Sonn Mam
Quick Facts
Biography
Le docteur Sonn Mam, né le à Phnom Penh (Cambodge) et mort le à Phnom Penh, fut le premier psychiatre indochinois, et le fondateur de la psychiatrie au Cambodge. Il est sans doute le premier psychiatre d'origine non-européenne, du moins dans le monde francophone.
Biographie
Jeunesse et formation
Sonn Mam naît à Phnom Penh, sous le règne du roi Norodom Ier (-). Le royaume du Cambodge est alors sous protectorat français. Il est le fils de Luong Tipsena, mandarin au Palais, et le neveu de l'Okhna Douch, le ministre de la Justice.
Après avoir obtenu son certificat d'études primaires supérieures, il est désigné en comme élève boursier du Protectorat à l'école de médecine de Hanoï. Diplômé de médecine en , il exerce au Cambodge, d'abord à Phnom Penh, puis à Vœunsai, Stoeng Treng et Pailin. Ce sont des localités très éloignées de la capitale, il semble qu'il y a été envoyé en représailles pour avoir protesté contre la révocation de son oncle.
Formation en France
Au début de la Première Guerre mondiale, il s'engage comme volontaire dans les troupes coloniales, et est envoyé en France. La paix revenue, il reste en France et reprend ses études. En , il est interne bénévole à l'Asile Clinique (Centre hospitalier Sainte-Anne), au service de l'Admission. Il est très apprécié par le médecin-chef, le Docteur Marcel Briand, qui envisage favorablement son retour au Cambodge pour y exercer la psychiatrie. En , il est nommé au concours de l'internat en médecine des asiles de la Seine. Il sera notamment interne :
- à la Maison de Santé de Ville-Évrard (chef de service : Docteur Paul Guiraud, avec qui il signe un article dans les Annales médico-psychologiques : Délire systématisé avec hallucinations visuelles et considérations sur la psychologie des délires) ;
- à l'Asile de Maison-Blanche (service du docteur Joseph Bonnet) de mai à ;
- à Sainte-Anne, où il retrouve le service de l'Admission.
Début , il obtient le grade de docteur de la faculté de médecine de Paris. Naturalisé français, Sonn Mam est reçu second au concours de médecin des asiles, le . Il prend le poste de médecin en chef de l'asile de Leyme, dans le département du Lot.
Retour en Extrême-Orient
En , il retourne en Indochine. Il est nommé médecin résident de l'important asile public d’aliénés de Biên Hòa. Créé officiellement le , cet asile situé près de Saïgon (de nos jours Hô-Chi-Minh-Ville), fut le premier établissement spécialisé en Indochine française. Les pavillons de l’asile portaient les noms de grands aliénistes français (Falret, Bayle, Lasègue, Morel...). Appelé ensuite Hôpital Psychiatrique du Sud Viet-Nam, il est toujours en activité sous le nom de Bệnh viện Tâm thần Biên Hôa. De à , Sonn Mam est le médecin directeur de Biên Hòa, et médecin du service de triage des aliénés de l’hôpital de Choquan, près de Saïgon (Cho Quan, à Cholon).
Il prend en la direction de l’hôpital psychiatrique de Ta Khmau (province de Kandal), près de Phnom Penh, construit selon ses plans. Jusqu'en , il en sera le seul médecin, jusqu’à l’arrivée d’un médecin adjoint, le docteur Chamroeun Sam Eun, qui lui succèdera comme médecin directeur.
Outre ses activités d'enseignement à la Faculté Royale de Médecine de Phnom-Penh, dont il est le doyen de 1963 à 1965, Sonn Mam assume d'importantes fonctions administratives et politiques :
- directeur du service de santé de à ,
- ministre de la santé publique de à ,
- ministre des affaires étrangères de à ,
- président du Conseil en .
En dépit de ces lourdes responsabilités, Sonn Mam continue à diriger l’hôpital de Ta Khmau, jusqu’à sa mort le . L'établissement porta le nom de son fondateur, jusqu’à sa fermeture en sous le régime de Pol Pot.