisira finalement la flûte. Dès l’âge de 14 ans, il se produit en concert avec des formations de genres différents : ensemble folk dont il écrit les arrangements instrumentaux, jeune formation de musique de chambre, orchestre de jeunes…

Après avoir rejoint le conservatoire du 10 arrondissement en 1981 (Ida Ribera, Sophie Cherrier, Patrick Gallois pour la flûte et Jean Michel Bardez pour l’analyse et l’harmonie), puis l’École Normale de Musique de Paris (Pierre Deville et Patrice Bocquillon pour la flûte, Geneviève Martigny pour la musique de chambre), il crée le Trio d'argent avec Michel Boizot et Xavier Saint-Bonnet en 1984 qui l’amène à donner des concerts partout en France et à l’étranger. Par ailleurs, il travaille en musique de chambre avec le pianiste Jeff Cohen et notamment sur un concert lecture autour de Mozart et Christian Bobin avec Marie-Christine Barrault.

Autodidacte pour la composition, c’est à l’âge de trente ans qu’il commence à écrire et éditer ses premières pièces. Soucieux de mener en parallèle sa carrière de soliste et de compositeur afin de garder le lien enrichissant entre l’écriture et l’interprétation, il compose plusieurs pièces dédiées au Trio d'argent (Deseo de Sol, Freestyler, D’ici et d’Ailleurs …).

Marquée par ses tournées à l’étranger, sa musique est souvent une invitation au voyage (Tahara Girafe d’Égypte, Shanghai’s Bund, Transafrica …), voyage également introspectif par l’utilisation des techniques d’écriture minimalistes (L’ombre de l’Aile, Le souffle d’Hermès…). L’écriture harmonique linéaire aux consonances modales, l’utilisation de rythmes simples parfois empruntés aux musiques d’Amérique du Sud (Mambo, Praïa da Bahia…) et traités de manière complexe par leurs superpositions et décalages, donnent à l’ensemble de sa musique une identité hors des académismes contemporains. Se différenciant les unes des autres par l’inspiration et les outils utilisés, chacune de ses pièces crée ainsi un univers particulier où le style singulier du compositeur est toujours reconnaissable.

Sensible à la musique des mots parlés ou chantés, il les intègre souvent dans son travail, soit par l’apport de sons mémorisés, soit par la composition de pièces lyriques. Ses rencontres avec le compositeur Luc Ferrari et sa collaboration avec la librettiste Jeanne Gatard ont particulièrement influencé cet aspect de son travail (Shanghai’s Bund, L’ombre de l’Aile, Paroles de Pas, La Muse de Sang…).

Plusieurs commandes passées par l’Harmonie de Harnes (Carillons, Freestyler, Rhapsodie 1906), lui ont permis de développer des capacités d’écriture pour grands ensembles et d’affiner ses orchestrations par la gestion des timbres et des masses sonores.

Expérience pédagogique

L’expérience d’enseignant dans le cadre d’écoles de musique ou conservatoires en France (Lille, Dunkerque, Nantes, Rennes, Chambéry…), de masterclasses à l’étranger (Mexique, Viêt Nam, Chine, Corée, Ouzbékistan…), et de directeur artistique dans des académies d’été (Université Musicale d’Hourtin, Les Flûtes en Baronnies…) confèrent à ce compositeur une expérience pédagogique large lui permettant d’initier de nombreux projets musicaux en direction des amateurs et des professionnels.

Son attachement à une présentation moins conventionnelle de la musique pour toucher tous les publics, notamment en musique contemporaine, le conduit à développer la mise en son, en lumière et en espace des concerts. C’est ainsi que l’un des objectifs majeurs des ateliers ou masterclasses qu’il anime est l’appréhension par les musiciens de l’espace scénique : de la théâtralité de la musique, du son et de la lumière dans l’environnement scénographique (Cefedem de Nantes, Addm 49, Adms 73, Addm 63…).

Direction

Les occasions de diriger ses propres pièces ou celles d’autres compositeurs pour les auditions ou concerts dans le cadre des académies, sa connaissance des instruments (cordes, bois, cuivres…) lui permettent si nécessaire de prendre en charge les répétitions d’ensembles et la présentation des œuvres au public.

Extrait de catalogue

Pièces pour le Trio d'argent : trois flûtes (piccolos, flûte en do, en sol et basse)

• Deseo de Sol
• L’ombre de l’aile (avec texte de Jeanne Gatard)
• D’ici et d’Ailleurs (avec sons mémorisés)
• Freestyler
• Shanghai’s Bund(avec sons mémorisés du conservatoire de Shanghai)
• Miroirs (flûtes en bambou)
• Transafrica (avec percussions)
• Mambo (avec percussions)
• Praïa da Bahia (avec percussions)
• Tahara, Girafe d’Égypte (trois flûtes Peuhl est sons mémorisés)
• Le souffle d’Hermès

Pièces pour petits ensembles

• La Muse de Sang pour petit ensemble (voix, flûte-piccolo, contrebasse, percussion, piano)

sur un recueil de poème de Marc Larreguy de Civrieux. Commande de l’Institut Français de Naples

• Shadow Blues Music (suites d’estampes pour flûtes et percussions)
• Mi nature pour trio avec flûte ou violon, violoncelle et piano

Pièces d’ensemble :

• Gaïa pour dix flûtes
• High Way pour violoncelle solo et six flûtes
• Carillons pour orchestre d'harmonie (Commande de l’Orchestre dHarmonie de Harnes)
• Freestyler pour orchestre d’harmonie
• Rhapsodie 1906 pour orchestre d’harmonie

Oratorio :

• Paroles de Pas, oratorio profane multimédia, avec une voix, cinq musiciens, un danseur (sur écran) et un environnement multimédia (traitement du son et des images en temps réel) Création 2010

Autres pièces

• Altérité pour flûte seule
• Petite Rhapsodie pour piccolo ou saxo et piano

Pièces pour le théâtre

• Shadow Blues pour flûtes et percussions en bambou pour un spectacle présenté dans la cour du Palais des ducs de Bourgogne à Dijon. Commande de la Compagnie Arto à Nevers.
• La grande Gigue, sons mémorisés pour un spectacle théâtral autour d’un texte de Jeanne Gatard