Vasile Georgescu Paleolog
Quick Facts
Biography
Vasile Georgescu Paleolog, connu sous le nom de V. G. Paleolog, (né dans le județ de Dolj en 1890, mort à Craiova en 1979), fut un libre penseur, critique d’art et essayiste roumain considéré comme un des meilleurs exégètes de l’œuvre de Constantin Brâncuși.
Biographie
À peine sorti de l’adolescence, il côtoya les milieux littéraires bucarestois tout particulièrement le cénacle et les réunions du poète Alexandru Macedonski. Un peu trop admiratif des idées libertaires (Max Stirner, Bakounine, etc.), il fut contraint de trouver refuge en Italie et, ensuite, à Paris en 1909. Il approcha ici la bohème intellectuelle et artistique de Montmartre et de Montparnasse ayant connu et fréquenté, entre autres, Amedeo Modigliani, Guillaume Apollinaire, Erik Satie et surtout l’atelier de son compatriote et ami Constantin Brâncuși. Il collabore à l’Intransigeantet Paris Midi et édite à ses frais La Roumanie latine afin de faire connaître les jeunes talents roumains résidant en France (1913). Mobilisé en 1916, il participe à la première Guerre mondiale sous les ordres des attachés militaires roumains en France et en Italie.
Marié en 1914 avec Cécile Lauru et devenu père de trois enfants, il entamera en Italie une brève carrière de courtier international avant de regagner dans les années 1920 son pays natal, la Roumanie, afin d’administrer et de gérer l’héritage foncier familial. En parfait Gentleman Farmer
il essaie d’assurer la prospérité des siens et, en tant que maire, celle de son village Corlate (Dolj). Il ne renonce pas pour autant à écrire et à publier afin de promouvoir les idées et les artistes de l’avant-garde de l’époque qui lui sont chers. Il s’intéresse à la correspondance des arts et à la synesthésie, au renouveau musical tel qu’Erik Satie le proposait, à la sculpture de Constantin Brâncuși, aux voyelles
d'Arthur Rimbaud et au coup de dés
mallarméen, etc. Il fit preuve d’érudition en traduisant en roumain le Trattato della Pittura de Léonard de Vinci et par son excellente étude concernant ce manuscrit léonardesque Introducere în “Cartea despre pictură“ a lui Leonardo da Vinci (Introduction au „Livre sur la peinture” de Leonard de Vinci), 1947. Il encourage et soutient, également, les recherches esthétiques de son compatriote Pius Servien, qui choisit de vivre en France tout comme, d’ailleurs, Brancusi (quiest naturalisé français en 1952) et d'autres de ses amis.
L’intégration forcée de la Roumanie dans le bloc soviéto-communiste a entraîné les pires vexations pour lui et les siens (expropriation des terres, spoliation des biens, assignation à domicile, interrogatoires, etc.). Réhabilité
selon la terminologie des années 1965-1970, V.G. Paleolog se consacra surtout à la réinterprétation de l’œuvre de Constantin Brâncuși, sculpteur roumain de notoriété internationale, hélas, répudié par les théoriciens roumains du "réalisme socialiste". Il publia et prononça un nombre impressionnant de commentaires afin de rendre accessible la modernité de l’art du XX siècle. En tant que membre de l’AICA (Association internationale des critiques d’art) auprès de l’UNESCO et de l’American Institut of Writing-Research Corp., de New York, il a réussi contre toute attente à convaincre les émissaires culturels des années 1970 de récupérer les minutes du fameux procès Brâncuși vs. United States de 1928 et à les faire traduire en roumain.
Dans le paysage atone et morne du totalitarisme des années 1970-80, les propos et la personnalité de V.G. Paleolog marquèrent nombre de jeunes intellectuels assoiffés de liberté de pensée et d’expression. Raison pour laquelle la municipalité de Craiova honora son souvenir par un buste en bronze inauguré en 2006 et par une rue qui porte son nom.
Son épouse Cécile Lauru, musicienne
Née à Nantes dans une famille protestante et apparentée, du côté maternel, à la famille Ducasse[1] (qui compta plusieurs pasteurs à Nérac et à Cognac ainsi qu'André Ducasse, historien des Camisards et de la Grande Guerre), la jeune Cécile Lauru bénéficia d'une éducation soignée et polyvalente. Elle montra dès son enfance des aptitudes sérieuses pour la musique et se voua très tôt au piano et à l'orgue et, plus tard, à l'alto et au violoncelle. Suivant ses parents à Paris, elle approfondit non seulement l'étude de l'orgue mais, également, l'art de la composition et le contrepoint auprès de Charles Tournemire successeur de César Franck à l'église Sainte Clotilde où il fut titulaire des orgues.
La Société des compositeurs de musique de Paris inscrit Cécile Lauru parmi ses membres et l'aide à publier quelques-unes de ses créations dont plusieurs furent jouées à la salle Pleyel en 1906, 1907 et 1908. À partir de 1907, les Concerts Laënnec retiennent un certain nombre de ses lieds dans leurs programmes permanents.
Elle passe treize ans à la cour impériale allemande à Berlin et Potsdam en tant qu'enseignante de français auprès de la princesse Victoria-Louise de Prusse, fille de Guillaume II. Elle fit entendre ses propres œuvres dans la Beethovensaal de Berlin.
Elle se marie en 1914 avec V. G. Paleolog et pour encore quelques années à Paris, elle fréquente avec son époux le milieu des artistes de Montparnasse, Brancusi et Erik Satie tout particulièrement. Ce dernier, lui confia l'intérêt qu'il accordait grâce à son ami Brancusi au folklore musical roumain - détail qu'elle nota[2] et qui fut d'ailleurs confirmé par les analyses plus récentes de l'œuvre de ce compositeur original[3].
La Marche de la victoire (Op. 22) que Cécile Lauru dédia en 1919 à la France et à la Roumanie, est la dernière œuvre réalisée dans son pays natal. Après 1923, elle vit en Roumanie et, pendant plusieurs années, à Berlin, ville à laquelle elle fut très attachée. Le langage musical de Cécile Lauru arrive à sa maturité entre les deux Guerres de toute évidence sous l'influence des mélos des Carpates. Elle eut l'occasion de s'entretenir avec plusieurs compositeurs roumains de l'époque dont Constantin Brăiloiu et Dimitrie Cuclin et pris connaissance des œuvres et des phonogrammes de Béla Bartók – le compositeur et l'ethnomusicologue. Dans un bon climat d'émulation créative elle réalisa plusieurs Trios dont La foire de Tismana (Op. 53) et Dimanche des Rameaux au monastère de Cozia (Op. 54), une Sonate pour violon et piano (Op. 40), ainsi qu'un Poème symphonique (Op.55) dont les développements sont basés sur des systèmes modaux tirés de la musique traditionnelle roumaine. Sous les auspices de la «Société des Amis de la Science» de Craiova, elle présenta et fit jouer ses Trios en 1928. Ses autres compositions ne furent chantées et interprétées que dans des cercles de mélomanes en Roumanie et en Allemagne. Le Poème symphonique a du, quant à lui, attendre jusqu'en 1974 le concours d'un orchestre de professionnels de valeur pour être joué[4]. Son auteur n'aura, donc, pas eu la chance de l'entendre.
Après la Seconde Guerre, suite à l'occupation soviétique en Roumanie, elle a du supporter maintes vexations[5] vu son vécu et en tant qu'épouse de V. G. Paleolog. Elle finit par obtenir un visa pour la France. En 1959, le troisième jour après son arrivée à Paris, elle sera victime d'un accident sur les Champs Elysées.
Publications de V. G. Paleolog
- Sfârşitul României (La fin de la Roumanie), Fulgerul, 1909.
- La Roumanie latine, revue éditée à Paris, 1914.
- Sculptorul Brâncuşi (Brâncuși, le sculpteur), în „Arhivele Olteniei”, n 92-94, 1937.
- Constantin Brâncuşi, Ramuri, Craiova, 1938.
- Introducere la studiul critic al Operei picturale de la Sfântul Gheorghe Nou din Craiova (Avant propos en vue d’une étude critique de la peinture murale de l’église Saint Georiges (Nou) de Craiova), Ramuri, Craiova, 1944.
- A doua carte despre C. Brâncuşi (Mon second livre sur Brâncuși), Ramuri, Craiova, 1944,
- Imaginea poetică colorată la Alexandru Macedonski, - Pagini manuscrise coloriate şi inedite din “Calvaire de feu“. Interpretate sub unghiul viziunii si al auditiei colorate si sinestetic (Image poétique et couleur chez Alexandre.Macedonski – textes colorés et inédits du manuscrit du poème“Calvaire de feu“ interprétés selon les règles de la synesthésie), Vatra, Bucuresti, 1944.
- Leonardo da Vinci, Carte despre pictura (Traité de peinture), trad. V. G. Paleolog, Bucuresti, 1944.
- Despre Erik Satie şi noul muzicalism. Muzica - golul – sculptura (Sur Erik Satie et la „nouvelle musicalité”. Musique – le vide – la sculpture), Vatra, Bucureşti, 1945.
- Sinestezie - Cuvânt întors spre dovedirea d-lui Șerban Cioculescu (La synesthésie – Réponse à M. Șerban Cioculescu), Ed. Scrisul Românesc, Craiova, 1946.
- Brâncuşi, valeur internationale, în „Arcades”, n 1, 1947.
- C. Brâncuşi, Ed. Forum, Bucureşti, 1947.
- Introducere în “Cartea despre pictură“ a lui Leonardo da Vinci (Avant propos au „Livre sur la peinture” de Leonard de Vinci), Luceafărul, Bucureşti, 1947.
- Valorificarea moştenirii culturale a lui Brâncuşi (La valorisation de l’héritage culturel de Brâncuși), Memoriul nr. 3, 1965, mss. in arhiva „Cercului de studii Brâncuşi”, Bucureşti, (în colaborare cu Tretie Paleolog).
- Columna nesfârşitului (La colonne sans fin), în „Almanahul Ramuri”, Craiova, 1966.
- Tinereţea lui Brâncuşi (La jeunesse de Brâncuși), Ed. Tineretului, Bucureşti, 1967.
- De la genèse de la "Via Sacra” de Târgu - Jiu, Centre d'Histoire, de Philologie et d’Ethnographie, Craiova, 1967.
- Brâncuşi - concepţie urbanistică (Brâncuși et sa vision urbanistique), în „Arta”, Bucureşti, n 3, 1967.
- Masa tăcerii - note pentru exegeză (La Table du silence – préliminaires en vue d’une exégèse), în „Colocviul Brâncuşi”, Ed. Meridiane, Bucureşti, 1968.
- Fulguraţii în jurul operei lui Pius Servien (Considérations rapides sur l’œuvre de Pius Servien), în „Secolul 20”, Bucureşti, n 4, 1970.
- Leonardo da Vinci, Tratat despre pictura (Traité de peinture), trad. revizuita de V. G. Paleolog si Tretie Paleolog, Ed. Meridiane, Bucuresti, 1971, 294p.
- Obiective turistice, din Oltenia, inedite (Lieux touristiques inédits en Oltenie), Craiova, 1972.
- Brâncuşi - Brâncuşi, Ed. Scrisul românesc, Craiova, 1976.
- Procesul sculpturii moderne. Eseuri (Le procès de la sculpture moderne. Essais), Fundaţia "Constantin Brâncuşi", Târgu-Jiu, 1996.
- Éditoriaux, articles et autres interventions éditoriales consacrés à C. Brâncuși dans des quotidiens, revues et autres publications roumaines, tels : „Înainte” 1964 - 1972 (Craiova ), „Tribuna” (Cluj), „Ramuri” (Craiova), „Secolul 20” (Bucarest), „Arta plastica” (Bucarest), etc.
Musiques publiées par sa femme
- Communion (poésie de Léonce Depont), Ed. F. Durdilly, Paris, 1901(?)
- Drossellied (von F. Hugin) für eine Singstimme mit Begleitung des Pianoforte, Ed. N. Simrock, GmbH in Berlin, Leipzig, Koln, Berlin, 1906.
- Zwei Lieder (von F. Hugin) für eine Singstimme mit Begleitung des Pianoforte, Ed. N. Simrock, GmbH in Berlin, Leipzig, Koln, Berlin, 1906.
- Nouveau-nés. Berceuse (poésie de A. Daudet), Ed. F. Durdilly, Paris, 1906(?)
- Impressions brèves. Neuf mélodies pour une voix avec accompagnement de piano (poésies de Sully Prudhomme, Ronsard, A. Dorchain, Leconte de Lisle et Conrad F. Mayer), Ed. F. Durdilly, Paris, 1907.
Nombre de manuscrits de musique inédits sont conservées par la famille.