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Morocco
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Hassan Jouad
Moroccan anthropologist

Hassan Jouad

The basics

Quick Facts

Intro
Moroccan anthropologist
Work field
Gender
Male
Birth
1949, Azilal Province, Béni Mellal-Khénifra, Morocco
Age
75 years
The details (from wikipedia)

Biography

Hassan Jouad est un linguiste et anthropologue franco-marocain, né en 1949, dans le Haut Atlas, (Infdwak ou Fetouaka), Province d'Azilal.

Biographie

Carrière

Après avoir fini des études secondaires au lycée Mohammed V de Casablanca et obtenu son baccalauréat en 1968, une bourse Zellidja, obtenue la même année, lui donne l’opportunité de se rendre en Kabylie (Algérie). Durant ce voyage, sa rencontre avec Mouloud Mammeri à Alger le fait renoncer au projet de professorat d’anglais auquel il se destinait car, sur la recommandation de l’écrivain algérien, un poste de répétiteur lui est offert par Lionel Galand, professeur de berbère à l'Institut national des langues et civilisations orientales à Paris, INALCO, où il débarque fin 1968.

Parallèlement à son travail à l'INALCO, Hassan Jouad suit des études universitaires, principalement en linguistique, (Université de Paris V avec l’équipe d'André Martinet ; de Paris VIII avec l’équipe de Nicolas Ruwet ; de Paris III et à l’EPHE IV avec David Cohen, linguistique chamito-sémitique, et Lionel Galand). Il suit des séminaires en ethnologie du Maghreb, (EPHE VI avec Germaine Tillion) ; en ethnomusicologie au Musée de l'Homme, (avec l’équipe de Gilbert Rouget), pour ne mentionner que les enseignements réguliers. Il obtient le diplôme de l’École des hautes études en sciences sociales en 1977 et un doctorat de 3e cycle de linguistique de l’Université de la Sorbonne nouvelle - Paris III et de l’École pratique des hautes études - IVe section en 1984.

Successivement chargé de recherche associé au Centre national de la recherche scientifique (CNRS/URA 1027), conseiller pour la programmation musicale à l’Institut du monde arabe (IMA), il est finalement recruté comme ingénieur de recherche à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris ; d’abord au Centre de linguistique théorique (CELITH), puis Centre de recherche sur les arts et le langage :(CRAL-EHESS/CNRS-UMR 8566).

Domaines d'étude

Alors qu’il s’agit d’une famille de langues fondamentalement orales, à son arrivée aux Langues orientales, c’est l’absence totale de données orales concernant le berbère, dans l’institution où il est appelé à assurer un enseignement pratique du chleuh, qui frappe le nouveau répétiteur. Ce manque paradoxal le détermine à se consacrer en priorité à la collecte directe sur le terrain d’un corpus de traditions orales dès l’été 1969 en commençant par le territoire des aït M’goun. Ce sont les questionnements soulevés par ce corpus au fur et à mesure de son accumulation, qui lui serviront de guide pour orienter ses études universitaires.

Dès le départ, Hassan Jouad porte un intérêt spécial aux joutes versifiées, car celles-ci étant orales, sont improvisées par définition. Mais étant versifiées, donc puissamment structurées, le fait qu’elles soient en même temps improvisées, lui semblait constituer une antinomie a priori insurmontable. Cette intuition se révélera féconde.

Dès les premières séances d’enregistrement, Hassan Jouad a la chance de ressusciter la mémoire d’une forme versifiée inconnue car tombée en désuétude depuis deux générations. Cette forme met en lumière un phénomène totalement inconnu des sciences du langage, à savoir, une « troisième articulation », laquelle se situe à cheval sur les deux niveaux de la fameuse « double articulation » d’André Martinet, (Jouad : 2002). Dans la majorité de ses publications, jusqu’ici, notamment Le Calcul inconscient de l'improvisation, il consacre ses efforts à démontrer, sur la base d’un large corpus de traditions orales, (en chleuh, en tamazight stricto sensu et en arabe dialectal), que la composante phonémique de l’énoncé versifié est soumise, simultanément, à deux segmentations, (ou deux organisations linéaires), distinctes et hétéromorphes. Une segmentation morphématique d’une part et, de l’autre, une segmentation translexicale et hors sens (qu’il appelle aussi syllabation translexicale). Alors que la matière phonémique de chaque nouvel énoncé change et, avec elle, cela va de soi, la segmentation morphématique, en revanche, la segmentation translexicale de la même matière phonémique demeure invariablement répétitive, (Jouad : 2011). Les deux segmentations se chevauchent articulatoirement de telle manière qu’elles se confondent auditivement. De ce fait, la segmentation morphématique occulte la segmentation translexicale. Or, c’est la répétition (de l’organisation) de la segmentation translexicale qui confère à l’énoncé le statut d’énoncé versifié.

Les deux questions dont l’élucidation a très longuement occupé H. Jouad sont :

  1.  : Comment la segmentation morphématique, (la segmentation sensée d’un énoncé), peut-elle être synchronisée avec une segmentation translexicale, donc hors sens, de la matière segmentale du même énoncé ?
  2.  : Comment la segmentation translexicale, ce calcul phonémique hors sens, peut-elle se reproduire rigoureusement à l'identique dans tous les énoncés d'un même texte ?

La réponse à ces deux questions se résume dans une même formule : l’anticipation respiratoire de la phonation, (Jouad 2011). La découverte des izlan des aït M’goun apporte la preuve que la production de la voix, donc du discours, consiste fondamentalement dans l’exploitation phonatoire de la durée de l’expiration. Contrairement à ce que nous garantie notre perception auditive, l’énoncé ne s’élabore pas pendant qu’il s’exécute. L’élaboration et l’exécution sont temporellement décalées. Les deux opérations sont étroitement subordonnées à la temporalité de la respiration. Autrement dit, l’élaboration est temporellement anticipée.

L’anticipation respiratoire de la phonation, c'est-à-dire l’antériorité temporelle de l’élaboration à l’exécution, est telle que l’émetteur ne peut avoir accès au sens de son propre énoncé qu’une fois qu’il l’a prononcé. En d’autres termes, l’émetteur ne peut entendre son propre énoncé qu’en même temps que le récepteur. Il ne peut donc jamais se reprendre et corriger une méprise en cours d’élaboration. C’est ce que prouve le lapsus, indéniablement : le propre du lapsus étant justement que son auteur ne peut jamais rattraper une bévue.

En plaçant l’anticipation respiratoire, c'est-à-dire, en fin de compte, une donnée somatique à la source de la phonation, donc au fondement de l’exercice concret de la parole, la découverte, avec les izlan des aït M’goun, de la troisième articulation, appelle une refonte complète des concepts théoriques de la linguistique et de leur hiérarchie. Le même constat soulève à nouveau la question de la création du langage humain lui-même, de sa reproduction et, par conséquent, de la pérennisation de sa transmission.

Bibliographie

  • 1978 : avec B. Lortat-Jacob, La saison des fêtes dans une vallée du Haut-Atlas, coll. Les jours de l’Homme, Paris, Seuil. (ISBN 2-02-00-4967-8) (édition brochée), (ISBN 2-02-00-4975-9) (édition reliée)
  • 1993 : La mélodie de l’attaque syllabique et l’intonation, in A la croisée des études libyco-berbères, mélanges offerts à P. Galand-Pernet et L. Galand, Paris Geuthner, pp. 429-436. (ISBN 2-7053-1310-9).
  • 1995 : Le calcul inconscient de l’improvisation, poésie berbère - rythme, nombre et sens, Paris-Louvain, Éditions Peeters, 347 pages. Études chamito-sémitiques, collection dirigée par David Cohen, ouvrage publié avec le concours du CNRS. (ISBN 2-87723-275-1) (ISBN 90-6831-750-4)
  • 1996 : Savoir du cœur, savoir du ventre, in Civilisation marocaine, éditions Actes Sud/Sindbad, pp. 110-116. (ISBN 978-2-7427-0987-8)
  • 2002 : La terza articolazione : il calcolo della durata di enunciazione in : Sul verso cantato, la poesia orale in una perspettiva etnomusicologica, Maurizio Agamemnon & Francesco Giannattasio (eds), Ricerche collana della Facoltà di Lettere e Filosofia dell'Università di Venezia, éditions Il Poligafo, Padova, pp. 89-125. (ISBN 88-7115-306-5)
  • 2007 : avec Elzbieta, Marrakech, culture populaire de la médina, Rodez, éditions du Rouergue. (ISBN 978-2-8415-6865-9)
  • 2011 : Un angle mort des sciences du langage : l’anticipation respiratoire de la phonation, in Parcours berbères, Mélanges offerts à Paulette Galand - Pernet et Lionel Galand pour leur 90e anniversaire. Amina Mettouchi (ed.), Rüdiger Köppe Verlag, Köln. ISBN 978-3-89645-933-6 ISSN 1618-1425
  • 1977 : Règles métriques dans la poésie orale berbère (tamazight et tachelhiyt), Cahiers de poétique comparée, III/1, Presses Orientalistes de France, pp. 25-59.
  • 1982 : avec B. Lortat-Jacob, Les modèles métriques dans la poésie de tradition orale et leur traitement musical, Revue de Musicologie, numéro spécial André Schaeffner, LXVIII (1 - 2), pp. 174-197.
  • 1986 : Mètres et rythmes de la poésie orale en berbère marocain : la composante rythmique, Cahiers de poétique comparée, no 12, Publications de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales, pp. 103-127.
  • 1987 : Les tribulations d’un lettré en pays chleuh, Études et documents berbères no 2, pp. 27-41.
  • 1987 : La matrice rythmique, fondement caché du vers, Études et documents berbères no 3, pp. 47-59.
  • 1988 : Les formules rythmiques spontanées, Communication et Langages no 78, pp. 5-14.
  • 1989 : Les imdyazen, une voix de l’intellectualité rurale, Revue du Monde Musulman et de la Méditerranée, no 51, (n° spécial : Les prédicateurs profanes au Maghreb), Edisud, pp. 100-110.
  • 1989 : Chroniques familiales du Haut-Atlas, Études et documents berbères no 5, p. 22-31.
  • 1989 : Le langage lm’na : Esthétique de l’implicite, Études et documents berbères no 6, p. 158-168.
  • 1990 : La métrique matricielle : nombre perception et sens, Bulletin de la Société de Linguistique de Paris, T. LXXXV, fasc. 1, p. 267-310.
  • 1994 : L’ordre translexical de la parole : anticipation et contrôle mnémonique du défilement sonore, Cahiers Ferdinand de Saussure, pp. 61-82.
  • 1998 : Matrices rythmiques et calcul phonatoire de la poésie orale : l’exemple du malhûn, Comptes rendus du GLECS, Tome XXXII (1988-1994), Publications Langues’O, Paris INALCO, 1998, pp. 8-32.
  • 1999 : Le chant du monde : Le malhûn marocain, Poésie 99 no 79 / octobre, Paris Maison de la poésie 1999, pp. 96-107.
  • 2000 : Le chant malhûn, Horizons maghrébins no 43, pp. 32-45 ; 186-187, Presses Universitaires du Mirail, Toulouse.
  • 2001 : Grandeurs et misères d’un jouteur du Haut-Atlas, Awal no 23, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, Paris, p. 133-148.

Liens externes

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