Aubert Frère
Quick Facts
Biography
Aubert Frère est un général français, né à Grévillers (Pas-de-Calais) le et mort au camp de concentration du Struthof le .
Il est le fondateur en 1942 de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA).
Biographie
Premières années
Aubert Achille Jules Frère est le sixième des onze enfants d'une famille d'agriculteurs. Il reçoit une éducation chrétienne, élève du collège Saint-Jean-Baptiste de Bapaume de 1891 à 1896 et fait ses études secondaires au collège Saint-Bertin de Saint-Omer. Jeune bachelier, à 19 ans il réussit le concours d'entrée de l'École militaire de Saint-Cyr de la promotion du Tchad (1900-1902). Il épouse sa cousine germaine Pauline Legrand, le .
Après une campagne en Afrique (1902-1912), il quitte le Maroc en août 1912 et rejoint le 8 bataillon de chasseurs à Amiens, puis le 1 régiment d'infanterie à Cambrai.
Première Guerre mondiale
Durant la Première Guerre mondiale, il est à la tête d'un bataillon de chasseurs à pied. Pendant ce conflit, il est blessé gravement à trois reprises et cité huit fois. Il devient commandeur de la Légion d'honneur le . Lieutenant-colonel en juin 1918, il est nommé au commandement du 1 régiment d'infanterie à Cambrai.
Entre-deux guerres
Il prend, en 1925, la direction de l'École d'application des chars, au grade de colonel. Commandant l'École militaire de Saint-Cyr de 1931 à 1935, il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur le .
En avril 1939, il est nommé gouverneur militaire de Strasbourg et prend le commandement de la 11 division (qui comprend le 26 d'infanterie, le 170 d'infanterie, le 8 d'artillerie, le 18 régiment du génie, le 10 régiment du train et la 1 demi-brigade de chasseurs).
Seconde Guerre mondiale
Lors de l'invasion allemande, suite à la percée de Sedan il est propulsé le 17 mai 1940 à la tête de la 7 armée reconstituée entre la Somme et l'Oise, et se trouve à ce titre le supérieur de Charles de Gaulle en mai-juin 1940. Il conduit le repli de la 7 armée au sein du groupe d’armées n 3 jusqu’au 25 juin.
Après l'armistice du 22 juin 1940, il reste dans l'Armée de Vichy et est nommé gouverneur militaire de Lyon et commandant de la 14 division militaire. Il préside le tribunal militaire de Clermont-Ferrand qui condamne de Gaulle à mort par contumace.
Il est le fondateur de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) en décembre 1942, après l'invasion de la zone Sud, dont il prend le commandement.
Le , il est arrêté par la Gestapo à Royat avec son épouse et incarcéré à Clermont-Ferrand. En août, il est transféré à Fresnes et comparait devant le tribunal le 1 décembre.
Le , embarqué dans un train pour l'Allemagne qui est censé partir vers un château du Tyrol, mais qui, en réalité, s'arrête au camp du Struthof (Alsace). Il y meurt d'épuisement, le , assassiné lentement et cruellement.
Son épouse, jusque-là incarcérée au fort de Romainville, est déportée à Ravensbrück le .
Décorations
Intitulés
- Grand officier de la légion d'honneur
- Croix de guerre 1914-1918 (5 palmes, 2 étoiles de vermeil, 1 étoile de bronze)
- Croix de guerre 1939-1945 (2 palmes)
- Médaille de la Résistance
- Insigne des blessés militaires avec trois étoiles (blessé gravement à trois reprises en 1914-1918)
Hommages
Le quartier Général-Frère à Lyon porte son nom ainsi qu'une avenue de la ville.
Depuis 1950, une rue de Strasbourg porte également son nom.
De 1964 à 1999, le Quartier Frère à Haguenau a accueilli le Centre mobilisateur N° 172 (1964-1992) puis une emprise du 54e Régiment de transmissions (1992-1999). Il a été rasé en 2000 pour donner naissance à un lotissement.
Voir aussi
Bibliographie
- Alphonse Halter, « Aubert Achille Jules Frère », dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 11, p. 1026.
- Général Weygand, de l'Académie française, Le Général Frère, un chef, un héros, un martyr, Paris, Flammarion, 1949.
- Pierre Nord (ill. Hubert Decaux), La guerre du renseignement : Mes camarades sont morts, Paris, Culture Arts Loisirs, coll. « Bibliothèque de Culture Historique », , 288 p., 16 x 18,5