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France
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The basics

Quick Facts

From
Gender
Female
Place of birth
Strasbourg, France
Place of death
Strasbourg, France
Age
95 years
Awards
Officer of the Legion of Honour
 
Médaille de la Résistance
 
Croix de guerre 1939–1945
 
The details (from wikipedia)

Biography

Alice Gillig (née Daul), née le à Strasbourg, et morte le dans la même ville, est une ancienne cheftaine des Guides de France. Figure féminine de la résistance française, elle participe pendant la Seconde Guerre mondiale à l’Équipe Pur Sang, un réseau de passeurs. Elle est militante de La Vie Nouvelle et de l'Union féminine civique et sociale (UFCS).

Biographie

Une famille francophile et patriote

Alice, Jeanne, Joséphine Marie Daul est née allemande le à Strasbourg pendant l'annexion de l'Alsace de -. Comme beaucoup d'Alsaciens, elle changera quatre fois de nationalité au gré des événements historiques de sa région ( Allemande, Française, Allemande, Française). Elle a été élevée dans une famille profondément francophile et patriote.

Son grand-père, François-Xavier Daul (-) est le co-fondateur de la Distillerie Strasbourgeoise " Pfister et Daul : Dolfi ". Sa grand-mère n'a jamais accepté l'annexion de l'Alsace en par les Prussiens. Elle ne s'exprime qu'en français et envoie ses enfants étudier à Nancy (Meurthe et Moselle) pour qu'ils maîtrisent parfaitement la langue française.

Son père, Charles Daul (-) succède à son père à la direction de la distillerie. Sa mère Adèle Bich (-) l'assistait dans la gestion du personnel.

Comme la majorité des Alsaciens (français avant 1870), la famille est réintégrée en.

Alice fréquente pendant toute sa scolarité l'institution Notre-Dame de Sion où elle obtient son baccalauréat en . Elle s'investit dans le scoutisme.

Elle entre au sein des Guides de France. Elle choisit Bayard comme totem et prononce sa promesse en .

Elle s'inscrit à l'académie de médecine de Strasbourg pour devenir infirmière et signe un engagement comme infirmière militaire en cas de guerre.

En, elle s'inscrit avec sa sœur Marie-Louise à l'Institut d'Enseignement Commercial Supérieur de Strasbourg (IECS).

Son action pendant la Seconde Guerre mondiale

En , la guerre interrompt ses études et elle est mobilisée comme infirmière militaire au mont Sainte-Odile puis à Neufchâteau (Vosges). En , elle est démobilisé à Pau (Pyrénées-Atlantiques).

Elle rentre à Strasbourget travaille comme secrétaire-comptable dans la distillerie familiale « La Cigogne de Strasbourg ». Elle rejoint Lucienne Welschinger qui est responsable des Guides de France pour Strasbourg et qui crée le réseau Équipe Pur Sang auquel elle adhère avec sa sœur Marie-Louise.

Au début, il ne s'agit d'adoucir le sort des prisonniers de guerre très nombreux à Strasbourg en leur faisant parvenir du linge, de la nourriture des cigarettes et de faire passer le courrier.

En , Lucienne et Lucie Welker font fuir deux officiers polonais évadés à travers les Vosges. C'est le premier succès à l'origine de la filière d'évasion de l'Équipe Pur Sang au sein de laquelle Alice s'engage entièrement.

Avec Lucie Welker, elle trouve un passage derrière le cimetière d'Hégenheim permettant de passer en Suisse. Ce passage n'est utilisé que six mois car trop dangereux. Avec sa sœur Marie-Louise elle recherche un nouveau passage dans la vallée de Munster. Elle en trouve un au rocher du Tanet situé à 1 100 mètres d'altitude, entre le col de la Schlucht et le lac Blanc. Les rondes des douaniers sont réglées à la minute près, les moments propices sont faciles à déterminer. Le site est également très fréquenté pour des excursions ce qui permet de faire passer les évadés pour des randonneurs surtout le week-end. Après le passage de la frontière, les fugitifs sont accueillis par les Sœurs de Notre-Dame de Sion à Gérardmer (Vosges) puis grâce à des cheminots résistants ils sont acheminés sur Lyon. L'hiver - interdit l'accès au massif du Tanet. Le à h 30 Alice et sa sœur prennent en charge à la gare de Strasbourg Marcel Rudloff, le futur maire de Strasbourg ainsi que d'autres évadés. Le groupe se retrouve pris dans une tempête de neige. L’expédition, manquant de tourner au drame, dure près de 8h. Ce passage est abandonné peu après du fait des conditions trop dangereuses. Il faut trouver un passage moins élevé. Il est trouvé à Landange.

D' à , 350 prisonniers ou réfractaires retrouvent la liberté grâce au réseau de l'Équipe Pur Sang. Les six jeunes cheftaines Scouts préparaient et guidaient les fuyards. Elles avaient établi des réseaux d'entraide pour trouver des lieux d'hébergements, des vêtements, de la nourriture, de l'argent et des faux papiers. Leur connaissance de la région, leur entraînement à la marche, leur pratique des cartes et de la boussole dus au scoutisme étaient d'un précieux secours. Durant ces années, Alice Daul est notamment chargée du ravitaillement, elle récolte des vivres gratuitement auprès de commerçants sympathisants. À cela s’ajoute la fabrication de faux papiers. De fausses pièces d'identité sont fournis par Paul Widmann, alors agent de police, Charles Latzarus fournit les photos, Alice Gillig s’occupe quant à elle de remplir les fausses cartes et de les signer.

Le , de retour d'un passage en France de l'intérieur, Lucie Welker est arrêté à la gare d'Avricourt par la police allemande. La Gestapo trouve la liste des membres du groupe dans son logement. Alice est arrêtée le sur son lieu de travail à Strasbourg. Avec elle presque tous les membres du réseau sont arrêtés et enfermés à la prison de Kehl. Ces anciennes guides enfermées dans des cellules individuelles utilisent alors le morse pour communiquer entre elles et répondre de manière cohérente aux interrogatoires. Après plusieurs semaines d'interrogatoire elles sont transférées au camp de redressement de Schirmeck le . Alice Daul continue de provoquer les autorités nazies, dans le camp elle confectionne des coussins à épingles aux couleurs tricolores, assortis de breloques telles que la croix de Lorraine, les armoiries de Strasbourg ou la croix scoute. Un coussin est encore visible dans la collection du musée historique de Strasbourg.

Le à la prison Sainte-Marguerite de Strasbourg, Alice et sa sœur sont jugées par le tribunal du peuple (Volksgerichtshof) de Strasbourg. Le elles sont condamnées à huit ans de prison pour aide à l'évasion. Le Alice est déportée à Stuttgart. En , elle est transférée à la maison centrale de Ziegenhain au nord de Francfort-sur-le-Main pendant deux ans. Le travail y est obligatoire et consiste à coudre des boutons sur des toiles de tentes militaires pendant dix heures par jours sans chauffage. Les détenues sont par huit dans une cellule individuelle ne contenant qu'une seule paillasse.

Son évasion

Alice décide de préparer son évasion. Grâce à ses compétences professionnelles, elle travaille au bureau de la prison et peut circuler sans attirer l'attention. Avec ingéniosité et patience, elle se procure tout ce qui est nécessaire à son projet (papiers administratifs, cartes, équipements, habits, provisions…). Le elle décide de s'évader car elle vient d'apprendre que Strasbourg est libre depuis le et aucune représailles ne peut plus être exercée sur sa famille. Elle se cache dans la prison. Après être restée toute la nuit à démonter la serrure d’une porte, elle doit renoncer. Au petit matin enretournant à sa cachette, elle saisit l'opportunité de sortir par la porte que vient d’ouvrir la gardienne qui surveille les détenus préparant le petit déjeuner des prisonnières. Elle se retrouve en dehors de l'enceinte.

Se guidant avec les étoiles, elle se dirige immédiatement vers la ville la plus proche, pariant sur le fait que les recherches pour la retrouver seront lancées en direction de la forêt, destination logique selon elle de tout fuyard. Vers h du matin, sur la route, un gendarme à vélo la repère et l’attrape par le bras. Elle garde son sang-froid, prend un ton courroucé et lui demande ce qu’il veut une heure pareille. Surpris, le gendarme la lâche. Alice coupe immédiatement à travers les champs inondés, traverse par deux fois des cours d’eau à la nage.

Elle rencontre un prisonnier de guerre qui lui donne de l’argent ce qui lui permet de prendre le train en direction de la Suisse. Elle parcourt 600 km à pied et en train dans une Allemagne en pleine débâcle, se cachant, échappant par deux fois à des attaques de train par l’aviation alliée. Alice arrive le près du Lac de Constance à Singen à deux kilomètres d’une enclave suisse en Allemagne. Dans la nuit, elle se glisse sous l’énorme réseau de barbelés marquant la frontière. Elle atteint en loques, ensanglantée et échevelée le poste frontière suisse le vers h du matin.Après avoir subit un interrogatoire, elle part avec d'autres évadés alsaciens pour Annemasse en France où elle arrive le .

L'après guerre

Suite à l’ordonnance d’avril 1944 autorisant les femmes à accéder au droit de vote, Alice est élue conseillère municipale de Strasbourg. Elle est une des trois premières femmes à occuper cette fonction à Strasbourg. Elle ne se représentera pas car elle ne s'estime pas faite pour une carrière politique. En elle marie sa sœur en tant qu'officier d'état civil.

Le elle épouse Cyrille Gillig qu'elle a connu pendant ses études. Son époux est aussi un résistant. Avec cinquante officiers alsaciens il est désigné pour être incorporé dans les Waffen-SS. 42 refusent de porter l'uniforme allemand et sont envoyés au camp de concentration de Neuengamme au nord de l'Allemagne. Vingt survivants seront libérés par les Anglais. Le couple aura six enfants.

Elle adhère à Jeune Alsace, l’institution mise en place par l’administration de l’Éducation nationale, la première Armée et les organisations de résistance alsaciennes qui veulent promouvoir la reconstitution des mouvements de jeunes d’avant-guerre. Alice Daul est chargée de la formation des cheftaines du mouvement catholique Guides de France. Comme la majorité des membres de Jeune Alsace, Alice Daul participe à l’activité de l’Union nationale alsacienne pour la rénovation (UNAR).
En Alice et Cyrille adhèrent au mouvement " La Vie Nouvelle " pendant quinze ans. Avec d'autres membres, ils prennent la responsabilité d'une Maison Familiale de Vacances dans les Vosges de à .

En Alice adhère à l'Union féminine civique et sociale (UFCS) et participe à l'animation de la section de Strasbourg. Cette association œuvre pour une meilleure compréhension et une meilleure participation des femmes à la vie de la cité.Elle en devient la déléguée régionale et y est très active. En 1999 elle écrit une brochure sur " l'histoire de l'UFCS en Alsace entre 1950 et 1990 ".

Après le décès de son mari le , elle décide de participer aux rencontres nationales organisées par " Poursuivre " émanation de " La Vie Nouvelle ". À la demande des responsables elle crée un groupe sur Strasbourg. En , elle arrête cette activité.

Alice Daul meurt le .

Décorations

  • Médaille de la résistance française ().
  • Croix de guerre 1939-1945, palme de bronze.
  • Officier de la Légion d'honneur le avec la citation suivante :

« Fervente patriote et résistante de la première heure, membre de l'une des plus importantes filières de rapatriement de prisonnier du Bas-Rhin, s'est particulièrement dévouée à leur acheminement de Strasbourg à Gérardmer en passant par les Vosges, et à leur ravitaillement en nourriture et en effets d'habillement. Arrêtée le 21 mars 1942, a été condamnée par le Volksgerichtshof à huit ans de Travaux Forcés. A été déportée en Allemagne le 21 mars 1943. Par son patriotisme, son intelligence et son dévouement de tous les instants, a bien servi la cause de la Résistance. »

Reconnaissance

  • Les 12 et 13 mai 2012, lors de leur assemblée générale, les Scouts et guides de France lui rendent hommage.
  • Depuis le , une allée porte son nom à Strasbourg quartier de la Robertsau.

Œuvres

Alice Daul a écrit :

  • Histoire de l'UFCS en Alsace entre 1950 et 1990.
  • Les Pur-Sang 1940-1945.
  • Les Pur-Sang 1942 : Schirmeck, Brochure Guide de France, 2002.
  • Alice infirmière aux armées 1939-1940.
  • Origine de devenir de notre patriotisme familial.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Une fiche sur Alice Daul (épouse Gillig) dans le DVD pédagogique de l'Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens. Eric Le Normand et Christophe Clavel, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Marie-Thérèse Cheroutre, « notice GILLIG Alice », sur maitron.univ-paris1.fr, Maitron, Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Une fiche sur l'Équipe Pur Sang dans le DVD pédagogique de l'Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens. Eric Le Normand et Christophe Clavel, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés: Résistants et héros inconnus 1939-1945, Cherche Midi, , 693 p. .
  • L'article de Julien Fuchs, Le réseau des Pur-Sang, 1940-1945. Guides de France dans la Résistance dans l'ouvrage Arnaud Baubérot et Nathalie Duval, Le scoutisme entre guerre et paix au XXe siècle, Harmattan,
  • Eric Le Normand, « La résistance alsacienne », Les saisons d'Alsace n 61, septembre 2014, p. 23.
  • Marie-Thérèse Cheroutre, Le Scoutisme au féminin. Les Guides de France, 1923-1998, Paris : Le Cerf, 2002.– 628 p. (Histoire)
  • Aude Leroy, Sandra Pizzo, Les Guides de France: un siècle d'émancipation féminine, Bayard, 1998

Voir aussi

The contents of this page are sourced from Wikipedia article on 18 Apr 2020. The contents are available under the CC BY-SA 4.0 license.
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