Thomas de Pisan

Thomas de Pisan (également orthographié Thomas de Pizan) ou Tommaso di Benvenuto da Pizzano, né à une date inconnue, probablement vers 1310 et mort vers 1387 était un médecin et astrologue italien. Il avait aussi des connaissances en droit. Il a notamment travaillé au service de Charles V. Il est le père de la femme de lettres Christine de Pisan.

Thomas de Pisan, fils de Benvenuto da Pizzano, a d'abord fait des études de médecine à l'université de Bologne. Il en fut lauréat, obtint une chaire et y professa l'astrologie de 1344 à 1356. Ensuite, il partit rejoindre son ancien camarade d'études, Thomas de Mondino, qui était au service de la République de Venise. Comme ce dernier, il y devint conseiller salarié de la Sérénissime et épousa la fille de son ami dont il eut trois enfants, deux garçons et une fille. Sa réputation était grande et les princes européens qui s'intéressaient à l'astrologie l'honoraient de leur amitié.

Peu après la naissance de sa fille Christine de Pisan, en 1365, il se rendit à Bologne et y reçut des messages de Louis Ier le Grand, roi de Hongrie, et de Charles V, roi de France, qui lui faisaient des offres brillantes pour l'attirer auprès d'eux en tant que conseiller. Après de longues hésitations, il finit par choisir la France à cause de la personnalité de Charles V, de la renommée de de l'Université de Paris et de la splendeur de la cour française. Le roi lui fit un très bon accueil et le prit à ses côtés en tant que conseiller. Conquis par sa science et par ses précieuses connaissances, il ne voulut pas le laisser repartir au bout d'un an (comme il était convenu au départ) et lui offrit de payer le voyage de sa famille et d'aider à son entretien pour que celui-ci reste auprès de lui. Thomas hésita pendant près de trois ans, puis finit par accepter. C'est ainsi que Christine de Pisan et sa mère furent présentées au roi au mois de décembre 1368.

Depuis son arrivée à Paris jusqu'à la mort de Charles V, Thomas de Pisan ne quitta guère, peut-être jamais, son souverain. Selon Christine de Pisan, c'est à son père et à ses connaissances en astrologie que la France dût sa prospérité à cette époque. Cependant, ce n'était peut-être pas ce que le roi appréciait le plus chez son conseiller : ayant étudié à Bologne et à Venise, il avait forcément de solides connaissances en médecine et en droit. Sa précédente place au conseil de la République de Venise attestait d'ailleurs de ses capacités politiques. Après la mort de Charles V en septembre 1380, Charles VI le garda à son service mais davantage comme une relique du roi défunt que comme son conseiller. Son crédit baissa, ses pensions diminuèrent. Il tomba malade et mourut entre 1384 et 1389. Il avait près de 80 ans. Il ne laissa que des dettes à sa veuve et à ses enfants. Ses deux fils repartirent en Italie, s'installer sur les terres familiales. Quant à Christine de Pisan, elle aussi veuve à partir de 1390, elle choisit de rester à Paris et prit sa mère à sa charge.

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