René Sti

René Sti, nom d'artiste d'Adolf Ornstein, est un réalisateur et scénariste français, né le 23 avril 1897 à Iași (Roumanie) et mort le 29 octobre 1951 à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne).

Aucune étude ne semble avoir été consacrée à René Sti, pourtant auteur de films à succès, et qui fut à ses débuts l'assistant de Fritz Lang et de Paul Féjos.

Sa courte carrière dans le domaine de la comédie populaire, aujourd'hui un peu datée, est sans doute à l'origine de l'oubli relatif dans lequel il est tombé depuis sa mort.

Les détails de sa vie et de sa carrière sont peu connus. René Sti a vraisemblablement suivi des cours de théâtre à l'université des Arts de sa ville natale avant de venir s'installer à Paris après la fin de la Première Guerre mondiale. C'est du moins ce que ce que laisse supposer sa première prestation connue en 1922, en tant que metteur en scène de la pièce d'Yvan Goll Mathusalem ou l'Éternel bourgeois au théâtre Michel.

Il apparaît un peu plus tard sur les plateaux de cinéma, en 1926 - il avait alors 29 ans - d'abord comme assistant de Jean Painlevé dans Mathusalem ou l'Éternel bourgeois (film de présentation de la pièce qu'il mettait en scène au théâtre) et Les Oursins, puis en faisant tourner Michel Simon et Antonin Artaud dans un film qui malheureusement pour lui ne sortira pas en salle, L'inconnue des Six Jours.

Un des rares témoins de l'époque, Jean Painlevé, lui-même acteur dans ce film, le décrit ainsi : « En 1922, je m'étais laissé bluffer par un nommé Ornstein dit René Sti, qui se prétendait cinéaste et se croyait homme de théâtre […]. J'acceptai d'être entrainé dans des aventures d'acteurs […]. C'est ainsi que je jouai avec Michel Simon qui venait de terminer Feu Mathias Pascal de Marcel L'Herbier, avec Antonin Artaud qui venait de tourner dans la Jeanne d'Arc de Dreyer. » Ce témoignage, peu flatteur il est vrai pour René Sti, confirme que le jeune cinéaste évoluait déjà dans le milieu du théâtre.

On le retrouve 10 ans plus tard aux côtés d'abord de Fritz Lang, puis de Paul Féjos dans la réalisation de la version française de leurs films respectifs Le Testament du docteur Mabuse et Gardez le sourire sortis la même année en 1933. Comment ces deux grands cinéastes déjà célèbres à l'époque s'étaient-ils attachés les services d'un quasi-inconnu, nul ne le sait.

Cette collaboration relance la carrière de René Sti qui va enchainer sept tournages avec des comédiens populaires comme Fernandel ou Michel Simon, jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale, époque où il disparaît des plateaux de cinéma.

Ses origines juives sont sans nul doute à l'origine directe de son retrait de de la vie pubique. Pendant toute cette période, la mise à l'index des artistes juifs par les autorités allemandes a contraint René Sti à se faire discret pour ne pas être inquiété, et peut-être à quitter le territoire français.

On ne voit réapparaître son nom à l'écran que 10 ans plus tard, en mars 1947, à l'occasion de la sortie de son film Quartier chinois avec l'acteur japonais Sessue Hayakawa que l'on retrouve, en 1957, dans Le pont de la rivière Kwaï de David Lean.

Trois ans plus tard, sortent ses 2 derniers films Cache-cache police et Caprices de Paris, comédie musicale avec entre ntamment Line Renaud dans son propre rôle. Il disparaît prématurément l'année suivante à l'âge de 54 ans dans l'indifférence générale.

René Sti est inhumé au cimetière de Bagneux, 4^e division.

• 1926 : Mathusalem ou l'Éternel bourgeois, de Jean Painlevé (non crédité)
• 1926 : Les Oursins, de Jean Painlevé (non crédité)

• 1931 : Prisonnier de mon cœur, de Jean Tarride
• 1932 : L'Affaire de la rue Mouffetard, de Pierre Weill

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• (en) René Sti sur l’Internet Movie Database

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