Thomas Deltombe
Quick Facts
Biography
Thomas Deltombe estjournaliste et essayiste français né le
. Il collabore avec Le Monde diplomatique et les éditions La Découverte. Plusieurs de ses interventions et articles portent sur les médias et l'islam, l'Afrique, l'histoire coloniale.Biographie
Thomas Deltombe est diplômé de Institut d'études politiques de Paris (2002) et titulaire d'un DEA d'histoire contemporaine (2003).
Ouvrages
Islamophobie
Il a écrit L'islam imaginaire : la construction médiatique de l'islamophobie en France (1975-2005) (2005). Dans ce livre, il explique, à travers une étude détaillée des discours médiatiques et politiques hexagonaux, comment l'islamophobie est devenue un instrument de « régénération du racisme » en France. Le journaliste Daniel Schneidermann qualifie L'islam imaginaire de « livre de référence ». Thomas Deltombe poursuit ses réflexions sur l'islamophobie médiatique dans Au nom du 11 septembre... Les démocraties à l'épreuve de l'antiterrorisme, publié avec Didier Bigo et Laurent Bonelli (2008).
Dans leur ouvrage Islamophobie, la contre-enquête, Isabelle Kersimon et Jean-Christophe Moreau contestent les analyses de Thomas Deltombe, et affirment qu'il n'existe pas d'« amalgame entre islam, islamisme et terrorisme entretenu par les médias ». Constatant qu'ils le « critiquent vertement », le journaliste Alain Gresh remarque que Kersimon et Moreau s'appuient sans le dire sur certains exemples pourtant cités par Deltombe « pour prouver que les médias ne sont pas islamophobes ». Ayant également été critiqué par Isabelle Kersimon et Jean-Christophe Moreau, le sociologue Abdellali Hajjat avance que ces deux auteurs « n'ont pas pris la peine de [...] lire » l'ouvrage de Deltombe.
Caroline Fourest écrit à propos de L'Islam imaginaire : Thomas Deltombe accuserait presque les médias d'avoir fantasmé l'intégrisme
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Kamerun !
Paru en 2011 et écrit en collaboration avec Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique (1948-1971) (2011) traite essentiellement du « Cameroun français ». Il offre, selon le chercheur Jean-Pierre Bat, la synthèse la plus complète sur l'histoire de la décolonisation du Cameroun. Ses auteurs montrent comment la France a écrasé le mouvement indépendantiste camerounais, porté par l'Union des populations du Cameroun (UPC), pour garder la mainmise sur ce pays stratégique que Paris administrait sous la forme d'une tutelle de l'ONU.
Selon diverses sources citées par les auteurs, ce conflit oublié, qui a débuté au milieu des années 1950 et s'est poursuivi après l'indépendance formelle du pays le 1 janvier 1960, aurait fait plusieurs dizaines de milliers de morts. Depuis lors, le Cameroun est considéré comme un pays clé de la « Françafrique ». Selon la revue orientée à gauche New Left Review, Kamerun ! offre « le portrait le plus détaillé réalisé à ce jour sur les origines et la formation de la Françafrique ».
Marc Michel, professeur honoraire d'histoire de l'Afrique à l'université de Provence, salue le travail d'enquête et de dépouillement réalisé par les auteurs. Il relève néanmoins que leur ouvrage se situe sur un autre terrain que celui de l'historien, et qu'il s'inscrit davantage dans la lignée du journalisme d’investigation et de dénonciation avec une préférence pour « les titres à sensation » ou l'emploi de formules choc. Si l'historien confirme en partie le « bilan très noir pour l'État postcolonial et pro-occidental du Cameroun » que présente l'ouvrage, il ne partage pas « la vision manichéenne » qu’en donnent les auteurs. Et il rappelle que les dérives antidémocratiques qu'a connues le Cameroun ne sont pas propres à ce pays, et qu'on ne peut en imputer la responsabilité aux seules anciennes puissances coloniales. Marc Michel regrette que les « multiples sources secondaires invoquées, [soient] souvent placées hors contexte, et pratiquement toutes dans un seul sens, laissant de côté celles qui n’arrangent pas », et enfin que « les auteurs cherchent moins à analyser l’évolution des forces économiques, sociales et politiques de ce pays « compliqué », [...], qu’à instruire un procès. »
Prises de position
Dans le Huffington post France en 2015, Jean-Christophe Moreau reproche à Thomas Deltombe et Alain Gresh d'avoir mené « une campagne de dénigrement contre le journaliste Mohamed Sifaoui, (accusé de trop en faire avec la menace islamiste) » .
Attentat de 2011 contre Charlie Hebdo
En 2011, Thomas Deltombe fait partie des signataires d'un manifeste refusant de soutenir Charlie Hebdo au lendemain d'un attentat au cocktail molotov ayant détruit les locaux du journal satirique.
Publications
- L'islam imaginaire : la construction médiatique de l'islamophobie en France (1975-2005), Paris, La Découverte, "Cahiers libres", 2005.
- Au nom du 11 septembre… Les démocraties à l'épreuve de l'antiterrorisme, avec Didier Bigo et Laurent Bonelli, La Découverte, Paris, 2008
- Mosquées : immersion parisienne dans des lieux ordinaires, Éd. le Passager clandestin, Paris, 2008, 91 p.
- Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique, 1948-1971, avec Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, La Découverte, "Cahiers libres", Paris, 2011, 742 p.
- La guerre du Cameroun. L'invention de la Françafrique, avec Manuel Domergue et Jacob Tatsistsa, La Découverte, "Cahiers libres", Paris, 2016, 200 p.