Pierre Matras

Le général de brigade aérienne Pierre Émile Matras, né le 29 août 1914 à Valence (Drôme) et mort le 22 mars 1998 à Toulouse (Haute-Garonne), était un aviateur français.

Pierre Matras naît le 29 août 1914 à Valence (Drôme).

Entre-deux-guerres

Fils d'architecte, après des études secondaires, au lycée Saint-Louis, à Paris, il prépare le premier concours de recrutement direct de l'École de l'air et y entre dans la promotion « Guynemer » (1935). Engagé dans l'armée de l'air le 14 novembre 1935, il est élève-officier aux Petites Écuries à Versailles, il entame deux années d'études et devient un pilote confirmé après des cours théoriques et des stages divers. Il obtient le 26 juin 1936 son brevet de pilote militaire numéro 25.086. En juillet 1938, il est affecté comme sous-lieutenant à la 4e escadrille au groupe de chasse 2/1.

Seconde Guerre mondiale

Le 28 août 1939, il s'installe sur le terrain de Buc (Yvelines) et participe à la défense de la région parisienne. Le 14 mai 1940, alors qu'il est devenu lieutenant, il abat un avion ennemi Messerschmitt Bf 110 au cours de la percée de l'armée allemande sur la Meuse à Dinant (Belgique) avec son Bloch MB.152 mais il est descendu à son tour et grièvement blessé par une balle qui lui traverse le bras gauche. Pour lui, la bataille de France se termine sur un lit d'hôpital. À la sortie de l’hôpital, il rejoint son groupe et prend le commandement de la 4e escadrille au Luc. Parallèlement, il est instructeur à l'École de l'air jusqu'en septembre 1942.

Après le débarquement allié en Afrique du Nord, les Allemands envahissent la zone libre et son groupe de chasse est dissous. Renvoyé dans ses foyers, il n'a plus qu'un seul objectif, quitter la métropole et rejoindre l'Afrique du Nord. Mais victime de graves ennuis de santé, ce n'est qu'en septembre 1943 qu'il y parvient. Il passe par l'Espagne, où il est détenu prisonnier pendant trois mois, puis rejoint enfin Casablanca. Il est affecté à l'école de chasse de Meknès où ses compétences le désignent pour être instructeur, mais il préfère se battre et il se porte volontaire 22 mars 1944 pour partir à l’escadrille « Normandie » sur le front russe. Le 8 mai 1944, il le rejoint à Toula. Après la mort de Marcel Lefèvre, le colonel Pouyade lui confie le commandement de la 3e escadrille. Entre le 9 et le 24 octobre, il abat cinq avions allemands, suivis par trois autres Focke-Wulf Fw 190 en janvier et février 1945. Après la victoire alliée, il rentre en France le 20 juin 1945 avec le Normandie-Niémen, avec neuf victoires aériennes homologuées à son palmarès. Il retrouve Paris et sa famille après une absence de deux ans et prend le commandement du Normandie-Niémen jusqu'en 1946.

Après-guerre

En décembre 1946, il débute une brillante carrière qui le conduit à exercer de nombreuses responsabilités au sein de l'armée de l'air, à l'état-major ou comme commandant de base aérienne. Il entre au cabinet militaire du Ministre de l'Air André Maroselli en février 1947, et neuf mois plus tard, au deuxième bureau de l'état-major. Il prend le 15 janvier 1948 le commandement de la 2e escadre de chasse à Dijon. De 1950 à 1953, lieutenant-colonel, il est en fonction à l'état major de la 1re division aérienne à Lahr (Allemagne). De 1953 à 1955, il commande la défense aérienne à Versailles. Devenu colonel en juillet 1955, il commande ensuite la base aérienne 103 Cambrai jusqu'en 1958. En février 1958, il est détaché auprès du Commandement supérieur des forces alliées en Europe. En 1960, il est affecté comme officier supérieur adjoint (OSA) au commandement de la 1ère région aérienne à Dijon. Il prend part à la guerre d'Algérie où, de mai 1961 à juillet 1962, il est adjoint « Air » au général commandant interarmées au Sahara.

Il est promu général de brigade le 1 avril 1962. Il prend le commandement air de la zone outre-mer de Brazzaville. Rentré en métropole en 1965, il est nommé adjoint au général commandant le 1er commandement aérien tactique. Il termine sa carrière comme chef de la mission militaire française auprès du commandant de la 4e force aérienne tactique alliée à Ramstein (Allemagne). Placé en position de congé définitif du personnel navigant en août 1967, il quitte le service actif en septembre 1969 après 34 années de service et avec 4000 heures de vol.

Il décède le 22 mars 1998 à Toulouse, à l'âge de 83 ans, et repose dans le cimetière Saint-Lazare, 209 Avenue de Romans à Valence.

• Grand Officier de la Légion d'honneur
• Grand-croix de l'Ordre national du Mérite
• Croix de la Valeur militaire
• Croix de guerre 1939-1945 avec palmes
• Médaille des évadés
• Médaille de l'Aéronautique
• Ordre du Drapeau rouge (URSS)
• Ordre d'Alexandre Nevski (URSS)
• Médaille pour la victoire sur l'Allemagne dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945 (URSS)