Pierre de Fenoyl
Quick Facts
Biography
Pierre de Fenoÿl est un photographe né le 14 juillet 1945 à Caluire-et-Cuire (Rhône) et décédé le 4 septembre 1987 d'une crise cardiaque à Castelnau-de-Montmiral (Tarn). Il a été l’un des principaux acteurs du monde de la Photographie en France de la fin des années 60 jusqu’à sa mort dans les années 80. Nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 1985.
Biographie
Une fascination précoce pour la photographie le conduisit à travailler très jeune en tant qu’archiviste, d’abord pour l’agence Dalmas (1961), puis pour Holmes-Lebel (1962), avant d’être nommé à 20 ans archiviste d’Henri Cartier-Bresson, puis de prendre la direction des archives de Magnum (1966). À partir de 1968, il travaille en tant qu’iconographe pour les Editions Rencontre, où il rencontre Charles Henri-Favrod. Ils ouvrent ensemble en 1970 la première galerie de photographie à Paris, la galerie Rencontre, rue du Cherche-midi, dont il devient le commissaire d’exposition. Il y présente notamment Brassaï, Tony Ray-Jones, Martine Franck, Guy Le Querrec, Edouard Boubat, Tom Drajos, Rene Burri…Il s’occupe également de faire reconnaitre l’œuvre de Jacques-Henri Lartigue et participe à la création de l’agence Vu, qui deviendra Viva après son depart. Correspondant pour Photo Magazine à New-York en 1971-72, il fait à son retour une brève experience de l’univers de la publicité en travaillant comme acheteur d’art pour Publicis.
Remarqué pour ses différentes activités, il est appelé à 30 ans par Michel Guy, secrétaire d’Etat à la culture, pour devenir le premier directeur de la Fondation Nationale de la Photographie, créée à Paris. Il organise de nombreuses expositions dont “Leslie Krims - Duane Michals - Burk Uzzle”, “Robert Frank” et “Lee Friedlander”, Le photojournalisme” au palais Galliera, “Henri Cartier Bresson” à Lyon et à Marseille, “Les nus d’André Kertész” au Centre Georges Pompidou, “Diane Arbus” au MNAM... Pierre de Fenoÿl quitte la Fondation quand cette dernière est déplacée à Lyon, puis devient en 1978 chargé de mission pour la Photographie au centre Pompidou, où il se consacre surtout à faire connaître la photographie comme expression à part entière. Il publie également des anthologies : en 1979, le premier « Album photographique » du Centre Pompidou, collection qui n’a malheureusement pas survécu, et en 1982, « Chef-d’œuvre des photographes anonymes au XIXe siècle », chez Hachette.
À partir des années 80, il décide de se consacrer pleinement à une pratique photographique personnelle et part en Egypte sur les traces de Flaubert et Maxime Ducamp “Photographe débutant, il m’a paru nécessaire de faire mon pèlerinage égyptien (hommage à la première civilisation de l’image) ». Ce travail égyptien fait l’objet d’une exposition au Centre Pompidou en 1984. C’est ensuite aux paysages du Sud Ouest de la France qu’il s’intéresse dans le cadre de sa participation à la Mission Photographique de la Datar. Installé dans le Tarn avec sa famille, il y mène une exploration quotidienne du paysage dans la continuité de sa recherche personnelle sur l’essence de la Photographie et son rapport au temps et à la mémoire. « Dans ce voyage initiatique plus qu’esthétique, l’important est de regarder le temps passer, non pas de passer son temps à regarder.
Dans cette quête à travers le réel, ma mémoire est mon style. La mémoire est une image, la mémoire est l’image du temps.»Pour Pierre de Fenoÿl, la photographie est un art de réception, une approche qu’il explique notamment dans le catalogue de son exposition à la Bibliothèque Nationale de France en 1986 “La Chronophotographie ou l’Art du temps”. “Ce n'est pas un vol, la photographie, c'est un don. On ne prend pas, on reçoit. Je ne suis pas un artiste au sens plasticien du terme. Etre photographe, c'est matérialiser une intuition poétique de la réalité. C'est recevoir, apporter, un au-delà que l'on ne soupçonne que par la poésie. »
Pierre de Fenoÿl fonde en 1986 la Multiplication Photographique, une association ayant pour but d’encourager des photographes contemporain à éditer des portfolios en phototypie, afin de permettre un plus large rayonnement de leur travaux.
À sa mort soudaine en 1987, il laisse une partie de ses projets inachevés, mais une œuvre qui prit tout de suite sa place dans le paysage de la création contemporaine. Une partie de ses tirages sont conservés dans les collections de la Maison Européenne de la Photographie, de la Bibliothèque Nationale de France et du Centre Pompidou. Le fonds Pierre de Fenoÿl a été créé pour assurer la conservation et la valorisation du reste de ses archives, et la reconnaissance de son action et de son œuvre en France et à l’international.
Notes et références
Liens externes
- Site officiel de Pierre de Fenoÿl
- Notices d'autorité : Fichier d'autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Union List of Artist Names • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • WorldCat
- Portail de la photographie
- Portail de la métropole de Lyon