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René Gillouin
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René Gillouin

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René Gillouin
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Biography

René Gillouin, né à Aouste-sur-Sye (Drôme) le et mort le 2 avril 1971, est un intellectuel de droite, traditionaliste et pétainiste, écrivain, critique littéraire, journaliste et homme politique français.

Biographie

Milieu social et formation

René Gillouin est protestant, fils d'un pasteur de province, de l’Église réformée de la Drôme, Émile Gillouin. Il est élève du lycée lycée de Tournon, Ampère à Lyon puis Henri-IV à Paris en 1900. Il intègre l'École normale supérieure en 1902. Il découvre alors Henri Bergson et Maurice Barrès, avec qui il correspond, fréquente les cercles d’écrivains du quartier latin, ceux du café Vachette, autour de Jean Moréas, puis de la taverne du Panthéon, où il croise le jeune Bernard Grasset, qui va devenir son éditeur. Il est membre du comité de rédaction de la revue littéraire Le Parthénon, aux côtés notamment de Guillaume Apollinaire, Georges Duhamel, Jean Giraudoux, Jules Romains, Henri Massis. Admissible à l’agrégation de philosophie, il abandonne l’Université, pour une carrière de fonctionnaire, de critique littéraire, d'essayiste et de conférencier.

Fonctionnaire, intellectuel et homme politique dans l'entre-deux-guerres

Il est fonctionnaire à la préfecture de la Seine à partir de 1905. Il fait carrière dans les bureaux du conseil municipal de Paris. Reçu premier au concours de secrétariat du conseil municipal, il est attaché à partir de 1912 au cabinet de la présidence du conseil municipal, puis directeur de cabinet jusqu’à sa démission en 1931, une place de choix pour se faire des relations, se présenter aux élections locales, et qui lui permit d’obtenir la Légion d’honneur en 1924.

Membre de la société des gens de lettres depuis 1924, il fréquente des salons mondains qui entendent « faire renaitre l’esprit de conversation dans les salons français », ceux du comité des Amies de la revue des lettres, à la fin des années 1920, et participe à la vie mondaine de la capitale, aux goûters, aux salons, aux réceptions donnés par des aristocrates, des associations ou des bourgeoises, et aux funérailles d'artistes, celles de Marcel Proust par exemple.

Ses livres sont pour la plupart des recueils d’études et d’articles publiés auparavant dans les journaux et les revues auxquels il collabore, comme La Revue de Paris, Le Mercure de France, l’hebdomadaire L’Europe nouvelle, La Revue hebdomadaire, la revue protestante Foi et vie, la Semaine littéraire en Suisse – il y tint la rubrique des livres français dans les années 1920 –, l’hebdomadaire les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, dans lequel il publie en 1931, en plusieurs articles, ses « réflexions sur l’humanisme » confronté à la « crise de civilisation » et à ses avatars « dégénérés » : « le bolchevisme, l’américanisme, le fascisme, (…) autant de triomphes du matérialisme moderne ou de l’antique idolâtrie » et où il apparaît comme un penseur chrétien à la recherche d’un « humanisme nouveau », respectueux de Dieu et du passé.

Il participe aux débats de l’époque, sur la question religieuse ( conférences de Foi et vie, de l’École des hautes études sociales en 1926-27 ), et sur des questions politiques, à propos du « malaise alsacien », de la politique pontificale et de la rupture entre Rome et l’Action française, des démocrates-chrétiens et des syndicats de cultivateurs cultivants des abbés Mancel et Trochu, . Aux débats politico-artistiques aussi. En janvier 1935, il prend la parole lors d’un débat organisé par l’Union pour la vérité sur « André Gide et son temps », en présence de Gide et aux côtés de François Mauriac, Gabriel Marcel, Jacques Maritain, Daniel Halévy, Jean Guéhenno et Thierry Maulnier. Il critique aussi les peintres étrangers de l’École de Paris, qui sont pour lui des « métèques accourus de leur Lituanie, de leur Podolie, de leur Tchécoslovaquie natales, (…) et qui, une fois chez nous, ont réussi en un tournemain, par la grâce de la trinité réclame, combine et galette, aidés parfois de divinités plus sombres encore, à décrocher la notoriété, la Légion d’honneur et les commandes officielles », alors que « des centaines d’artistes de bonne race française (…) végéteront ». Parmi lesquels, peut-être, sa propre épouse, Laure Bruni, artiste peintre, qui n’aura pas la renommée d’un Chagall ou d’un Soutine….

Il est enfin membre du jury du prix littéraire de la ville de Paris, aux côtés d’Académiciens ( Bonnard, Mauriac, Valéry, Madelin ) et d’écrivains comme Paul Chack, Giraudoux ou André Thérive. C’est à la demande du président de la société des gens de lettres et sur la proposition de Gillouin, en tant que président du groupe dé défense des travailleurs intellectuels du conseil municipal, qu’il a fondé en décembre 1935 et qu’il préside, que ce prix a été institué en 1937.

Il est souvent présenté comme un intellectuel maurrassien. L’itinéraire intellectuel de ce protestant est en fait plus complexe. Lui-même affirme en 1963 qu’il n’était « pas maurrassien orthodoxe, et même à certains égards (…) pas maurrassien du tout. Je n’admettais en effet ni le politique d’abord, ni le mathématisme qui inspirait le « preuve par neuf » de la monarchie, ni l’idolâtrie de la déesse France, ni le par tous les moyens même légaux, ni la théorie des quatre États confédérés, ni la réduction de l’individu à une abstraction ». Avant la Grand Guerre, il défend Bergson contre Maurras, qui a « parlé en fait misérablement » du premier, et pour des raisons « erronées » : « La première de ces raisons, c’est que M. Bergson est juif. Mais précisément, s’il y a jamais eu un Juif à propos duquel la question juive ne se pose pas, c’est M. Bergson. Car enfin – à moins de professer je ne sais quel barbare fétichisme du sang -, on ne saurait définir un juif uniquement par ( sa naissance ). Français, M. Bergson l’est plus pleinement qu’aucun de ceux qui lui jettent ses origines à la face. Il est Français comme le furent nos pères du XVIIe et XVIIIe siècles qui imposaient la civilisation française à l’Europe ». « En ce qui nous concerne, nous avons beaucoup lu et médité M. Charles Maurras et nous estimons que là où il est bon, il est excellent, mais que là où il est mauvais, il est exécrable », décrète-t-il en 1920. Il lui reproche ses « fureurs partisanes », un « certain fanatisme helléno-latin », sa philosophie de l’histoire, qui « dresse l’une contre l’autre deux France », et est la « semence d’inexpiables guerres civiles ». Et il s’en prend au « mysticisme » « d’un certain nationalisme, celui d’un Maurras, (…) proposant aux esprits détachés de Dieu le culte de la déesse France". Mais dans le même temps, il lui sait gré d’avoir « rendu au pays ce service inestimable de restaurer à la fois dans sa plénitude et de circonscrire dans ses bornes légitimes l’idée de l’État ». Deux raisons personnelles l’empêchèrent d’être un maurrassien orthodoxe. « Les infâmes procédés dont l’Action française a usé à ( son ) égard » durant la guerre d’abord. L’Action française l’accusa en effet d’être un « embusqué », ce qui est selon lui « complètement faux ». Ensuite et surtout son protestantisme, qui l’amena souvent à critiquer l’antiprotestantisme de l’école du nationalisme intégral. Ainsi cet article de 1916, dans lequel il reproche à Maurras sa « passion antiprotestante » qui fait « peu honneur à l’intelligence française », à propos de l’accusation selon laquelle Luther serait l’un des responsables, directement et indirectement, via Kant et Fichte, de la guerre et du pangermanisme impérialiste. Il dénonce les « divagations » de l’école de l’Action française qui colporte « d’indignes ragots » à propos de Luther et de Kant, et présente Maurras comme l’un de ces hommes « qui ont toujours l’union sacrée à la bouche et que l’on voit si chatouilleux sur l’article du catholicisme ( qui ) n’hésitent pas à blesser gravement, sans ombre de raison, par passion toute pure, leurs compatriotes luthériens ». Maurras est même présenté comme « un furieux » et un « amateur (qui) joint une folle présomption à une extrême ignorance ». Ces arguments seront repris contre Jacques Maritain ou en 1927 dans sa critique du livre de Massis, La défense de l’Occident. S’il partage le diagnostic de Massis, son « réquisitoire contre la « civilisation moderne et son insatiable et stupide appétit de puissance matérielle, son machinisme sans âme » et sa critique de l’individualisme, il dénonce son « étroitesse de pensée sur l’esprit protestant en général, sur Luther et sur Kant en particulier », sa « choquante et scandaleuse incompréhension » à l’égard de la Réforme : « Ce n’est pas l’aversion de ces nouveaux catholiques pour le protestantisme qui m’offusque, c’est la faiblesse et la légèreté qu’ils invoquent pour la justifier ». Gillouin, en outre, signala aussi, dès 1916, que Maurras, « catholique athée », et son apologétique « procatholique », ébranlent « d’une main l’édifice ( catholique ) qu’ils soutiennent de l’autre ». Sa pensée rationaliste est « en hostilité réelle et profonde avec le catholicisme » : « Fils de la Révolution, M. Charles Maurras prétend instaurer toutes choses, non pas, comme le voulait Pie X, dans le Christ, mais sans le Christ ». Ce sont les thèses qui furent mises en avant par l’Église lors de la condamnation de l’Action française en 1926. Il est aussi moins convaincu que Maurras et ses partisans des bienfaits passés de la monarchie.

Malgré ses vives critiques, Gillouin donne le 22 décembre 1928 une conférence à l’Institut d’Action française, sur le malaise alsacien. L’amiral Schwerer l’a présenté ainsi : « Si quelque dissentiments le séparent de l’Action française, nous pouvons dire cependant qu’il est des nôtres ». Il participe au débat sur la rupture entre Rome et l'Action française, par plusieurs articles donnés à L’Europe nouvelle en 1927-28. S'il se présente en analyste impartial - « Notre position de protestant et de philosophe est étrangère aux deux partis, nourrissant pour toutes deux une sympathie nuancée de réserve »-, il récuse les jugements « extrêmement faibles » du Pape et du cardinal Andreu, souligne les malentendus à propos du « Politique d’abord » et note non sans perfidie que si Rome critique la violence prêchée et préconisée, elle « s’accommode assez aisément de la violence accomplie » : « Si Napoléon III s’était amusé à parler, pendant vingt ans, du 2 décembre, l’Église n’aurait pas eu pour lui assez de foudres. Comme il s’est contenté de l’exécuter, il a eu dès le 3 au matin toute l’Église avec lui. Et Mussolini… ». Il souligne aussi, comme le quotidien de Maurras, que la « politique pontificale n’était guère favorable aux intérêts français et même formellement contraire ». Il écrit même que « la politique de Pie XI est plus dangereuse encore que la politique de guerre de Benoit XV », car, outre que le Pape serait « intellectuellement d’affinités et de culture germaniques », sa philosophie est celle « d’un idéologue » ; c’est « une philosophie pacifiste plutôt que pacifique, humanitaire plus qu’humaine, dont les postulats essentiels, désarmement sans sécurité, (…), confiance aveugle dans la bonne foi des agresseurs d’hier, internationalisme, anticolonialisme, principe de l’égalité des races, sentent à plein nez l’utopie et la chimère ». Ce qui lui vaut la protestation indignée du rédacteur en chef de La Croix, qui le taxe « d’auxiliaire de l’Action française » : « En opposant ainsi la politique pontificale à la France, M. Gillouin réédite en termes modérés mais aussi péremptoires, l’abominable dilemme de l’Action française, assimilant le Pape dressé contre la France à un père qui ordonnerait à ses enfants – les catholiques de France – de tuer leur mère ! ». En 1937, s’il s’excuse de son absence lors de la journée d’hommage à Maurras au Vélodrome d’hiver pour fêter sa sortie de prison, il s’associe au jubilé littéraire du directeur de l’Action française fêté par la Revue universelle d'Henri Massis. Son article ne comporte aucune réserve vis-à-vis du maître du nationalisme intégral ; il vante au contraire « la magnifique virilité du génie maurrassien » et présente Maurras comme « un héros de l’intelligence (…) et de la volonté », doté d’un « sens historique et politique d’une sûreté presque infaillible ». C’est que la pensée maurrassienne est « à l’origine (…) de cette magnifique résurrection des idées d’ordre, de hiérarchie, de discipline, qui étaient le fondement même de notre civilisation occidentale (…) et dont la restauration est seule capable de la sauver ». Et de souhaiter que la France « entre enfin dans ce mouvement de renaissance qui emporte tant d’autres pays vers de nouveaux destins ». Allusion aux fascismes voisins, qu’il nuance en affirmant que la France doit y entrer « avant toute chose avec la qualité particulière de son patriotisme, pur de tout particularisme étroit ou hostile, à la fois passionnément national et généreusement humain ». Un patriotisme consubstantiel à « un certain esprit de liberté » et une France qui « ne saurait concevoir d’ordre que volontairement consenti, de hiérarchie rationnellement justifiée ». En 1939, on le trouve encore à la table d’honneur lors d’une réunion organisée par Trochu salle Wagram pour célébrer l’élection de Maurras à l’Académie française, en présence du « maître » évidemment, aux côtés de Le Provost de Launay, Abel Bonnard, Lémery, Georges Claude, Firmin Roz, etc..

Gillouin est un intellectuel antimoderne, hostile à l’égard de l’égalité démocratique, très critique vis-à-vis des valeurs et des principes de 1789 et de l’idéologie démocratique et républicaine. Cet intellectuel protestant écrit en 1921 à propos de « l’attitude politique du protestantisme français » : « Si la France, à l’époque de la Réforme, fût devenue en majorité ou en totalité protestante, elle eût évolué vers une forme de démocratie différente de celle que nous voyons se réaliser sous nos yeux, vers ce que nous avons appelé une aristo-démocratie. (…) Le protestantisme étant demeuré une minorité, il eût encore suffi, à notre avis, que Louis XIV évitât l’insigne folie de la révocation de l’Edit de Nantes pour que la Révolution rousseauiste fût épargnée à la monarchie. (…) Le protestantisme eût dû, selon nous, se resserrer sur lui-même, au lieu de se diluer et de se perdre dans la nation (…). Nous estimons que nos coreligionnaires, dans leur ensemble, ont commis plus qu’une imprudence (…) en répondant sans restrictions d’aucune sorte aux avances dont ils ont été l’objet de la part des fondateurs de la IIIe République, et en paraissant considérer comme un triomphe personnel l’avènement d’une démocratie de type rousseauiste, optimiste et égalitaire. Nous estimons que certains d’entre eux, arrivés aux premiers rôles de la politique, ont commis plus qu’une faute, en couvrant de leur autorité intellectuelle et morale les chimères et les excès du pseudo-rationalisme jacobin, notamment en matière d’éducation. Si la France, à l’époque de la Réforme, fût devenue en totalité ou en majorité protestante, elle eut évolué vers une forme de démocratie différente (…), vers ce que nous avons appelé une aristodémocratie ». De même, en 1928 : « C’est un grave sujet de méditation (…) pour la politique française d’avoir chassé le protestantisme de France sous la forme virile, rationnelle, authentiquement spirituelle du Calvinisme (…) pour l’accueillir deux siècles plus tard sous sa forme féminisée, purement affective, corrompue et corruptrice du Rousseauisme ». En février 1942, dans les colonnes de la Revue des deux Mondes, il s’en prend encore à Rousseau, accusé d’être à l’origine d’une « religion nouvelle » qui a perverti le dogme chrétien traditionnel.

Après avoir été candidat « d’union républicaine, démocratique et sociale », sans succès, aux élections municipales de 1925 ( 5e arrondissement, quartier de la Sorbonne ) - il était alors proche de la Ligue républicaine nationale -, il est élu en décembre 1931, à la faveur d'une élection partielle, conseiller municipal de la capitale, dans le VIe arrondissement, avec l’investiture de l’Alliance démocratique et de la Fédération républicaine, réélu en avril 1934, après que sa première élection a été invalidée, en mai 1935, puis devient vice-président du conseil municipal de Paris en juin 1937.

Il s’est présenté aux législatives à Paris en 1932 contre le sortant Marcel Héraud, en vain. Il est alors un « républicain national indépendant ». Il lui a été demandé de se présenter dans la Drôme aux législatives de 1936.

Il a fait partie des conseillers municipaux signataires de deux affiches, celle du 5 février 1934 protestant contre l’éviction du préfet de police Jean Chiappe, et celle protestant contre les conclusions de la commission parlementaire sur la Crise du 6 février 1934. Gillouin a été légèrement blessé lors de l’émeute parisienne du 6 février. Il fait alors partie des Jeunesses patriotes. Il appuie en 1934-35 comme d’autres conseillers municipaux le Front national (années 1930), l’union des ligues mise en place au lendemain du 6 février. Il prend part ainsi en mars à une réunion à Paris aux côtés de représentants de l’Action française, de la Solidarité française et des Jeunesses patriotes. La réunion rendit hommage aux morts, « victimes d’un gouvernement criminel» et appela à la résistance contre « les forces antifrançaises ». Il participe à un banquet de la section du 6e arrondissement de l’Action française en juin 1935, et y prend la parole, aux côtés d’autres conseillers municipaux ( Trochu, le secrétaire général du Front national, des Isnards, Darquier de Pellepoix ): « Nous en avons assez de voir un grand et noble pays comme la France avoir un gouvernement indigne de lui. Il n’y a pas de crise financière. Il n’y a qu’une crise politique ».

Au conseil municipal de Paris, en juillet 1936, il dénonce « la venue de véritables hordes venues des quartiers éloignés de Paris ( envahissant ) le quartier latin criant ou plutôt hurlant les journaux d’extrême gauche, narguant ou insultant la paisible population bourgeoise ( sic ) ». Cette situation revêt selon lui « depuis le triomphe électoral du Front populaire une acuité toute nouvelle » : « Les provocations aux nationaux se font de jour en jour plus violentes, plus insultantes ». Ce qui l’indigne, ce n’est pas « la substance même des événements », c’est le fait « qu’ils portent, avec une criante évidence, la marque de l’étranger ». Il accuse alors les communistes « de rejeter sur les nationaux tous les incidents et attentats (…) que provoquent sournoisement les communistes », il voit la main de Moscou dans le déclenchement des grèves, tout en reconnaissant « le pitoyable sort de certaines catégories de travailleurs des deux sexes en effet réduits à des salaires de famine ». Il souligne « l’immensité, la diversité, la puissance des moyens mis en œuvre pour bolcheviser notre pays », analysant longuement un à un, les films diffusés par le PCF, « véritables brûlots de guerre civile » car « destinés spécialement à exaspérer les ouvriers contre le patronat ». Il déplore l’absence « d’un État fort et véritablement national ». En 1934, il a proposé un projet de vœu xénophobe relatif aux commerçants étrangers. Lors d’une séance du conseil municipal en décembre 1938, il demande l’interdiction de la pièce de Jean Cocteau, Les Parents terribles, , qu'il qualifie « d'immorale, d'antifamiliale et d'antisociale" et déclarant que sa pièce « relève moralement de l’excitation des majeurs à la débauche »».

Dans les années 1930, René Gillouin fréquente les cercles parisiens des "nationaux". Il fréquente les banquets du Cercle Fustel de Coulanges ainsi que le salon politico-mondain parisien et royaliste de la comtesse Gérard de Rohan-Chabot, où il rencontre Charles Maurras. En 1936, il signe l’hommage des conseillers municipaux parisiens de droite à Charles Maurras, « dont la pensée honore la France », au lendemain de la condamnation de Maurras pour provocation au meurtre qui lui valut un séjour en prison, et devient membre du comité d'honneur du Cercle Jacques Bainville de Paris, aux côtés de Bonnard, Maurras, Georges Claude, Daudet notamment.

Il fréquente également les dîners de la Revue de Paris -, et ceux des Affinités françaises. Il est aussi lié à la Fédération républicaine – il a été secrétaire du groupe municipal de la Fédération républicaine et de l’Action nationale et sociale, constitué en 1935, en tant que membre du parti de Louis Marin. On le trouve au déjeuner du comité de patronage de la Fédération républicaine de la Seine en 1932, aux côtés de parlementaires de ce parti, ainsi qu'au banquet de clôture du congrès du parti en 1937.

Dans les années 1934-35, il réunit à son domicile un petit groupe de personnalités rencontrées à ces dîners, comme le juriste Raphaël Alibert, futur garde des sceaux de Vichy, Henri Massis, le directeur de la Revue hebdomadaire François Le Grix et des professeurs de droit comme Achille Mestre. Il fréquente aussi l’association protestante la Cause, lorsque cette association se politisa de plus en plus, dans un sens anticommuniste. Il fréquente les divers groupes fondés par Jean Coutrot ( le groupe X-Crise, le Centre d’études des problèmes humains, les entretiens de Pontigny ) aussi. Il est membre du Centre d'études des problèmes humains, fondé en 1936 par Alexis Carrel, qui devient sous Vichy la Fondation française pour l'étude des problèmes humains, instituée par la Loi du 17 novembre 1941, revue le 14 janvier 1942. Il est alors membre de son Comité exécutif. En 1936, il est membre du comité directeur du Rassemblement national, fondé en réaction au Front populaire, aux côtés du général Maxime Weygand, d'Abel Bonnard, de Gaston Le Provost de Launay, Bernard Faÿ notamment. On le trouve en mai 1938 parmi les nouveaux membres du comité directeur de la Société des Amis de la Russie nationale, récemment fondée pour contrecarrer l’action de la société des Amis de l’union soviétique et soutenir les « Russes blancs », présidée par le sénateur Henry Lémery. Il fréquente aussi les réseaux de la "jeune droite" : les dîners de la Revue du XXe siècle organisés par son directeur Jean de Fabrègues, tel celui de février 1935 présidé par Abel Bonnard, ou des conférences de la revue Combat, comme en 1936 sur le thème "Tradition et révolution en Art": il préside cette conférence et discourt sur "l'art devant les masses et les dictatures totalitaires" et "le principe de la personne humaine et les dictatures totalitaires".

Gillouin, qui tint une conférence aux Affinités françaises en janvier 1933 à propos de trois théoriciens allemands du troisième Reich, soulignant que la « pensée des théoriciens du troisième Reich conduit par toutes ses avenues à la guerre, ou à la révolution ou à l’une ou l’autre » d’autant que l’Europe est entrée dans « l’ère des folies collectives, des crimes passionnels collectifs », condamne les revendications germano-italiennes sur l’empire français lors d’une réunion du Parti républicain national et social à Lyon, aux côtés de Xavier Vallat. En 1939, dans la revue Notre combat fondée par l’éditeur Robert Denoël, il publie en décembre « Hitler peint par lui-même ».

En 1939-40, il fait partie du cabinet de son condisciple de l'École normale supérieure Jean Giraudoux, commissaire à l'information.

Sous l'Occupation: de Vichy à l'exil en Suisse

Gillouin a accueilli avec ferveur l’État français du maréchal Pétain, alors qu’il a perdu son fils unique, Marc, décédé dans les combats de la « bataille de France », en mai 1940. Il est de l'été 1940 jusqu'en 1942 l'un des intimes et l'un des conseillers de Pétain, pour lequel il aurait rédigé plusieurs discours radiodiffusés et des articles parus dans la Revue des deux Mondes. Gillouin a été brièvement secrétaire général à l’instruction publique au ministère de l’Éducation nationale à l’été 1940.

Il se fait le thuriféraire et le doctrinaire de la Révolution nationale, il dénonce les « responsabilités des écrivains et des artistes » dans la défaite, s’en prenant à leur immoralité : Léon Blum pour son livre sur le mariage, Cocteau, Gide. Selon lui, le nouvel État français se devait de « bannir de son sein, et de dépouiller de toute influence dirigeante, les individus et les groupes qui pour des questions de race ou de convictions, ne pouvaient ou ne voulaient souscrire au primat de la patrie française », aux premiers rangs desquels il plaçait les Juifs. En janvier 1942, lors d’une conférence devant les Amis de l’Université, sur la démocratie et l’État, il souligne l’opposition entre « les conditions indispensables à la conduite de l’État, gardien vigilant de l’intérêt général » et « le principe même de la démocratie, qui délègue le pouvoir au nombre ». Il en conclut que « seule une aristocratie d’esprit, dotée d’une noblesse morale et ayant conscience de ses hautes responsabilités, peut remplir la mission de gouverner ». Dans la Revue des deux Mondes du 15 février 1942, il publie un article intitulé « La démocratie contre l'État » dans lequel il en appelle à la constitution d'une « aristocratie d'État », définie comme « une élite d'hommes capables de penser et d'œuvrer individuellement ou en équipes et qui aient le sens, l'amour, le culte de l'État ».Sa réflexion, dans ses articles et ses conférences sur la nature du nouvel État français l’amène à le distinguer à la fois du « 'égime démocratique et libéral de la IIIe République », de la conception « démolibérale », et des « régimes autoritaires », de la « conception fasciste ou naziste ( sic ) ». Ce nouvel État « se distingue du régime ancien par quatre caractéristiques: il est national, autoritaire, hiérarchique et social » et son pouvoir est « à la fois absolu et limité ». Limité car il « rend tout son sens à cette distinction du spirituel et du temporel, (…) caractéristique de la civilisation chrétienne », « s’incline devant les valeurs spirituelles de la religion, reconnait comme un autre absolu la dignité de la personne humaine » car « l’Homme vient de plus profond que l’État ». « Nous n’abjurons pas le libéralisme pour un caporalisme », ajoute-t-il. Limité aussi car il « reconnaît le droit des groupes naturels tel que la famille, la région, la profession, (…) les communautés de tout genre qui lui préexistent ». Quant à l’égalité, notion chrétienne selon lui, s’il reconnaît que les hommes sont égaux à la fois devant Dieu et devant la loi, l’égalité « doit s’encadrer dans une hiérarchie rationnelle fondée sur la diversité des fonctions et mérites et ordonnée au bien commun ». Car « la liberté-principe entraine inévitablement le triomphe des forts et l’écrasement des faibles » et explique « le scandale d’une monstrueuse inégalité des conditions ». Ses réflexions visent moins à définir le nouvel État qu’à préciser ses conceptions sur la nature du pouvoir et à souligner la nécessité d’opérer « une indispensable conciliation entre l’égalité et la hiérarchie » de même que « l’indispensable conciliation de l’autorité avec ( …) les libertés concrètes, seules véritables » car « l’autorité est indispensable à la liberté elle-même ». Dans son ouvrage Problèmes humains, problèmes français, c’est la « notion même de démocratie ( qui est ) soumise à une critique sévère » selon ses propres mots. Il y dénonce « la corruption de l’État par la démocratie »,'responsable du « désastre de 1940 », il y critique « la démocratie telle que la France l’a comprise et pratiquée » jusqu’en 1940 : « l’omnipotence du nombre, l’empire de la bureaucratie (…) et de la centralisation étouffante, la compétence du suffrage étendue à tout », l’individualisme et le rationalisme « érigés en dogmes et dressés en ennemis contre les sociétés naturelles (…) et les mœurs et croyances traditionnelles ». Emigré en Suisse, il valorise la démocratie de ce pays : « Rien de pareil en Suisse, où le bienfait du fédéralisme permet à la qualité de tempérer la quantité, à la décentralisation de limiter la bureaucratie ; où la discussion, même dans le domaine politique, s’arrête devant certains principes incontestés, tels que la religion, la société, l’armée, la patrie, (…) où la liberté de l’individu se définit par l’obéissance à la loi, où la raison et la foi font bon ménage, où l’esprit de progrès prend son point d’appui non pas dans le mépris mais dans le respect du passé ». « Et c’est pourquoi, conclut-il, démocrate pour la Suisse, je ne saurais l’être pour la France, tant qu’on ne m’aura pas indiqué les moyens de transfuser à la démocratie française (… ) les vertus ( de la démocratie helvétique ) », qu’il qualifie d’« aristarchi' ».

Toutefois, si un des articles de Gillouin, en 1942, consacré à « l’utopie pacifiste ou humanitaire » se caractérise par des attaques contre les « chimères'» qui enivrent les Français depuis le XVIIIe siècle, des « saturnales de 1789 jusqu’aux folies du Front populaire », et dénonce la franc-maçonnerie, il rappelle pour s’en moquer les généraux inconscients en 1940 de « l’existence à nos frontières de peuples armés jusqu’aux dents et prêts, et décidés à se servir contre nous de leurs armes », l’absence « d’esprit guerrier » chez les chefs de guerre, ce qui mena à « la servitude par le détour de la défaite ». Et publiquement, dans une conférence qu’il préside en l’honneur d'Henri Bergson, il souligne avec malice le fait qu’elle est tenue « par un jésuite sur un philosophe israélite étant présidée par un protestant ». Son ami Marc Boegner le décrit comme un partisan de la fermeté face aux Allemands, et un opposant de l’amiral François Darlan – « l’amiral Darlan mérite la Haute Cour », lui aurait-il confié en janvier 1942. Et peut-être aussi de Laval et d’autres ministres, selon un témoignage indirect de Paul Claudel. Des journaux collaborationnistes comme L’Œuvre l’ont attaqué, et le fasciste autoproclamé Lucien Rebatet écrit dans son pamphlet Les décombres que Gillouin était convaincu dès l’automne 1940 de « l’aide imminente et formidable de l’Amérique » et de « l’invincibilité des Anglais ». Il le dépeint ainsi : « Des quasi-ministres comme le sieur René Gillouin, petit pion sinistrement ouaté, l'œil en biais derrière les lunettes, cafard protestant - espèce pire encore que la papiste - familier néanmoins de tous les évêchés, éminence grise du nouvel État, ayant toutes ses entrées au pavillon de Sévigné».

Il est l’un des rares hommes d’extrême droite dans l’entourage de Pétain à dénoncer les mesures prises à l’encontre des Juifs, note Marc Ferro dans sa biographie consacrée à Pétain. Il s'est opposé au statut des juifs et aux rafles antisémites à partir de l'été 1941, comme son ami le pasteur Marc Boegner qui, par l'entremise de Gillouin, a envoyé au maréchal une lettre de protestation. Il écrit lui aussi à Pétain une lettre de protestation après le message du 10 octobre, lui qui avoue avoir jusqu’alors professé l’antisémitisme d’État: « La révocation de l’édit de Nantes, qui est restée comme une tache sur la gloire de Louis XIV apparaitra, Monsieur le Maréchal, comme une bergerie à côté de vos lois juives. (…) Je le dis, monsieur le Maréchal, en pesant mes mots, que la France se déshonore par la législation juive dont votre radio vient d’annoncer la dernière étape ». D’autres lettres suivront en 1942, aussi acerbes : « Le gouvernement français, incapable de s’arrêter sur la pente des concessions, des soumissions et des démissions, a fait un pas de plus dans la honte. Non content de persécuter des hommes au-delà de toute humanité, il a consenti à se faire bourreau de femmes, tortionnaire d’enfants. (…) Par la voix de ses prêtres et de ses pasteurs, par sa résistance spontanée à l’exécution de consignes atroces, elle a signifié à votre gouvernement qu’il avait outrepassé ses droits et manqué à ses devoirs. Ce gouvernement qui n’avait jamais été aimé ni respecté par personne est aujourd’hui exécré et méprisé par l’immense majorité des Français ».

En décembre 1941, les Allemands et le ministre de l'intérieur Pierre Pucheu s'opposent à sa nomination comme conseiller municipal de Paris et il est révoqué. Il se retire de la vie politique en 1942 après le retour de Pierre Laval, se réfugiant dans sa maison de Vaison-la-Romaine puis il passe en Suisse et échappe ainsi à l'Épuration. Gillouin vécut en Suisse de 1943 à 1948, où il fréquenta les émigrés vichystes.

Gillouin a publié à Genève deux ouvrages. Le premier en 1944, dans lequel il ne renie rien de ses convictions favorables à la Révolution nationale, bien au contraire. Aucune allusion dans cet ouvrage à l’antisémitisme de Vichy, qu’il a pourtant condamné en privé, ou à la Milice. Pour lui, Pétain « a été désigné et en quelque sorte suscité par la ferveur populaire » en juin 1940, il a eu « un sentiment juste et profond du problème français et l’a abordé avec les vues les plus saines, les plus fermes et les plus pertinentes » et ses réalisations, « inégalement heureuses ( sic ), n’en eussent pas moins engagé la France dans les voies de son salut et de son relèvement ». Révolution nationale qu’il définit par le « primat de la patrie sur les partis, de l’autorité sur la liberté, de la hiérarchie sur l’égalité », par la « défense de la race par l’hygiène (…), la réglementation sévère de l’immigration et des naturalisations », par « l’esprit de discipline », le « sentiment communautaire » et le « culte de l’abnégation et du sacrifice ». Et surtout, il espère que « ce programme gardera ou gagnera l’assentiment des élites françaises ». En 1946, dans Aristarchie : ou recherche d’un gouvernement, il se déclare hostile à la Constitution de la IVe République : « Elle durera dix ans ou moins, et elle laissera la France un peu ou beaucoup plus bas qu’elle ne l’aura trouvée ». Il y souligne les protestations « religieuses, catholiques et protestantes, contre le racisme, l’antisémitisme, le nazisme » ( mais aussi le communisme ) ainsi que « la résistance héroïque opposée par d’innombrables prêtres, pasteurs et fidèles aux abdications et aux reniements ». Il donne en Suisse des conférences, dès 1942, publie dans des journaux suisses ( La Gazette de Lausanne, La vie protestante )et ses ouvrages sont prisés par des journalistes du Canton du Valais comme le maurrassien René Braichet. Il a fréquenté en Suisse le penseur libéral-conservateur Wilhelm Röpke, qui va devenir son ami; la pensée de Gillouin va l'inspirer. Il l'accompagne à la réunion annuelle de 1957 de la Société du Mont-Pèlerin, à Saint-Moritz. En Suisse, Gillouin a aussi publié en 1947, avec Jacques Ellul et Paul Tournier, L’Homme, mesure de toute chose, édité par le Centre protestant d’études à Genève. Il prend part en 1946, 1947 et 1949 aux rencontres internationales de Genève, pour répondre en 1946 à Julien Benda sur le rôle des intellectuels, notant « l’avilissement des valeurs dans le monde moderne » et « le manichéisme stupide en vertu duquel, dans un conflit, chaque adversaire s’attribue le monopole de la vérité » et souligner les effets néfastes de la « civilisation industrielle », qui déshumanise l’homme et le pousse en compensation au nationalisme, au chauvinisme et au racisme, pour discourir en 1947 sur la question « progrès technique et progrès moral », soulignant la « libido déchaînée » de la civilisation moderne et le risque de « destruction de tout ce qui reste de civilisation, l’anéantissement de toutes nos raisons de vivre », et pour déplorer en 1949 la « mort de Dieu ».

En juin 1967, Gillouin s’élève contre un article de Jean-François Revel dans L’Express ( no 829 ), lui imputant « une action criminelle et déshonorante », l’arrestation de juifs lors des rafles du Vel d’Hiv qu’il aurait dirigée. La rectification, postérieure de trois semaines à l’article incriminé, et jugée « sèche et impersonnelle et n’exprimant ni regrets, ni excuses » le pousse à aller en justice, pour propos calomnieux : Jean-Jacques Servan-Schreiber fut condamné à 1 000 francs d’amende, Revel à 500 francs et le jugement dut être publié par L’Express.

L'après-guerre

De retour en France, Gillouin figure lors des législatives de 1951 sur une liste nationale d’action démocratique et sociale, dans la première circonscription de la Seine, dans le contexte de l’offensive électorale de la mouvance néo-vichyste, à l’initiative de l’avocat de Pétain, Me Jacques Isorni.

Jusqu'à sa mort, Gillouin compte parmi les sympathisants de l'Action française demeurés nostalgiques du régime de Vichy et du maréchal. Gillouin a d’ailleurs donné une conférence en mars 1951 dans le cadre des conférences du vendredi organisées par les Écrits de Paris, intitulée « Le maréchal Pétain tel que je l’ai connu ». Lors du procès de Pétain en 1945, il a envoyé de Suisse une lettre aux avocats du maréchal, lue par Me Payen. Selon lui, le maréchal était victime d’un « détournement de vieillard » et n’était pas informé des agissements de Darlan et de l’aide apportée aux Allemands en Syrie. Selon André Thérive, la paternité du terme polémique de « résistantialiste » lui revient, dans un article de la Gazette de Lausanne, en 1947, pour « désigner l’imposture des faux résistants », un an avant le chanoine Jean-Marie Desgranges et son livre Les crimes masqués du résistantialisme.

En France, après la Libération, Gillouin collabore à Paroles françaises, au Courrier français (1948-1950), aux Écrits de Paris, à L'Ordre français, à La Nation française de Pierre Boutang, dès son premier numéro en 1955 jusqu'en 1967, à la vénérable Revue des deux Mondes, fief de la droite académique. Ses opinions sont parfois publiées dans Le Monde, jusqu'en 1968.

Il est membre du conseil d'administration d’un club de réflexion international, conservateur et chrétien, fondé à Munich en 1951, la Abendländische Akademie ( Académie occidentale ) aux côtés de personnalités surtout allemandes liées à la CDU/CSU. Après avoir signé un article dans le numéro du 1er juillet 1951 des Ecrits de Paris intitulé « Elites françaises, occupez-vous de politique », il lance un appel lors d’une conférence organisée sous les auspices de cette revue : « Producteurs français, la politique vous appelle ». Lors de cette conférence qui eut lieu le 23 novembre 1951, il invitait à « défendre la liberté d’entreprise (…) contre l’emprise sans cesse croissante du dirigisme économique et du planisme systématique » et demandait à la bourgeoisie de remédier à « sa déficience politique » car elle s’était bornée jusqu’alors à « faire de la politique la servante des affaires, de ses affaires (…) au lieu de devenir la « classe dirigeante ». Il a alors le projet de constituer un Centre de hautes études politiques. Il obtient l’accord du général Maxime Weygand, du banquier Alfred Pose, d'un patron, Georges Laederich « et de son groupe d’industriels d’avant-garde ». Ce qui mène à la fondation en 1954 du Centre d'études politiques et civiques ( CEPEC ), club de réflexion patronal dont il est l'un des vice-présidents fondateurs et l'un des principaux animateurs avec l'économiste Louis Salleron.

Durant la guerre d'Algérie, il signe en octobre 1960 le Manifeste des intellectuels français pour la résistance à l'abandon, en réaction au Manifeste des 121.

Gillouin fréquente l’Institut et l’Académie française depuis l’avant guerre et Vichy. Mais ses tentatives pour se faire élire ont toutes échoué. Il a donné trois communications à l’Académie des sciences morales et politiques, en 1939, 1957 et 1959. La deuxième sur le thème « gouvernement et représentation », au cours de laquelle il déclare que la « sacralisation du principe majoritaire conférant à la moitié plus une du suffrage universel une valeur morale (…) est une mystification » - André Siegfried, Jacques Bardoux et Gabriel Marcel présentèrent des observations – et la seconde sur les « aspects moraux et spirituels de la civilisation du travail », à laquelle répondirent Marc Boegner et Gabriel Marcel. Il y est présenté comme vice-président du CEPEC.

Publications

  • La Comtesse Mathieu de Noailles : biographie critique, E. Sansot et cie, 1908
  • Henri Bergson. Choix de textes avec études du système philosophique, Paris, Denis Michaud, 1910, 220 p. (Compte rendu dans la Revue néo-scolastique de philosophie), rééd. 1928, Rasmussen
  • La Philosophie de Henri Bergson, Grasset, 1911
  • Idées et figures d'aujourd'hui, 1919
  • Questions politiques et religieuses, B. Grasset, 1925
  • Esquisses littéraires et morales, B. Grasset, 1926 (recueil d'articles parus dans la Semaine littéraire de Genève)
  • Le Destin de l'Occident, 1929
  • Hitler peint par lui-même, Imp. La Technique du Livre, 1939
  • Problèmes français, problèmes humains, Genève, Ed. du milieu du monde, 1944
  • Aristarchie : ou recherche d’un gouvernement, Genève, Éditions du cheval ailé, 1946
  • L'Homme moderne bourreau de lui-même, Le Portulan, 1951 (recueil d'études; compte-rendu dans le journal suisse "Feuille d'avis de Neuchâtel", 3 septembre 1951 ) )
  • Trois études politiques : La constitution qu'il faudrait à la France : Les quatre principes de la légitimité démocratique. Le problème social et le communisme, Collection Écrits politiques, Écrits de Paris, 1951
  • J'étais l'ami du maréchal Pétain, Plon, 1966 (préface du pasteur Boegner)

    Notes et références

    Bibliographie

    • Angelo Tasca, La France de Vichy, Archives inédits d'Angelo Tasca, sous la direction de David Bidussa et de Denis Peschanski, 1995
    • Yvan Combeau, Philippe Nivet, Histoire politique de Paris au XXe siècle: une histoire locale et nationale, Presses Universitaires de France, 2000
    • Pierre-André Taguieff, Grégoire Kauffmann, Michaël Lenoire, L'antisémitisme de plume: 1940-1944, Berg, 1999, p. 58-59
    • Michel Leymarie, Jacques Prévotat, L'Action française: culture, société, politique, Presses Univ. Septentrion, 2008
    • Gabriel Boillat, La Librairie Bernard Grasset et les lettres françaises, Volume 3, Librairie H. Champion, 1988
    • Louise Weiss, La Résurrection du chevalier: juin 1940-août 1944, vol. 2, A. Michel, 1974
    • Jeanne Merle d'Aubigné, Violette Mouchon, Emile C Fabre, Les Clandestins de Dieu: CIMADE 1939-1945, Genève, Labor et Fides, 1989, p. 16
    • Raymond Brugère, Veni, vidi Vichy ... et la suite : Témoignagnes, 1940-1945, Deux-Rives, 1953
    • Jean-Michel Barreau, Vichy, contre l'école de la République: théoriciens et théories scolaires de la «Révolution nationale», Flammarion, 2001
    • Francis Bergeron, Philippe Vilgier, De Le Pen à Le Pen: une histoire des nationaux et des nationalistes sous la Ve République, D.M. Morin, 1986

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