Achille Berg

Achille Berg (né en 1832 et mort en 1875) est un médecin réunionnais.

Il est issu d’une famille d’officiers de marine établie à La Réunion. Son père Alexandre Louis de Berg d’Heppenheim (1805-1874) était le fils du chef d’escadron de cavalerie de Berg, qui, à Leipzig, devant la défection de l’armée saxonne, dont il faisait partie, resta fidèle à Napoléon et se fixa en France, quitta le service en 1815 et fut nommé receveur des finances en 1830. Lieutenant de vaisseau, le père d’Achille Berg gouverna l’île de Nosy-Bé à Madagascar. Né à La Réunion, Achille Berg fit ses études de médecine à Paris où il soutint sa thèse de médecine en 1860. Il fut chirurgien de 2 classe de la Marine impériale de Napoléon III au Sénégal, servit à Cayenne, puis médecin de l’hôpital colonial de Saint-Denis pendant une quinzaine d’années, où il avait remplacé le docteur Sainte-Colombe. Sur le plan médical, il s’intéressa tout particulièrement à la lèpre, très répandue dans la colonie et à son traitement. Il décrivit plusieurs cas d’amélioration et de guérison, sans toutefois donner la composition des préparations qu’il utilisait : « Régime lacté, bains généraux, 30 grammes d’oignons crus. Pilules végétales selon la formule n 2. Application du topique végétal », ou bien à la place sur topique végétal « 1 application du caustique », ou encore « frictions avec le liniment aromatique ». Il a également administré ledit caustique par voie orale. « J’ai donc ordonné l’usage du topique caustique à l’intérieur, à la dose de 2 gouttes dans une émulsion gommeuse de 60 grammes, et j’ai abandonné l’usage des pilules. Le caustique a été porté à 5 gouttes par jour. » Il publia ses résultats.

Zoologue et botaniste, il a laissé son nom à une orchidée, Disa uniflora bergiusDisa uniflora, sans doute découverte lors d'une escale au Cap. Il a également découvert de nouveaux insectes dont Aleyrodes bergii. Atteint, selon les termes médicaux de l’époque, d’« hépatisme chronique ; d’anémie profonde avec paralysie paludéenne atrophique des extenseurs de la main », il rentra en France métropolitaine pour sa convalescence, mais mourut à bord à l’âge de 44 ans. Son corps fut jeté en Mer Rouge dans la nuit du 18 au 19 décembre 1875. Auteur prolifique et éclectique, il écrivit plusieurs articles scientifiques dans les domaines de la médecine, de la géologie, de l’entomologie et de la flore Il est promu chevalier de la Légion d'honneur.

Son jeune frère Évariste Berg (1836-1864), lieutenant au premier régiment des Zouaves, fut un des six ou huit légionnaires rescapés de la bataille de Camerone. Évariste Berg décéda à Orizaba (Mexique), le 13 juillet 1864, à l’âge de 30 ans, soit de la fièvre jaune, soit d'une blessures reçue au cours d'un duel, soit d’une blessure reçue lors du siège de Puebla, dans les bras de son oncle maternel, le futur général de division Emile Rolland (Saint-Benoît 1820 – 1893), lequel joua un rôle important dans la tentative de Napoléon III de créer un empire catholique centre-américain, pour l’empereur Maximilien.

Sa femme, Elisa Berg née Rolland, après avoir perdu successivement en 1864 son fils Evariste, son frère le colonel Antoine Dauphin Roland, apprit le décès de son mari resté en France pour des problèmes de santé en 1874. Elle ouvrit alors un pensionnat de jeunes filles ce qui lui valut d'être décorée de la croix d'officier d'académie. Elle décéda à l'âge de 87 ans.

• Le Dictionnaire biographique de La Réunion, tome 2.

• Achille Berg, son petit-fils