Édile Riquer
Quick Facts
Biography
Marie-Édile Riquer dite Édile Riquer est une actrice française née le à Paris et décédée le à Paris.
Biographie
Elle est la fille de Jean-Baptiste Riquer et Louise-Agathe-Antoinette Deshayes, d'une famille fortunée.
La position de fortune assez belle de sa famille ne laissait pas supposer que la jeune Édile se destinerait au théâtre ; mais elle manifesta de bonne heure un goût prononcé pour les études scéniques et, comme on lui reconnaissait une assez jolie voix, son père consentit à lui laisser suivre les cours du Conservatoire. Premier prix de solfège au Conservatoire, puis, en 1850, premier accessit d'opéra-comique, elle abandonna les études de chant pour entrer au Gymnase où elle resta six ans. Engagée le 1 mai 1856 à la Comédie française,elle y débuta le 25 de ce mois dans Henriette des Femmes savantes.
Elle jouait successivement les jeunes premières et les coquettes du répertoire ; elle créait Marguerite du Fruit défendu (1857) M de Berny, les Doigts de fée (1858) ; Zoé, l'Africain ; (1860) la vicomtesse d'Isigny, les Effrontés (1861) Chloé, le Coq de Micylle, et quelques autres rôles oubliés aujourd'hui. Sa meilleure création fut celle de M Tallien dans le Lion amoureux (1866) ; elle y remporta un grand succès, comme dans le rôle de la marquise de Prie lors de la reprise de Mademoiselle de Belle-Isle, en 1867. Les deux dernières créations de Mme Édile Riquer sont celles de M de Loudan, le Monde où l'on s'ennuie, en 1881, et de M Nerval, Smilis, en 1884.
Sociétaire le 1 mai 1864, Édile Riquer pris sa retraite le 1 juillet 1884 et fut nommée Officier d'académie en 1885.
Pendant la guerre de 1870 elle avait été nommée déléguée à l'ambulance de la Comédie française. Plus tard, elle fut nommée vice-présidente de l'Orphelinat des Arts. Elle décède à Paris à l'âge de 79 ans (Figaro 29 avril 1911)
Obsèques le 2 mai 1911 à la Madeleine, inhumation au cimetière Montmartre où elle repose avec sa mère décédée le 21 mars 1854.
Anecdote
À sa naissance elle avait été déclarée enfant du sexe masculin, et ses tantes, du côté paternel, voulant accaparer l'héritage qui pouvait un jour lui revenir de la succession de son père, contestèrent son identité. Le procès fut jugé et perdu, par les susdites tantes, dont l'aversion pour leur nièce devint d'autant plus vive.
Cette erreur à la naissance est racontée dans « Biographie contemporaine des artistes du Théâtre-français ; N. Gallois ; 1867 » :
A propos de son entrée à ce théâtre, (au Gymnase) un grand journal rapportait, en novembre 1850, l'anecdote que voici : Au moment de l'engagement, M. Montigny se fit présenter l'acte de naissance : « Mais, s'écria tout d'un coup le directeur, ce n'est pas un jeune premier que j'engage, c'est une ingénue qu'il me faut. Que veut dire ceci ? serais-je victime d'une mystification ? » A cette apostrophe, la pauvre petite Édile se met à trembler de tous ses membres, puis elle se trouve mal ; on accourut du théâtre ; ses compagnes lui prêtèrent secours, M. Montigny s'empressa comme les autres, et tout fut bientôt expliqué pour chacun. Par une erreur vraiment incroyable de l'employé de l'état-civil, l'acte de naissance de mademoiselle Édile Riquer portait ces mots : enfant du sexe masculin.
Théâtre
Hors Comédie-Française
- 1850 : Les Petits Moyens d'Eugène Labiche, Gustave Lemoine et Adrien Decourcelle, théâtre du Gymnase : Adèle Delavaut
Carrière à la Comédie-Française
- Entrée en 1856
- Nommée 288 sociétaire en 1864
- Départ en 1884
- 1856 : Les Femmes savantes de Molière : Henriette
- 1856 : Tartuffe de Molière : Mariane
- 1856 : Le Misanthrope de Molière : Célimène
- 1857 : Le Misanthrope de Molière : Eliante
- 1859 : George Dandin de Molière : Angélique
- 1863 : Tartuffe de Molière : Elmire
- 1864 : Moi d'Eugène Labiche et Édouard Martin : M de Verrières
- 1870 : Le Mariage de Figaro de Beaumarchais : la comtesse
- 1873 : Le Misanthrope de Molière : Arsinoé
- 1875 : Les Projets de ma tante de Henry Nicole : M Gardonnière
- 1875 : Le Misanthrope de Molière : Éliante