Marcel Rochaix
Quick Facts
Biography
Marcel Rochaix, né le à Villanière (Aude) et mort le à Lyon (Rhône), est un aviateur français, résistant et combattant de la France Libre.
Biographie
Jeunesse et formation
Marcel Rochaix est issu d'une famille lyonnaise. Il est né dans le village d’origine de sa mère, dans le Languedoc, près de Carcassonne. Il passe sa jeunesse dans le 6ème arrondissement de Lyon. De 1925 à 1927, il fréquente l'école technique de La Martinière. Enthousiasmé par les exploits aériens de Charles Lindbergh, Dieudonné Costes et Joseph Le Brix, il profite en 1928 des nouvelles dispositions d'octroi de bourses de pilotage par le gouvernement. Le il s'engage à l'École Caudron d'Ambérieu-en-Bugey et obtient son brevet de pilote militaire sous le n° 23313, le .
Entre-deux-guerres
En devançant l'appel, Marcel Rochaix rejoint le l'Ecole Pratique d'Aviation d'Istres, où il obtient son insigne de pilote sous le n° 21928, le , en totalisant 120 heures de vol. Il est alors affecté à la 14ème escadrille du 4ème groupe de la base aérienne de Lyon-Bron.
Le , il se rengage au 38ème Régiment d'aéronautique de Thionville Basse-Yutz, fameux à l’époque. Le , le sergent Rochaix rejoint sa nouvelle affectation : la 3ème escadrille du 2ème groupe de la 35ème escadre d'observation de la 5ème brigade aérienne, de nouveau sur la base aérienne 105 de Lyon-Bron, dont il laisse un témoignage peu flatteur. Le , son beau-père achète une maison à Azieu-Genas, dans l'est lyonnais, laquelle deviendra le point fixe de la famille. Le , il est promu au grade de sergent-chef. Le 3 septembre, il obtient sa licence de pilote d'avion de tourisme. En novembre 1938, il vole sur Amiot 143 au Maroc pour des « manœuvres destinées à intimider les populations locales ».
Seconde Guerre mondiale
Armée de l’air
Avec l’entrée en guerre, l'adjudant Rochaix effectue sa première mission de guerre sur l’Allemagne dans la nuit du 29 au . Le , il est affecté à la 1ère escadrille du 1er groupe de la 38ème escadre de bombardement sur la base aérienne d'Istres. Le 15 juin, il effectue sa deuxième mission de guerre, sur LeO 451, en bombardant un camp d'aviation en Italie.
Devant l'avance des troupes allemandes, le 25 juin, son unité se replie sur l'Afrique française du Nord (AFN). Affecté au Groupe aérien 1/23, il est nommé adjudant-chef. De retour en métropole pour passer une permission, il ne peut retourner au Maroc du fait du débarquement allié en Afrique du Nord. Le , il reçoit sa fiche de démobilisation.
France Libre
Il est déterminé à rejoindre les Forces Françaises Libres en AFN. En février 1943, il échoue dans une première tentative de passer en Espagne, mais le 22 février, la deuxième tentative est la bonne. Avec plusieurs camarades aviateurs (dont Jean Lanvario, futur pilote d’essai) il traverse les Pyrénées pour tenter de rejoindre l’AFN via Gibraltar, mais il est arrêté avec ses compagnons d'évasion par la police espagnole. Il est emprisonné à la prison de Figueras puis au camp de concentration de Miranda de Ebro, où sont internés les évadés de France occupée. Interrogé, il a le bon réflexe de se faire passer pour un Canadien, donc un sujet britannique. Tous les Français dans la même situation se disaient Belges ou Canadiens, pour ne pas être renvoyés en France.
Il rejoint enfin la France Libre et débarque le à Casablanca au Maroc. Le 9 novembre, il est affecté au Groupe de bombardement Bretagne dans la région de Constantine (Algérie). Il vole sur l’avion américain Martin B-26 Marauder surnommé « faiseur de veuves » par certains équipages. Le , son unité est transférée à Villacidro en Sardaigne. Du au , il participe à la campagne d’Italie, au débarquement de Provence, à la Libération de la France et aux bombardements sur l'Allemagne nazie, effectuant 66 missions de combat.
En octobre 1944, il est à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône), et fin 1944 de retour à Lyon. Il est surpris, voire choqué de l’état d’esprit de ses compatriotes qui sont demeurés en métropole, la majorité endurant passivement l’Occupation et les « résistants de la dernière heure » prétendant être les seuls à avoir risqué leur vie quotidiennement.
Après-guerre
La paix retrouvée, il reste dans l’Armée de l’Air, dans le transport aérien militaire. Il est sous-lieutenant et effectue des vols de liaison et des vols de rapatriement de prisonniers ou de déportés depuis l'Allemagne vers la France, puis l'Afrique du Nord. Le , désormais lieutenant, il est muté au Groupement des Moyens Militaires de Transport Aériens (GMMTA) et affecté au Groupe de transport 3/15 « Maine » stationné au Bourget. Sur Junkers Ju 52 (ou AAC.1 "Toucan") et North American B-25 Mitchell, il assure chaque jour entre 7 et 10 heures de vol entre la France, l'Allemagne, l'Angleterre, la Pologne, l'Italie et l'Afrique du Nord.
Le , il est affecté au Groupe de liaisons aériennes ministérielles (GLAM) à Villacoublay où il est le pilote attitré du cabinet du général Martial Valin, sur le B-25 Mitchell n° 692. Il effectue de grands voyages vers l'Afrique, l'Indochine, mais Marcel Rochaix se sent fatigué. L'année 1951 débute par une hospitalisation du capitaine Rochaix à Dakar, mais en meilleure santé, peut rejoindre sa nouvelle affectation. Le , grâce au général Valin, il est affecté à l'Entrepôt de l'Armée de l'Air à Ambérieu-en-Bugey comme pilote de réception des Republic P-47 Thunderbolt livrés par les États-Unis. Cette affectation lui permet de voler à l'aéroclub de Bron et de donner des baptêmes de l'air.
De fréquentes visites médicales dans des hôpitaux spécialisés lui font comprendre que ses jours sont comptés. Il est atteint d’une maladie rare, le lymphome de Hodgkin, qui le mine depuis quelques années déjà, même s’il ne montre jamais sa démoralisation. En mars 1955, il ne peut plus voler. Il totalisait 5567 heures de vol. Le , il retourne définitivement à l'Hôpital Desgenettes à Lyon d'où il ne sortira plus. Il y décède le à l'âge de 44 ans. Il est inhumé au cimetière d'Azieu dans la banlieue Est de Lyon.
Distinctions
- Officier de la Légion d'Honneur
- Croix de guerre 1939-1945
- Air Medal américaine
- Distinguished Unit Citation américaine
Notes et références
Bibliographie
- Maurice Rochaix, Pilote de Marauder : Marcel Rochaix évadé de France, 1943-1946, Nouvelles Editions Latines, , 180 p. (ISBN 978-2-7233-9599-1).
- CERCLE AÉRONAUTIQUE LOUIS MOUILLARD (C.A.L.M), « Des Aviateurs lyonnais dans la tourmente de la Seconde Guerre Mondiale », .
Articles connexes
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