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Willy Pelletier
French sociologist

Willy Pelletier

The basics

Quick Facts

Intro
French sociologist
Places
Work field
Gender
Male
Age
63 years
The details (from wikipedia)

Biography

Willy Pelletier est un sociologue français, né le 12 juin 1961.

Biographie

Il est, depuis 1998, coordinateur général de la Fondation Copernic lancée pour mettre à l'endroit ce que le libéralisme fait tourner à l'envers. Il enseigne à l'université de Picardie et il a co-coordonné l'association Champ libre aux sciences sociales dont il a co-rédigé le manifeste La connaissance libère, publié en juin 2013.

Engagements

Il est le petit-fils du résistant du même nom assassiné par la Gestapo. Venu du socialisme libertaire, tendance Proudhon et César de Paepe, il adhère en 1984 à la Fédération anarchiste en créant avec Fernando Bronchal le groupe Buenaventura Durruti tout en restant, la double appartenance y étant autorisé, membre du GAB Groupe Anarchiste de Bordeaux auquel il adhéra en 1980, puis rejoint en 1985 à Lille le groupe Benoît Broutchoux. Il cofonde et coanime de 1986 à 1990, la revue Les Œillets Rouges. Cahiers de réflexions anarchistes, puis participe à la direction, chez Les Verts, du courant libertaire Écologie sociale jusqu'en 1997. Il reviendra en sociologue sur cet engagement dans plusieurs articles.

Héritier de l'esprit de résistance, selon L'Humanité, de 1995 à 1996, après la « pétition Bourdieu » avec l'historien Jacques Kergoat, Willy Pelletier est parmi ceux qui travaillent à prolonger le mouvement et qui montent, fin novembre 1996, « Les États généraux du mouvement social ».

Refusant de voir Les Verts participer au gouvernement de Lionel Jospin, qu'il estime trop libéral, il crée avec Philippe Corcuff, Claire Le Strat et Lilian Mathieu le réseau Sensibilité écologiste, libertaire et radicalement social-démocrate (Sels), qui publie le 13 décembre 1997 un manifeste intitulé « Pourquoi nous nous liguons ? ». Il rejoint alors la Ligue communiste révolutionnaire avec une partie de la gauche des Verts. Il sera membre de son bureau politique de 1998 à 2006. Il participe à la Société pour la résistance à l’air du temps, lancée par Daniel Bensaid, puis au lancement, en 2001, de la revue Contretemps. En 1999, il fait partie de la liste Lutte Ouvrière - Ligue Communiste Révolutionnaire, conduite par Arlette Laguiller, pour les élections européennes.

En 1998, continuant Politique-La Revue où ils étaient au comité de rédaction, avec Jacques Kergoat, il met en place la Fondation Copernic, dont il assure la coordination générale depuis lors. À ce titre, il a animé plusieurs campagnes nationales contre, notamment, le projet de Refondation sociale du MEDEF, contre la réforme Fillon de l'assurance maladie (2003) , contre l'intervention américaine en Irak(initiative Copernic - Le Mouvement de la paix), contre la taxation des indemnités des accidents du travail), contre la remise en cause du droit à la retraite à 60 ans (initiative Attac-Copernic) et contre le logement cher (DAL-Copernic).

Plus récemment, il a animé des campagnes nationales unitaires « Travailler tue en toute impunité », ainsi que les mobilisations contre les réformes El Khomri et Pénicaud du droit du travail, de même que le collectif Marée Populaire. Il s'est également opposé à l'inégalité sociale introduite par le dispositif Parcoursup.

Après les attentats du 11 septembre, il lance la Coalition internationale contre la guerre (CICG) avec Christine Delphy, Catherine Lévy, Daniel Bensaid, qui s'oppose à l'intervention sous domination américaine en Afghanistan. En 2012 et en 2017, il a soutenu la candidature de Philippe Poutou à l'élection présidentielle et défend l'identité de classe. Mais il milite surtout pour l'union de tous les courants de la gauche.

Refusant l'union sacrée après l'attentat du Bataclan le 30 novembre 2015, il est parmi les signataires de l'Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence ».

En 2019, il s'est engagé fortement au côté des Gilets jaunes, en participant au mouvement sur les ronds-points.

Travaux

Willy Pelletier a, de 1990 à 1996, animé avec, entre autres, Claude Grignon, Stéphane Beaud, Bernard Lahire, Bernard Lacroix, Florence Weber, la revue de sociologie critique Critiques sociales. Il y publie deux articles qui s'en prennent, sur des objets divers, à la pente misérabiliste d'une certaine sociologie.

Travaillant par ailleurs sur les « créations institutionnelles », il étudie la mise en place des institutions publiques (par exemple Pôle Emploi et France Telecom) ainsi que la stabilisation des régimes politiques dans La crise de mai 1877. La construction de la place et de la compétence présidentielle.

Il remet en cause les méthodes et préconisations de l'Observatoire de la pauvreté. Puis il analyse les fluctuations des régimes d'indemnisation du chômage dans L'indemnisation du chômage, une peau de chagrin puisdans La nouvelle convention d'assurance-chômage : de la formation au formatage des demandeurs d'emploi (coécrit avec Didier Gélot et Catherine Lévy). On trouve une prolongation de ces analyses dans plusieurs articles et dans l'ouvrage de la Fondation Copernic de 2003 : Pour un Grenelle de l'Unedic (coécrit avec Claire Villiers et Didier Gélot).

La canonisation libérale de Tocqueville

La canonisation libérale de Tocqueville, écrit avec Claire Le Strat, montre comment Tocqueville n'existe pas indépendamment des interprétations qui lui confèrent des significations historiquement fort variables. L'ouvrage prend l'aspect d'une archéologie du sens commun désormais assigné à Tocqueville, finalement promu par Raymond Aron, sociologue démocrate et libéral, au terme d'une importation dans le champ intellectuel français, de la définition de Tocqueville en cours dans les années 1950 aux États-Unis.

Sociologie de la création du sens d'un auteur devenu fétiche parmi les libéraux, l'apport principal de l'ouvrage est de montrer qu'un texte n'existe qu'autant qu'il est parlé, qu'autant que, s'en saisissant, ses interprètes sans cesse y projettent leur propre présent, les enjeux liés à leur présent, à leur trajectoire et à leur position dans les espaces d'activité intellectuelle d'où ils tirent leur investissement sur tel ou tel auteur.

L'État démantelé

L'État démantelé : enquête sur une contre-révolution silencieuse, procède d'une enquête collective développée sur plusieurs années et codirigée avec Laurent Bonelli. Les différents auteurs exposent comment, depuis 2007, se trouve accéléré un double processus : d'une part, une compression du périmètre des services publics (vendus à la découpe au privé ou restructurés par réduction du personnel et des budgets alloués), et d'autre part, un renforcement d'une véritable caporalisation de l'action publique (un renforcement des pouvoirs des managers d'État qui, comme jamais, contrôlent et brusquent les agents des services publics). Cette révolution silencieuse prend forme avec l'arrivée en cabinets ministériels d'une nouvelle élite, d'une noblesse d'État libérale, plus qu'auparavant formée aux recettes du privé (elle cumule souvent passage par Sciences-Po ou l'ENA et passage en Business School), et qui circule entre postes de direction dans l'État et postes de direction dans les entreprises du CAC 40, les banques, les assurances.

L'ouvrage analyse les transformations à l'œuvre dans de très nombreux secteurs d'État : privatisations au ministère de la défense, politique du chiffre au ministère de l'Intérieur, compressions dans l'Éducation Nationale, la Culture, au ministère de l'agriculture, création de nouvelles structures publiques régies comme des entreprises (Pôle Emploi, etc.), entre autres...

Ouvrages

  • La canonisation libérale de Tocqueville, en collaboration avec Claire Le Strat, Éditions Syllepse, 2006.
  • L'État démantelé. Enquête sur une contre-révolution silencieuse, coordonné avec Laurent Bonelli, Éditions La Découverte, 2010.
  • Champ libre aux sciences sociales, La connaissance libère, Édition La Dispute et Le Croquant, 2013.
  • Gérard Mauger et Willy Pelletier (dir), Les classes populaires et le FN, Éditions du Croquant, , 282 pages, coll. « Savoir/agir ».
  • Daniel Gaxie et Willy Pelletier (coord), Que faire des partis politiques ?, Editions du Croquant, 2018, 390 pages.
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