Victor Étienne Gautreau
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Biography
Victor Étienne Gautreau, dit Gautreau père, né le à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne), décédé le à Brie-Comte-Robert est un rosiériste-obtenteur de Seine-et-Marne.
Biographie
Membre et trésorier de la Société des rosiéristes de la Brie fondée en 1865, société organisatrice des premières expositions spéciales de roses placée sous le patronage de l’impératrice Eugénie en 1867, il est le créateur de 23 variétés de roses dont la Camille Bernardin (1865) fut la plus plébiscitée.
Chevalier du Mérite agricole en 1885, horticulteur-rosiériste à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne), il fut un des principaux vulgarisateurs de cette industrie. Il a été lauréat dans un grand nombre de concours horticoles en France et à l’étranger.
Marié à Brie-Comte-Robert le 9 mars 1837 avec Geneviève Augustine Simonnet (1815-1887), de cette union naquirent en 1837 et 1839, deux fils, Victor-Henri et Charles-Auguste qui poursuivront la culture sur la pépinière paternelle. Deux petits-fils Gautreau, aussi rosiéristes, s’installeront au début du XXè siècle pas très loin à Grisy-Suisnes mais dans des conditions professionnelles de plus en plus difficiles, loin de l’époque de la notoriété du grand-père Victor Étienne.
Par ailleurs, il signe comme témoin au mariage de son neveu l’inventeur Henri Gautreau le 23 janvier 1886.
En mai 1886, soit tout juste un an avant son décès, Gautreau père est membre du jury, pour la « section des plantes et fleurs », lors de la grande exposition de printemps que la Société nationale d'horticulture de France tient dans le grand pavillon de la ville de Paris aux Champs-Elysées. Il officie aux côtés de Scipion Cochet de Suisnes, Guillot fils (J.-Baptiste) de Lyon, Henri Desfossés d'Orléans, Émile Varenne de Rouen et Jean Hoibian de Paris.
Tisserand puis rosiériste dès 1845
Victor Étienne Gautreau exerça d’abord comme tisserand à Brie-Comte-Robert, dans la lignée de son père Charles (1785-1832), compagnon Nantais dit Plaisance, de son grand-père Mathurin Gotreau (1755-ap.1819), compagnon-tisserand et ses deux arrière-grands-pères Sébastien Gautron (1718-1755) tixier, et Charles Abel Bizet (1726-1781) tisserand à Nantes paroisse St-Jacques.
Il embrassa la carrière de rosiériste sur le tard à l’âge de trente ans, en 1845. C’était une période où la culture des roses commençait à s’implanter sur la région briarde en lieu et place d’une vigne ravagée par le phylloxéra.
Suivant les traces des rosiéristes précurseurs locaux qu’étaient alors Louis-Xavier Granger et Pierre Cochet de Suisnes, Gautreau père allait mettre lui aussi à profit son goût pour la reproduction des fleurs hérité de sa lignée maternelle Denise, des jardiniers du château du Vaudoy à Brie-comte-Robert.
Avec 23 variétés de roses mises au commerce de 1863 à 1879, Victor Étienne Gautreau restera le troisième obtenteur le plus prolifique de Seine-et-Marne derrière Louis-Xavier Granger (33 variétés de 1850 à 1870) et Jean Desprez (25 variétés de 1830 à 1854), juste devant Scipion Cochet (19 variétés de 1852 à 1886).
1865-1885 : Les expositions
À partir de 1865 les expositions de roses allaient connaître un succès grandissant en France et à l’étranger, portées par une mode toute acquise à la cause des roses.
La première de ces rencontres eut lieu à Brie-Comte-Robert le 10 juillet 1865 où 63 500 roses furent présentées.
L’initiateur de ces manifestations était Camille Bernardin (1831-1894), avocat, homme politique et président de la récente Société des rosiéristes de Brie-Comte-Robert. Une société qui sera aussi présente lors de nombreuses autres rencontres horticoles en France et à l’étranger afin de promouvoir les productions et les nouveaux semis des 89 puis 110 horticulteurs-rosiéristes répartis sur treize communes.
Cette exposition « spéciale de roses », première d’une longue série, mit en concurrence divers lots de roses ainsi que les dernières créations de choix des rosiéristes de la région. Le jury se composait de professionnels français reconnus : Baltet, Guillot, Verdier, Lévêque, Dupuy-Jamain.
La rose nouvelle la plus méritante fut baptisée Camille Bernardin en l’honneur de l’organisateur de la manifestation et récompensait les années de travail de l’obtenteur Victor E. Gautreau. Cet hybride remontant Camille Bernardin, lancé au commerce cette même année 1865, restera pour son créateur la plus appréciée de ses réalisations, surtout en Angleterre mais aussi en Allemagne et en Belgique où cette variété et d’autres de Gautreau s’adaptaient mieux au climat.
Bilan des prix de 1865 à 1887
Lors d’une exposition, des médailles d’argent et de vermeil étaient décernées dans les divers concours afin de donner une chance de récompense aux exposants les moins bien achalandés. La médaille d’or revenait au lauréat du concours général, lequel se voyait décerner une coupe ou un prix d’honneur si la manifestation était assez conséquente.
Environ un rosiériste sur dix aura pu décrocher le prix du concours général. Scipion Cochet de Suisnes fut le plus efficace avec une vingtaine de consécrations, suivi de Gautreau père & fils (16 fois), d’Alexis Poulain (7 fois), de Louis-Xavier Granger, Aubin-Cochet, Céchet père & fils et Vilin père & fils (chacun 5 fois), de Charles Vaurin (2 fois) , etc..
Principaux succès du rosiériste Gautreau aux manifestations ’spéciales de roses’ ou d’horticulture
- Médaille d’or, en juillet 1866 à Brie-Comte-Robert
- Médaille de bronze en juin 1867 à l'Exposition universelle de Paris
- Deux médailles d’or, en juillet 1867 à Brie-Comte-Robert
- Médaille d’or, en juin 1868 à Coulommiers puis à Nemours
- Médailles d'or et de bronze en 1868 au Havre
- Médaille d’or, en juin 1869 à Tournai (Belgique) puis à Montereau
- Médaille d’or, en septembre 1869 à Corbeil
- Médaille d’or, en juin 1870 à Coulommiers
- Médaille d’or du député le comte Horace de Choiseul, en septembre 1873 à Brie-Comte-Robert
- Médaille d’or des députés de Seine-et-Marne, en juin 1874 à Nemours
- Grand Prix du roi Léopold II, en juillet 1874 à Liège (Belgique)
- Grande Médaille encadrée, en juillet 1874 à Spa (Belgique)
- Médaille d’or du ministre de l’Agriculture, en septembre 1874 à Coulommiers
- Coupe d’honneur en juillet 1876 à Brie-Comte-Robert
- Prix d’honneur (médaille d’or) du ministre de l’Agriculture, en juillet 1878 à Brie-Comte-Robert
- Grande médaille d’or du préfet de Seine-et-Marne, en juillet 1879 à Brie-Comte-Robert
- Médaille de vermeil en août 1879 à Nancy
- Médaille d’or du député le comte Horace de Choiseul, en septembre 1881 à Grisy-Suisnes
- Prix d’honneur (médaille d’or) du préfet de Seine-et-Marne, en septembre 1881 à Coulommiers
- Médaille d’or, en août 1882 à Nogent-sur-Marne
- Coupe de Sèvres du Président de la République, en juillet 1883 à Brie-Comte-Robert
- Coupe d’honneur, en juillet 1885 à Brie-Comte-Robert
Autres médailles
Il s'agit de médailles de vermeil (17) d'argent (19) et de bronze (3) reçues aussi aux expositions ci-dessus, ou à d’autres : septembre 1868 à Tournai (Belgique), juin 1869 à Meaux, juillet 1869 à Bruxelles, juin 1873 à Spa (Belgique), juin 1875 à Enghein-les-Bains, septembre 1875 à Corbeil, septembre 1876 à Coulommiers, septembre 1877 à Brie-Comte-Robert, juillet 1878 à Mormant, août 1882 à La Varenne St.-Hilaire, juillet 1887 à Troyes.
1874 : 700 fleurs de l’imposante rose Paul Neyron exposées en Belgique
Produite par l’obtenteur Lyonnais A. Levet en 1870, la rose Paul Neyron considérée comme la plus grosse des roses eu un vif succès. Victor E. Gautreau fut l’un des premiers séduit et la culture de cette variété ne devait plus quitter sa pépinière. Le 13 juillet 1874 à Spa (Belgique) il en présenta 700 belles fleurs, une quantité qui ne sera jamais égalée :
« Le trophée de roses du milieu de l'Exposition mérite une description particulière. il avait la forme d'une pyramide (...) était garni au sommet de plusieurs rangs de la fameuse rose Paul Neyron, venait ensuite une triple rangée de splendides roses Maréchal Neil, puis un double feston de roses Charles Margottin, pour terminer par quatre splendides rangées de la rose Paul Neyron. Cet ensemble a fait l'admiration des visiteurs pendant toute la durée de l'exposition, nous pouvons constater que jamais, dans aucune exposition de France et de l’étranger, on n'a montré tant de roses Paul Neyron, il y en avait 700 fleurs ; c'est du reste la plus large rose connue jusqu'à ce jour dans les collections des rosiéristes (...) Grande médaille encadrée à M. Gautreau père, rosiériste à Brie-Comte-Robert, pour l'ensemble de ses lots de roses (...) et pour le trophée de roses ornementales du centre de l'exposition qui contenait 700 fleurs de la rose Paul Neyron, 250 Maréchal Neil et 200 roses Charles Margottin. »
Ses autres plus gros apports avec lesquels il fut primé
- Maréchal Neil (Pradel 1864) : 330 fleurs à Brie en 1867, 350 fleurs à Tournai en 1867, 500 fleurs à Pontoise en 1868, 750 fleurs à Tournai en 1868, 755 fleurs à Bordeaux en 1868.
- Gloire de Dijon (Jacotot 1850) : 400 fleurs à Brie en 1867, 450 fleurs à Brie en 1873, 300 fleurs à Spa en 1874.
- Boule de neige (Lacharme 1867) : 300 fleurs à Spa en 1874
- Edouard Morren (Granger 1869) : 110 fleurs à Spa en 1874
- Elisa Boëlle (Guillot père 1869) : 100 fleurs à Spa en 1874
- Baronne Adolphe de Rothschild (Pernet père 1868) : 50 fleurs à Coulommiers en 1869
Le plus difficile était d’arriver à conserver un bon état de fraîcheur aux fleurs malgré les transports souvent longs et pénibles et il arrivait quelquefois que le retard des trains fasse manquer les expositions aux rosiéristes. Le jury tenait compte de la quantité, de la qualité et de la présentation
Des variétés de roses plus nombreuses à Brie-Comte-Robert
Quand les expositions avaient lieu à Brie-Comte-Robert, les rosiéristes briards pouvaient afficher un maximum de variétés différentes ce qui donnait un aperçu du contenu de leurs pépinières. Victor E. Gautreau de Brie, Alexis Poulain de Cerçay, Aubin-Cochet et Scipion Cochet de Suisnes remportaient souvent le concours général avec des quantités allant de 150 à 250 variétés, nombre variable en fonction des conditions climatiques des jours précédents.
En 1878 Victor E. Gautreau expose 300 variétés, et un peu plus de 300 en 1885. Le maximum recensé par Gautreau père étant de 374 variétés en 1883 alors que Scipion Cochet expose cette année-là 500 variétés.
Pour ce type de concours, des étiquettes avec les noms des roses devaient indiquer les différentes variétés et le jury veillait fermement à la bonne nomenclature.
Les 23 obtentions de Victor Étienne Gautreau
Alphonse Belin en 1863, Denis Hélye en 1864, Camille Bernardin (description ci-dessous) en 1865, Eugène Scribe en 1866, Vicomtesse de Vézins (description ci-dessous), Baronne de Beauverger et Mademoiselle Élise Chabrier en 1867, Charles Lee en 1868, Souvenir du Prince royal de Belgique, Madame Forcade la Roquette et Madame la générale de Caen en 1869, Exposition du Havre et Marquise de Chambon en 1870, Pierre Izambart et Madame Thérèse de Parieu en 1871, Madame de St-Pulgent et Souvenir de Spa (description ci-dessous) en 1872, Eugène Delamarre et Madame Guyot de Villeneuve en 1873, Général Terwangne et Madame Rose Charmeux en 1874, Mademoiselle Jules Grévy et Georges Patinot en 1879.
Ses trois créations les plus remarquables
Rose Camille Bernardin de 1865
Hybride remontant, issu de la variété Maurice Bernardin (1861), fleur opulente de 10 à 11 cm de diamètre, pleine, bien faite, rouge vif à pétales liserés de blanc, très-odorant. Primée à Brie-Comte-Robert (voir ci-dessus) elle se classera parmi les 15 roses les plus parfumées de son époque. En 1880 le Journal des roses lui consacra une de ses pages en gravure coloriée, puis une seconde gravure parue en 1903 sur Le Livre d’Or des Roses.
Cette variété brilla surtout en Belgique et en Angleterre où la Société National des Roses lui décerna sa médaille d’or, distinction annuelle (1877?) décernée à la rose hybride remontant la plus fréquemment exposée à Brockam.
Dans une déclaration à l’exposition de roses à Troyes en 1887 Camille Bernardin, alors maire de Brie-Comte-Robert et conseiller général, mentionna que le meilleur classement national de la rose qui porte son nom fut une 21e place en France et une 6e place en Angleterre. En 1895 The Journal of Horticulture lui octroie encore un 25e rang pour la période 1886-1894. Jusqu’à la fin du 19e siècle elle restera en Angleterre l’une des rares anciennes toujours présentes aux expositions organisées par The National Roses Society, comme à Londres au palais d'expositions (Crystal Palace) en 1889, 1893 et 1897. Un niveau très honorable compte tenu des milliers de variétés alors en concurrence dans la catégorie des hybrides perpétuels.
L’atout supplémentaire de la variété Camille Bernardin fut son parfum. En 1898, dans le Journal des roses, un classement des vingt-cinq roses les plus parfumées la positionne au douzième rang.
Sur sa fiche d’identité 1902 de la roseraie de L’Haÿ-les-Roses est mentionnée une variété de création postérieure considérée comme synonyme, Madame Baulot (Lévêque 1885), dont la nouveauté ne sera donc pas prise en compte.
Rose Vicomtesse de Vézins de 1867
Hybride remontant, fleur élégante au centre à rosette et au colorie rose vif frais. Primée en juin 1867 par la Société nationale d’horticulture de France à l’Exposition Universelle de Paris, médaille de bronze, puis à Brie-Comte-Robert le mois suivant. Voici ce qu'en disait la revue La Belgique Horticole en 1874 : « Je ne dois pas omettre la Vicomtesse de Vézins qui est très florifère et bien fournie : elle ressemble à une Baronne Prévostqu'on aurait fait rougir : elle est d'allure rustique et d'un grand effet dans le jardin. Avec la Edouard Morren ces deux roses sont les deux plus robustes parmi les productions des années précédentes ».
Le dimanche 28 juin 1868, avec les deux autres nouveautés de l’année de Victor E. Gautreau Baronne de Beauverger et Mlle Elise Chabrier, Vicomtesse de Vézins figurait dans la corbeille entourée de 3 000 roses que les rosiéristes de la Brie offrirent à l’Empereur Napoléon III et à l’impératrice Eugénie au Palais de Fontainebleau.
Elles furent ensuite plantées au jardin des Tuileries.
En 1998 cette variété figurait encore dans la collection de l'Europa-Rosarium de Sangerhausen (Allemagne). L’une des rares à y être proposée en carte-postale à la vente, et l’une des plus vendues.
Rose Souvenir de Spa de 1872
Hybride remontant, issu de la variété Madame Victor Verdier (1863), fleur grande, pleine, globuleuse, au colore rouge foncé à reflets feu et ponceau. Primée à Spa le 23 juin 1873, « Cette rose marquera par ce baptême l’origine des expositions de roses dans cette ville ».
Elle fut longtemps classée en Allemagne parmi les dix plus belles roses rouges. Un classement dans le journal Rosen Zeitung de 1888 la place en sixième position des vingt plus belles roses rouges remontantes. Comme Camille Bernardin, elle se distingua davantage dans la partie nord de l'Europe, sa couleur rouge lui faisant craindre les chaleurs excessives ainsi que le rapporte en 1936 l'ouvrage de J. Lachaume sur les rosiers : « Il est rare que les rosiers aient à supporter des chaleurs dangereuses. Cependant certaines variétés aux fleurs de couleur foncée, Charles Lefèbvre, Souvenir de Spa, Deuil du Colonel Denfert, etc..., ont souvent leurs roses grillées par les températures élevées, parce qu'elles absorbent trop bien les radiations solaires. »
La variété Comtesse de Camondo (Lévêque 1880) fut retirée petit à petit des nomenclatures car reconnue en 1898 comme étant un synonyme de Souvenir de Spa.
Déjà en 1887 cette ressemblance fut pourtant constatée dans le Journal des roses. Il est donc à considérer que la gravure coloriée qui fut faite à Comtesse de Camondo en 1884 dans le Journal des roses est représentative de Souvenir de Spa.
En 1912 Souvenir de Spa fut encore citée, par la Société nationale d’horticulture de France, parmi les 300 roses les plus remarquables d'une sélection des 1150 les plus belles au début du XXème siècle.
Un projet de réintroduction de cette rose dans la commune de Spa fut étudié en 1999, mais abandonné, il n’existe plus de pieds assez forts et sains pour être multipliés convenablement à grande échelle.
L’introduction des variétés de Gautreau dans quatre des plus anciennes roseraies
L’Haÿ-les-Roses, Roseraie du Val-de-Marne
Sous l’impulsion de Jules Gravereaux cette première grande roseraie créée en 1894 accueille dès 1902 un total de 4 500 variétés de roses.
En 1899 s’y trouvaient déjà onze variétés de Gautreau père & fils, puis en 1902 vingt-deux variétés sur les vingt-quatre. N’y figuraient pas Alphonse Belin (1863) et Exposition du Havre (1870).
En 1994 il ne restera dans ce grand jardin des collections que 4 variétés des rosiéristes Gautreau : Camille Bernardin, Vicomtesse de Vézins, Souvenir de Spa et Mlle Elise Chabrier.
C’est à partir de greffons prélevés en 1994 sur ces quatre pieds sauvegardés que de nouveaux sujets ont pu voir (provisoirement) le jour (photos ci-contre).
Roseraie Europa-rosarium de Sangerhausen (Allemagne)
Roseraie fondée en 1903 et possédant désormais la plus grande collection au monde avec 7000 espèces et variétés de roses dénombrées en l'an 2000.
C’est en 1910 que des variétés de Gautreau ont pu y être introduites grâce à des échanges avec la roseraie de L’Haÿ-les-Roses.
En l’année 1993 elle contenait encore les trois variétés Denis Hélye, Camille Bernardin et Vicomtesse de Vézins.
Paris, Roseraie de Bagatelle
À l’origine de cette roseraie en 1906, 1 200 variétés furent sélectionnées par Jules Gravereaux comme étant les plus caractéristiques.
Parmi elles figuraient Camille Bernardin et Souvenir de Spa. La première plantée dans la plate-bande n° 14 et la seconde dans la plate-bande n° 18 (déplacée dans la plate-bande n° 20 deux ans plus tard).
Rueil-Malmaison, roseraie du château de la Malmaison
C'est encore une roseraie sur laquelle Jules Gravereaux est intervenu, sollicité en 1911 par Jean Ajalbert, écrivain, conservateur du château de la Malmaison.
Sous le premier Empire, l'impératrice Joséphine fit planter dans le parc de son château toutes les roses possibles en provenance du monde entier, au total 250 espèces et variétés dont il ne subsistera plus rien au début du 20ème siècle.
Jules Gravereaux qui entrepris de recréer la roseraie de l'Impératrice d'avant 1815 retrouva 197 des 250 types de roses qu'il fit replanter en novembre 1911. C'était en grande partie des espèces sauvages ou botaniques. A celles-ci furent rajoutées 220 autres variétés plus récentes parmi lesquelles figuraient deux roses hybrides perpétuels de Victor E. Gautreau, Souvenir de Spa et Souvenir de Victor Gautreau père.
Les propos de Jules Gravereaux sur ces 220 variétés supplémentaires : « Ces rosiers dont la liste suit, ont pour mission d'encadrer les rosiers de l'Empire. Ils ont été choisis, sans souci de former une collection, pour la beauté de leurs fleurs, ou leur valeur décorative comme arbustes ».
Une rose en souvenir de Gautreau père
Moins de deux mois après le décès de son épouse Geneviève Augustine, Victor Étienne Gautreau quitte à son tour la terre briarde qui l'a vu naître. Un éloge funèbre lui fut consacré dans la Revue horticole : « Le 9 mai 1887 mourait à son domicile, à Brie-Comte-Robert, un rosiériste des plus distingués, M. Victor-Étienne Gautreau, dans sa soixante-douzième année. C’était un cultivateur consciencieux et habile, qui, outre ses connaissances pratiques, avait eu la bonne fortune d’obtenir et de mettre au commerce un certain nombre de belles et bonnes variétés de roses. M. Gautreau était Chevalier du Mérite agricole ».
Deux mois après son décès, soit en juillet 1887, ses deux fils exposèrent à Troyes une variété de rose sortie des derniers semis de leur père, issue de la variété Pierre Notting (1863), qui présenta quelques caractéristiques intéressantes. Cette 24e et dernière rose Gautreau, commercialisable dès 1888, lui fut dédiée et portera le nom Souvenir de Victor Gautreau père après avoir été primée à l'exposition de Troyes :
« MM. Gautreau frères, rosiéristes à Brie-Comte-Robert, annoncent la mise en vente de la rose nouvelle dont nous donnons ci-dessous la description : 'Souvenir de Victor Gautreau père' (hybride remontant), arbuste très vigoureux, rameaux moyens droits, vert clair, aiguillons peu nombreux et petits, feuilles à 5 folio les vert foncé, fleur moyenne, globuleuse, très bien faites, se tenant parfaitement. Coloris rouge foncé nuancé de carmin velouté, revers des pétales rose carminé. Cette variété remarquable par son coloris, la beauté de son bouton et de sa fleur, a l'avantage tout particulier d'avoir un parfum très prononcé et très agréable, plante de premier mérite. Nota - Cette variété a obtenu une médaille d'argent à l'exposition de roses, à Troyes, le 3 juillet 1887. »
Bibliographie
- Journal des roses, Scipion Cochet & Camille Bernardin, Grisy-Suisnes, mensuel, dès 1877.
- Notre département La Seine-et-Marne, n°31 de juin-juillet 1993, « Histoire anecdotique de la fête des roses », p. 5 pour Gautreau, par René-Charles Plancke ; puis n°44 d’août-sept. 1995, pp. 61-64, « La Brie en roses au temps des expositions », par Ph. Gautreau. AD77 cote REV 1705/10.
- La Brie en roses au temps des expositions, monographie, 1996, 42 p., Ph. Gautreau, 1- Bilan des médailles de la Société des rosiéristes de 1865 à 1888 avec détails des prix obtenus par Gautreau père et fils, 2- Les obtenteurs de roses en Seine-et-Marne de 1820 à 1912, 3- Listes des roses. Dépôts : AD77 cote 100 J 516 ; AD94 cote BR 3345 ; Bibliothèque de la roseraie du Val-de-Marne à L'Haÿ-les-Roses.
- Cercle de généalogie et d’héraldique de Seine-et-Marne (CGHSM), bulletin n°22 de janvier 2002, pp. 25-29 « Victor-Étienne Gautreau (1815-1887) », Ph. Gautreau.
- Roses et Roseraies, Les Amis de la roseraie, Roseraie départementale, L’Haÿ des-Roses, bulletin n°15 d’avril 1994, pp. 2-3 « Gautreau-père et la fête des roses en Seine-et-Marne », et bulletin n°21 d’octobre 1995, pp. 7-9 « La Brie en roses au temps des expositions », Ph. Gautreau.
- La Rose, une passion française, Histoire de la rose en France (1778-1914), 2001, François Joyaux, Éditions Complexe, 250 p.
- Les Piqués de la rose, bulletin 3e trimestre 1998, « Gautreau Père, un rosiériste en Brie », Ph. Gautreau.
Liens externes
Notes et références
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