Mario Peluso

Mario Peluso est un musicien canadien, auteur, compositeur et parolier né le 22 juillet 1962 à Angliers, village du comté de Témiscamingue, Abitibi (Province de Québec).

Né d’un père d’origine italienne dont la famille provient du village de Scallace en Calabre et d’une mère canadienne-française, Peluso a aussi du sang amérindien du côté paternel dans son ADN. À ce titre, il revendique le statut d’indien autochtone. Exposé dans le nid familial aux Beatles, à la musique country et à Elvis, il achète à 17 ans contre la somme de vingt-cinq dollars sa première guitare d’un Indien du coin en manque d’argent. Cumulant les boulots de travailleur de la construction, journalier et camionneur pendant la majeure partie de sa vingtaine, il songe à quitter Rouyn où il habite depuis l’âge de quinze ans.

Fidèle propagateur des musiques de racines américaines et fortement influencé par Neil Young (le disque Rust Never Sleeps a laissé une forte empreinte sur lui), Bob Dylan, Steve Earle, Bruce Springsteen et Tom Petty, sans oublier Steve Faulkner du côté québécois, Peluso apprend les rudiments de la guitare en autodidacte puis quitte à 29 ans l’Abitibi avec soixante dollars en poche le 6 janvier 1992 en direction de la métropole Montréal, situé à 700 km au sud. Sans travail ni contacts, il fait ses débuts comme musicien dans le métro de Montréal. Un rite initiatique à la vie urbaine qui durera cinq ans, dont trois dans le métro, à faire contre mauvaise fortune bon cœur, et à pondre des nouvelles chansons pour les étrenner devant les usagers pressés du transport collectif.

À cette époque, deux chansons écrites par Mario Peluso figurent désormais dans le répertoire de la chanteuse québécoise Isabelle Boulay, La Lune (au départ écrite en anglais) et J’ai mal à l’amour (2). La compagnie de disque Trafic lui offre le 11 mars 1992 son premier contrat, et malgré le mentorat de plusieurs auteurs dont Christian Mistral afin qu’il peaufine sa plume, le label fermera ses portes un an après la signature.

En 1997, sa carrière prend son envol alors qu’il participe, grâce à sa copine de l’époque qui l’a inscrit, au concours amateur de chanson Ma première Place des Arts. Nerveux et pris par le trac, sa prestation devant public et médias lors de la finale laisse perplexe, mais le talent ne fait pas de doute : il remporte tout de même le lauréat de la chanson de l’année avec Je t’appelle qui trouvera son chemin sur son premier disque.

En 1998, Malgré Tout est lancé sous étiquette BMG et réalisé par Michel Pépin (Jean Leloup, Lili Fatale). Cette première offrande à trente-cinq ans confirme le style folk-rock assumé, le travail de l’artisan puisant son inspiration sur les routes secondaires d’Amérique et l’orfèvrerie americana de bon aloi. Ses chansons, toutes écrites entre 1993 et 1995, parlent surtout d’errance et d’exil , mais aussi de solitude et d’espoir (1). Extraites de ce disque,les titres Témiscamingue, Le Fish Creek, Sécher sous la pluie, St-Timothée/Ontario et Sur son épaule (reprise par Richard Desjardins sur son disque L’Existoire en 2011) trouveront des oreilles gourmandes chez l’amateur de chanson rédemptrice et d’histoires vraies. À contre-courant des modes et des goûts musicaux du moment, Peluso a su extraire, sur ce premier opus, une synthèse balisée de ses influences musicales. Encore mieux, il se démarque de ces dernières avec une mouture originale, simple et efficace. La comparaison avec Neil Young reste toutefois apparente. Aussi, il est invité aux Francofolies de Montréal et Coup de coeur francophone le 7 novembre, puis au Théatre du Petit Champlain à Québec le 12 du même mois.

En 1999, il fera quelques spectacles à Chamonix, France, ainsi qu’à Bruxelles et aux Francofolies de Spa en Belgique, en première partie de Dick Rivers. Pour y parvenir, il rode son spectacle en toute intimité au défunt Cabaret du St-Sulpice (3) situé dans le Quartier latin à Montréal. Il fera aussi la première partie du spectacle de Laurence Jalbert en avril au Théatre du Cuivre à Rouyn ainsi que plusieurs autres de la chanteuse gaspésienne. En novembre, il reçoit un trophée au Gala de la SOCAN (5), la société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, pour sa chanson La Lune, parmi les dix ayant le plus joué à la radio cette année-là.

En 2000, son second disque, éponyme celui-là, que Peluso lui-même qualifie de « suite du premier avec l’expérience en plus » (4) est publié en janvier. Ses chansons country-folk parlent de voyages récents et d’observations ludiques du contexte social du moment, avec une facture musicale plus rock. Plusieurs des chansons du disque auraient très bien pu se retrouver sur le premier, les collaborateurs à l’écriture des textes, Roger Tabra, Claude André et Christian Mistral sont aussi présents que sur Malgré Tout. On retrouve entre autres les chansons La CIP, Sainte Félicité et Le parfum de ta chair. L’enregistrement est complété en 28 jours et finalement, la réalisation est plus aboutie. Avec soixante spectacles à son actif, il prend plus d’assurance. La scène l’intimide moins. Il donnera deux spectacles avec Richard Desjardins au bénéfice de la coalition pour la protection des forêts vierges. Hélas, son label, Impresarii fait faillite. Et en 2001, il est bouleversé parle décès soudain de son ami Graham Oklay. Mais il surmonte les épreuves.

En 2002, paraît son troisième disque, Au café des écorchés, sous étiquette Atlantis. Mais le malheur s’acharne sur lui : sa compagnie de disque fait faillite huit mois plus tard. Outre la chanson-titre qui séduira son public, la chanson Le temps passe et Tellement de peine qui évoque une rupture amoureuse figurent parmi les mieux reçues. Marc Pérusse (Luc de Larochelière, Daniel Boucher) en assure à nouveau la réalisation.

En 2003, il jouera cinq soirs avec un succès mitigé au minuscule Studio-Théatre de la Place des Arts, là où il fit ses débuts en 1997.

En 2004, il lance son quatrième disque, en anglais cette fois, intitulé One Beautiful Day, classé dans le top dix des albums de l’année selon le Journal de Montréal. Des chansons comme Dead Flowers et When I’m Hurt figurent parmi les mieux réussies de ce virage dans la langue de Shakespeare, Peluso renoue avec ses origines de compositeur.

En 2006, son cinquième disque baptisé Minuit-5 sort en magasin. Treize chansons toutes écrites par le parolier François Vigneault, fils de Gilles. La pièce-titre est un joyau instrumental. Les ambiances musicales sont magnifiées à l’aide de guitare Dobro, de pedal steel, de violoncelles et d’harmonicas. La musicienne folk Catherine Durand y ajoute des chœurs et chante aussi en duo (La neige nue) avec Peluso qui réalise l’album avec Borza Gomeshi.

De 2006 à 2010, sans contrat de disque, Mario Peluso prend une pause du métier de musicien, tanné de retourner continuellement à la case départ. Ses présences sur scène sont plus sporadiques. Il gagne lors sa vie en tant que travailleur de la construction et fait aussi des voyages durant ce hiatus de cinq ans. L’occasion idéale de prendre du recul par rapport à ses attentes personnelles et sa carrière de musicien.

En 2012, il rachète ses éditions du label Novita et son dirigeant Gino Ramacieri.

En 2013, il sort de l’anonymat et finance lui-même la production de son sixième disque qui aura pris six ans à écrire, Juste un autre beau rêveur, enregistré et mixé au studio Frisson par Michel Pépin et sur lequel collaborent entre autres Michel Rivard, la chanteuse Sophie Beaudet et les futurs musiciens des Hobos Hurleurs dont on assiste ici à la genèse. Sur cette galette de douze chansons, Peluso immortalise sa chanson J’ai mal à l’amour, écrite deux décennies plus tôt et popularisé par Isabelle Boulay. Il co-écrit d’ailleurs plusieurs textes avec son fidèle collaborateur François Vigneault.

En 2014, ragaillardi par sa reprise du service et le plaisir contagieux de se frotter à des musiciens aussi passionnés que lui, il sort son septième album sous le nom : Mario Peluso et les Hobos Hurleurs, son nouveau groupe. Financé en partie par Musicaction, le disque fait œuvre de défricheur impénitent dans les musiques de racines folk et country alternatif. Ses trois compagnons de fortune sont Richard Boisvert, guitare et mandoline, Richard Deschênes à la basse électrique et acoustique et Martin Landry à la batterie. Les Hobos Hurleurs, offrent un point de salut à Peluso ; trois frères d’armes imprégnés comme lui des terres fertiles du genre americana, confluent folk, country et rock, véhicule musical de prédilection de l'auteur-compositeur.

En 2016, il injecte les sommes reçues en droits d’auteur pour la diffusion de sa musique dans la production de son huitième disque, Vers le mur, véritable exutoire pour le compositeur qui a consacré beaucoup de temps àl’écriture. La métaphore du mur et des politiques du président actuel des États-Unis est sans équivoque, mais il s’adonne aussi à des confidences à sa blonde avec la chanson Aimer autant. Finalement, il atteint le parfait équilibre entre chroniques de société et plaidoyers du cœur.

En 2017, il reçoit une nomination au Gala de l'Adisq dans la catégorie country, pour Vers le mur, son huitième disque.

1997: Prix Hydro-Québec, chanson de l’année, Je t’appelle. (paroles: Sophie Boissonneault, musique: Mario Peluso).

1998: Nomination au Gala de l’Adisq, catégorie «album folk».

1999: Finaliste, Prix Félix-Leclerc, Francofolies de Montréal.

1999: Prix SOCAN, chanson La lune, l’une des dix chansons les plus jouées à la radio.

1999: Lauréat du Prix Québec/Wallonie-Bruxelles du disque (aujourd'hui nommé Prix Rapsat-Lelièvre).

1999: Album de l’année, Voir, Musique Plus.

2015: Nomination au Gala de l’Adisq, catégorie «album country».

2017: Nomination au Gala de l’Adisq, catégorie «album country».

Mario Peluso a été boursier du Conseil des arts et lettres du Québec à sept reprises dans le programme de création et d’écriture.

1998: Malgré Tout (BMG)

2000: Éponyme (Impresarii)

2002: Au café des écorchés (Disques Atlantis/Sélect)

2004: One Beautiful Day (Novita/Outside)

2006: Minuit -5(Novita/Outside)

2013: Juste un autre beau rêveur (Indépendant)

2014: Mario Peluso et les Hobos Hurleurs (Disques Artic)

2016: Mario Peluso et Les Hobos hurleurs: Vers le mur (Disques Artic)

Reprises de chansons de Mario Peluso

Laurence Jalbert: Je m’ennuie de chez vous

Véronic Dicaire: Nous Deux

Isabelle Boulay: La lune, J’ai mal à l’amour, Jamais

Richard Desjardins: Sur son épaule

Renée Martel: Petite chanson d’ouverture (avec Patrick Norman), Je t’attendais, Dieu n’existe pas

Sophie Beaudet: Partir

• Voir Québec, sept. 1998
• Le Soleil, 17 sept. 1998
• Voir Montréal, déc. 1999
• La une du matin (St-Georges) 1999
• Le Devoir, 23 avril 2000

• Site web: www.mariopeluso.ca

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