Victor Maurice de Riquet de Caraman-Chimay
Quick Facts
Biography
Victor Maurice de Riquet de Caraman (né le à Paris, mort le (à 79 ans) à Paris) était un officier général, ami de Marie-Antoinette à qui il inspira la création du hameau de la Reine à Versailles.
Biographie
Il est le descendant de Pierre-Paul Riquet, constructeur du canal du Midi. Il était d'ailleurs un des principaux propriétaires du canal. Son fils aîné fut ambassadeur, son cadet Maurice Gabriel de Riquet de Caraman fut général sous l'Empire, et enfin François Joseph de Riquet de Caraman fut député des Ardennes et prince de Chimay.
Il avait planté, à Roissy, un parc anglais dont on parlait beaucoup à la cour du roi de France. La reine Marie-Antoinette fit appel à lui pour créer un projet pour son jardin de Trianon.
Sa carrière militaire, commence comme mousquetaire noir à treize ans, capitaine de cavalerie à seize ans ou il participe à la bataille de Fontenoy. Le , il échappe de peu à la mort en recevant une balle dans la selle de son cheval. A dix-huit ans, il est nommé colonel de dragons, puis il fait la campagne de Flandre, lors de la guerre de sept ans comme brigadier avant de terminer maréchal de camp.
Il devient lieutenant général des armées du Roi en 1780, membre du comité de la guerre, grande croix de Saint-Louis. Il est commandant en chef des provinces de Provence de 1787 jusqu'en février 1790.
Émigré avec sa famille en Belgique, en Hollande et en Allemagne, il avait été appelé auprès des princes français à Coblence et fit avec eux la campagne de Champagne. Il revint en France en 1802.
Le comte de Caraman à Marseille
C'est en tant que commandant militaire en chef de Provence qu'il va intervenir pour mettre fin à la « dissidence » marseillaise, qui fait suite à l'émeute populaire des 23 et et qui s'est traduite par la création d'une garde citoyenne, la formation de l’assemblée des trois ordres qui remplace, en l’englobant, l’ancienne municipalité, et la réforme du système fiscal communal. Le , le comte de Caraman se présente aux portes de Marseille avec six bataillons d'infanterie, six escadrons de cavalerie et des pièces de canon. Respectant cependant le privilège de la ville de ne pas recevoir de troupes dans son enceinte, le comte laisse ses soldats aux portes et, sous les ovations de la population, rentre seul dans Marseille, escorté par le gouverneur viguier, les échevins et la garde citoyenne. Le 22 mai, il rétablit l’ancien conseil municipal et le 25, il remplace la garde citoyenne par une garde bourgeoise, mieux contrôlée. Toutefois la restauration n'est pas intégrale puisque le vieux régime fiscal des impôts de consommation restera aboli. Enfin, le comte de Caraman prononce une amnistie en faveur des participants aux mouvements de mars.
Le rétablissement de l'ordre ancien n'empêche ni la fermentation des esprits, ni l’agitation révolutionnaire de se poursuivre à Marseille. Comme conséquences de la prise de la Bastille, l’assemblée municipale des trois ordres est rétablie le 18 juillet avec l'autorisation du comte de Caraman. Celle-ci décide le 23 juillet d'adhérer à tous les actes de l'Assemblée nationale. Le même jour, le comte de Caraman reçoit Barbaroux qui lui remet les vœux d'une réunion de jeunes patriotes marseillais demandant notamment que les canons des forts « qui semblent menacer la ville » soient déplacés et que les « troupes réglées soient renvoyées hors du territoire ». En septembre, d'André, désigné par le roi, commissaire en Provence, va, de concert avec le comte de Caraman, doter Marseille d'une nouvelle organisation municipale qui administrera la ville jusqu'à l'installation de la municipalité conforme aux normes nationales en février 1790.
Le , débutait l'affaire de la Tourette, qui devait avoir des conséquences fort dommageables sur la popularité du comte de Caraman à Marseille. En tirant sur la foule assemblée place de la Tourette, la garde bourgeoise avait provoqué une violente émeute dans le centre de la ville, ce qui avait conduit le comte de Caraman, nonobstant les privilèges de la cité, à faire entrer les dragons et les Suisses dans Marseille. La procédure judiciaire adoptée par le comte de Caraman dans cette affaire va susciter de vives polémiques. Au lieu de laisser informer le lieutenant criminel de la sénéchaussée, il décide en effet, en accord avec les échevins, de confier l'instruction au prévôt général de la maréchaussée de Provence, Sanchon de Bournissac. Or, le propre de la justice prévôtale était de décider sans appel. En plus, de Bournissac exécutera sa mission avec une particulière sévérité. Pour répondre à la demande du 31 octobre du conseil municipal et du comte de Caraman de suspendre l’instruction de l’affaire de la Tourette jusqu’à la publication de nouvelles lois sur le système judiciaire, l’Assemblée constituante décrétera le 8 décembre le renvoi des accusés devant la sénéchaussée de Marseille. Faute de sanction de la part du roi, le décret ne fut pas appliqué. Il faudra attendre le mois de mars pour que l'assemblée renouvelle son décret, qui obtint cette fois la sanction du roi. Entre temps, le comte de Caraman était parti le , remplacé par le marquis de Miran, et les prisonniers libérés, le tribunal de la prévôté étant fermé depuis le 23 février et de Bournissac ayant pris la fuite.
Notes et références
Bibliographie
- Biographie universelle, ancienne et moderne, supplément, tome soixantième, L-G Michaud, Paris, 1836.
- Monique Cubells, Marseille entre en Révolution (1787-1789) dans Marseille en Révolution, catalogue du bicentenaire à la Vieille Charité (commissaires Claude Badet et Jacques Guilhaumou), Éditions Rivages-musées de Marseille, 1989, pages 35 à 41.
- C. Lourde de Mazamet, Histoire de la Révolution à Marseille et en Provence de 1789 au Consulat, Jeanne Lafitte, 1999, volume 1 (ISBN 978-2734805168).
Liens externes
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