Belaid Ait Medri

Belaid Ait Medri est un militant politique.

Issu d’une modeste famille de paysans (Ath Maâmmar), Belaid Ait Medri, est né en 1924 au village d’Ait Mellal, du aârch des Ath Yahia, a fréquenté l’école élémentaire de Michelet avant de rejoindre le lycée de Ben Aknoun sur les hauteurs d’Alger, après son brillant succès aux épreuves du baccalauréat en 1943. Période durant laquelle il entame sa carrière politique au PPA. Conscient de l'hostilité de la direction à la réhabilitation de la langue Amazigh les responsables kabyles cherchent à imprimer une dimension rationale au movement nationalist, seul cadre permettant d'assumer la dimension berbère. la question berbère se trouve donc étroites liée à celle de l'indépendance nationale et de la démocratie. Cette approche, fut développée en mars 1946 par Belaid Ait Medri, responsable du conton de Michelet et du district de kabylie du PPA, devant Amar Khellil délégué officiel du parti. accompagné de Amar Ath chikh, Mohand Amokrane Khlifati et Salem El Hadj cette Proposition est rejetée de facto par la direction du parti qui provoque dès lors le début d’une crise identitaire et politique..(Amar Ouardane, 1987.revue du monde musulman et mideteraneen ) cette réunion est confirmée aussi par Ait Ahmed dans mémoire d'un combattant. En novembre 1946, Messali El Hadj retrouve la liberté et prend la décision de participer aux élections législatives sur recommandation de Azzam Pacha, secrétaire général de la ligue arabe. Cette décision accentue la radicalisation du district de Kabylie qui demande la convocation d’un congrès seule instance selon les réfractaires capable d’entériner une telle décision. Pour désamorcer la crise. Messali convoque une conférence des cadres du parti tenue à Bouzarea durant laquelle deux moutures s’affrontent, la première qui émane de Messali défend l’option électorale participation aux élections générales de 1947, quant à la deuxième elle émane des réfractaires du district de Kabylie elle défend la création d’une unité paramilitaire qui se chargera du déclenchement de l’insurrection seule capable de libérer le peuple algérien du colonialisme. Devant cette option qui rassemble la majorité Messali, finit par céder et convoque le congrès pour les 16 et 17 février 1947 en effet depuis, l'idée du déclenchement de l’insurrection était à l'ordre du jour, mais la direction du parti temporise jusqu'à l'éclatement d'une crise qui a fait des ravages dans les structures organiques du parti.

Artisan et co-rédacteur du rapport de Zeddine en compagnie d'Ait Ahmed et d'Oussedik, Truffé de références à Clausewitz et à Liddel Hart, deux théoriciens de l’art militaire. Ce document est l'analyse la plus cohérente et la plus radicale jamais produite par un dirigeant algérien,(M. Harbi. Archives de la révolution algérienne ). Son contenu, prémonitoire à maints égards révèle après coup le recul politique du PPA — MTLD entre 1949 et 1954, ainsi que les ravages occasionnés pendant cette période en son sein par la pensée réformiste des oulémas et de L’UDMA. Mais, en novembre de la même année, Messali adresse un mémorandum à lONU dans lequel il définit l’Algérie comme pays arabe et musulman depuis le VII siècle. Ce à quoi la fédération de France du PPA répond par un document intitulé l’Algérie libre vivra signé sous le pseudonyme d’idir El watani et qui répare le deni relevé dans le document Messaliste en situant l’identité algérienne démocratique et laïque.

S'engager d'emblée corps et âme dans la lutte armée dès le déclenchement de la révolution. Très connu par les services français pour ses accointances avec le colonialisme il sera immédiatement arrêté pour ne recouvrer sa liberté qu'à la veille de l'indépendance de l'Algérie. Nommé préfet d'Azazga et conseiller a l’APC de Tizi Ouzou il met fin à ses activités, dès l'opération « coup de force » du clan de l'armée des frontières sur la révolution et les institutions, pour être l’un des fondateurs les plus en vue du FFS d’ailleurs c’est dans sa demeure que fut tenue la première réunion qui donna naissance au parti. Réunion largement médiatisée par la presse française (archives ina.fr).

Blessé, lors d'un ratissage à Tassaft en 1964, il fut achevé d'une rafale de mitraillette suivi d'injures « Berbériste, enfant des pères blancs ».

La stèle érigée à son effigie au chef-lieu de la commune d'Ait Yahia fut vulgairement déboulonnée et sauvagement arrachée. Décidément, Belaid Ait Medri fait encore trembler les arcanes du régime maffieux, 56 ans après sa disparition, car les idées pour lesquelles l'homme s'est sacrifié demeurent des aspirations légitimes de larges couches de la société. Et en cela il dérange énormément les officines occultes tapies dans l’ombre du système maffieux et pourri qui continuent de gangrener l’indépendance confisquée du peuple algérien.

Un vibrant hommage est rendu au martyr à l’occasion de la commémoration du 63 anniversaire du congrès de la Soummam et de la Journée nationale du moudjahid 20 août 1956 et une stèle érigée à son effigie au village Ait Mellal le 21 août 2019 avec un monument pour les martyres du village.