Djamila Bouazza
Quick Facts
Biography
Djamila Bouazza est une militante algérienne du mouvement national, originaire de la région de Blida, née en 1938, et morte le vendredi à Alger.
Membre du « réseau bombes » de Yacef Saadi, elle participe, le , à l'attentat à la bombe au bar Coq Hardi, durant la Bataille d'Alger. Accusée par le Tribunal Permanent des Forces Armées française elle est alors la première condamnée à mort, avec sa compagne de lutte Djamila Bouhired, par le tribunal militaire français. Sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité avant de retrouver la liberté avec l'amnistie générale prévue par les accords d'Évian du .
Elle fait partie des six femmes condamnées à mort pour des actes « terroristes » pendant la guerre d'indépendance,.
Biographie
Durant la Guerre d'Algérie, elle travaille au centre de chèques postaux d’Alger. Ses amis étudiants pieds noirs l’appellent « miss Cha Cha Cha » et elle semble parfaitement intégrée aux mœurs de la société française[réf. nécessaire]. Cependant, à la suite du climat tendu qui règne dans la capitale, elle est recrutée par Djamila Bouhired et rejoint les rangs du Front de libération national (FLN) et en devient un membre actif.
Attentat du Coq Hardi
Le , elle reçoit pour mission de déposer une bombe dans le bar du Coq Hardi, où se réunit la bourgeoisie algéroise. Parvenant à tromper la vigilance des militaires elle échappe à la fouille minutieuse.
L’engin préparé par Abderrahmane Taleb provoque d’énormes dégâts, l’attentat fait quatre morts et une soixantaine de blessés. Pour les Algériens, Djamila Bouazza est une héroïne; pour les Français, c’est une terroriste qu’il faut absolument abattre. L'avocat Jacques Vergès avance avec conviction que « cette militante a accompli, sous l’ordre de ses chefs, une action de guerre ». [réf. nécessaire] Une autre militante[Qui ?] avoue avoir déposé une bombe et déclare[Quand ?] : « oui j’en ai reçu l’ordre, comme le lieutenant aviateur qui va bombarder un douar. La bombe est un moyen de guerre, le terrorisme découle du colonialisme ». [réf. nécessaire]
Procès et réactions
En , Djamila est blessée dans une fusillade et capturée par les militaires français. Transférée à El Biar, elle est interrogée par l’OPJ Fernand, le 9 mai 1957, et torturée par le capitaine Graziani. Elle est ensuite incarcérée à la prison de Maison-Carrée (El-Harrach), où elle retrouve Djamila Bouhired, Jacqueline Guerroudj et Zohra Drif. Accusée d’attentat à la bombe durant la Bataille d’Alger, elle est traduite en justice devant le tribunal militaire permanent des forces armées d’Alger et condamnée à mort.
Lors de son procès, Djamila Bouazza se comporte de façon «fantasque» et multiplie les excentricités devant le tribunal. Son avocat Paul Vergès fait valoir que Djamila Bouazza est atteinte de folie et que sa condamnation à mort est criminelle. Or le 22 juin 1957, Djamila Bouazza a écrit, depuis sa prison, à Rachid Hattab, une lettre où elle annonce la préméditation et la simulation de sa folie.
L'exécution est différée par une campagne menée par maître Vergès et Georges Arnaud, qui signent un manifeste publié aux Éditions de Minuit, suivi de l’ouvrage d’Henri Alleg. Ces deux écrits alertent l’opinion française et éveillent leur conscience sur les mauvais traitements infligés par l’armée française aux indépendantistes algériens. Cette stratégie médiatique soulève un cri d’indignation, lui apporte un soutien indéfectible et lui évite la guillotine. Elle bénéficie de l'amnistie générale prévue par les accords d'Évian, en 1962.
Après l'indépendance
Après l'indépendance, Djamila Bouazza se tient à l'écart des activités du régime, mais son mari Boussouf Abboud, opposant au coup d'État du 19 juin, est enlevé avec d’autres patriotes algériens par l’organisation « Sécurité militaire », le 27 septembre 1983 ; leur domicile et leur commerce sont totalement saccagés par les agents de cette organisation.
Elle meurt le vendredi 12 juin 2015, à Alger, à l'âge de 78 ans. Selon son mari, elle « a rendu l'âme ce matin, épuisée par la vie ».
Elle est inhumée après la prière d’El-Asr au cimetière d’El-Alia à Alger.
Références
Notes et références
Bibliographie
- Jean-Louis Gérard, Dictionnaire historique et biographique de la guerre d'Algérie. Éditions Jean Curtuchet - 2001 - (ISBN 9782912932273)
- Philippe Bourdrel, La dernière chance de l'Algérie française: 1956-1958. Éditions Albin Michel - 1996 - (ISBN 9782226088239)
- Serge Bromberger, Les rebelles algériens. Éditions Plon - 1958
- Bernard Violet, Vergès: le maître de l'ombre. Éditions du Seuil - 2000 - (ISBN 9782020314404)
- Jabhat al-Taḥrīr al-Qawmī. Fédération de France, La femme algérienne dans la Révolution: textes et témoignages inédits. ENAG éditions - 2006 - (ISBN 9789961624609)
Articles connexes
- Bataille d'Alger
- Ali la Pointe
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