Étienne Lunet de Lajonquière

Étienne Edmond Lunet de la Jonquière né à Rodez le 8 août 1861, décédé le 23 décembre 1933 à Saint-Sigismond, est un officier militaire d'Infanterie de marine. À partir de 1901, il fut affecté notamment dans l'Infanterie coloniale en Annam et au Tonkin. Parvenu au grade de commandant avec d'excellents états de service pendant la guerre, il est décoré de la légion d'honneur au grade de Commandeur.

Mais Lunet de Lajonquière est aussi un explorateur, qui se lie d'amitié avec Louis Finot et devint archéologue et ethnologue et se consacra à la conservation des monuments khmers et cham. Il procéda à un inventaire minutieux qui sera la base de travail très précieuse pour les chercheurs.

Il étudie la péninsule indochinoise, et est attaché à la mission archéologique d'Indochine en 1893 qui deviendra l'École française d'Extrême-Orient, EFEO.

Entre 1904 et 1906 il est chargé par l'État-Major et le Gouverneur Général de l'Indo-Chine de la rédaction synthèse de deux ouvrages complémentaires de première importance pour l'ethnographie des populations montagnardes du Tonkin: Ethnographie des Territoires militaires (1904), et Ethnographie du Tonkin Septentrional (1906).

Il est chargé de mission au Cambodge, Siam et Malaisie en 1907. Il a aussi été organisateur de la conservation des Monuments historiques de l'Indochine. Il fait partie de la génération des membres éminents et passionnés de l’École française d'Extrême-Orient par l'art et la sauvegarde des monuments d'une valeur historique, tels Louis Finot, Henri Parmentier, et Jean Commaille. qui ont tant œuvré avec passion pour la conservation des sites historiques Khmer et du Champa.

Carrière militaire

Entré en service au régiment d'infanterie de marine, Lunet de Lajonquière intègre ensuite l'École d'Infanterie de Saint-Maixent en 1882 et 1883. Étienne Lunet de Lajonquière, sous-lieutenant d’infanterie de marine en 1883, lieutenant en 1885 et capitaine en 1892, affecté au 7 régiment d’infanterie de Marine.

Le 16 janvier 1901, il rejoint en tant que Capitaine, le régiment de tirailleurs annamite, puis le régiment d'infanterie coloniale.

En 1902 et 3, il prend son service au Tonkin et rejoint les tirailleurs tonkinois.

Il est chef de bataillon dans l’infanterie coloniale en 1901 au Tonkin.

Il est admis d'abord à la retraite sur ancienneté en 1910 puis est rappelé.

Il possède d'excellents état de service pour s'être battu en septembre et octobre 1914 dans les Vosges pendant encore quatre heures sous le feu de l'ennemi et quitté la bataille après que le terrain soit sécurisé. Cela lui vaudra une citation avec cette lettre du Général Urbal chef Commandant de la Xe Armée et la Légion d'honneur LH/1676/17.

Inventaire des monuments en Indochine

Il a surtout été archéologue et ethnographe, et organisateur de la conservation des Monuments historiques de l'Indochine. En 1893, il est détaché à la Mission archéologique de l’Indochine (future École française d'Extrême-Orient). Il procède à l’inventaire des monuments du Cambodge avec Louis Finot, directeur de l’EFEO, et celui des monuments Cham de l'Annam, ce qui constituera une base de travail essentielle notamment pour Henri Parmentier pour distinguer les travaux prioritaires à opérer sur les monuments les plus en danger de devenir des ruines et prendre les mesures conservatoires.

En 1902, le gouverneur général Beau le charge d’étudier les populations du Nord du Tonkin. Puis entre 1904 et 1909 il réalise une série de clichés à Angkor.

Il participe à l’exposition coloniale de Marseille, en 1906, en publiant un ouvrage sur l’ethnographie des territoires militaires du Tonkin. Une nouvelle mission archéologique l’amène en 1907-1909 au Cambodge, au Siam et en Malaisie.

Il inspecte les premiers travaux de conservation d’Angkor qui vient de passer sous juridiction française. Il rentre définitivement en France en 1910 et habite à Bordeaux. Il a été le collaborateur de l'EFEO de 1899 à 1932. Il sera resté dix-sept ans en Asie, Siam, Indochine, de 1893 à 1910.

Il meurt le 23 décembre 1933 à Saint-Sigismond et Henri Parmentier fait sa nécrologie

Il a obtenu le prix J. Garnier de la Société de géographie de Paris. Lunet de La Jonquière est l’un des fondateurs de l’archéologie française en Indochine.Il est Chevalier en 1895, Officier en 1910 et Commandeur de la Légion d'Honneur en 1921.

• Étienne Lunet de Lajonquière : « De Saigon à Singapour par Angkor, autour du golfe du Siam », dans Le Tour du Monde, 1910
• Étienne Lunet de Lajonquière : Inventaire descriptifs des monuments du Cambodge, Paris, Ernest Leroux, 1905-1907
• Étienne Lunet de Lajonquière : Atlas archéologique de l'Indo-Chine monuments du Champa et du Cambodge (24 p.) Édition : Paris : E. Leroux : Impr. nationale , 1901 (Gallica)
• Étienne Lunet de Lajonquière :Dictionnaire français-siamois précédé de quelques notes sur la langue et la grammaire siamoises

Édition : Paris : E. Leroux , 1904 [catalogue, Visualiser dans Gallica]

• Lunet de Lajonquière, Commandant Étienne-Edmond. 1904 Ethnographie des territoires militaires (Rédigée sur l'ordre du Général Coronnat Commandant supérieur des Troupes du Groupe de l'Indo-Chine, d'après les travaux de M. M. le Lieutenant-Colonel Diguet, le Commandant Bonifacy, le Commandant Révérony, le Capitaine Fesh etc.) (Hà Nội: F.H. Schneider, 258p.)
• Lunet de Lajonquière, Étienne-Edmond. 1906 Ethnographie du Tonkin septentrional, Rédigée sur l’ordre de M. P. Beau, Gouverneur Général de l’Indo-Chine Française, d’après les études des administrateurs civils et militaires des provinces septentrionales (Paris: Ernest Leroux, 384p.)
• Étienne Lunet de Lajonquière : Description matérielle : 1 vol. (384 p.-XVIII p. de pl.) Édition : Paris : E. Leroux , 1906

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