Pierre-Mathieu Parein du Mesnil
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Biography
Pierre-Mathieu Parein du Mesnil, né le au Mesnil-Aubry (près d'Écouen), et mort le dans la même localité, en Seine-et-Oise, est un général écrivain et pamphlétaire français de la Révolution et de l’Empire.
Biographie
Fils d'un sellier du Mesnil-Aubry, Parein travaille comme copiste chez un avocat de Paris, avant la Révolution. Le , il participe à la prise de la Bastille. Élu au Comité des Vainqueurs de la Bastille pour ses dons d'écriture et ses capacités en matière légale, il devient l'un des porte-paroles des Vainqueurs et, avec l'ingénieur Estienne, l'écrivain et académicien Jean Dusaulx ou l'apprenti-vitrier Jean Antoine Rossignol, l'un des plus actifs et des plus revendicatifs représentants du mouvement parisien, signant les pétitions et les demandes présentées à l'Assemblée nationale au nom des Vainqueurs. Le , il fait paraître dans la Chronique de Paris un article sur les cérémonies funéraires organisées en l'honneur de Fausset, un Vainqueur décédé, auxquelles ont assisté 20 000 parisiens.
De même, en 1791, il publie le seul drame consacré à la prise de la Bastille jamais écrit par l'un de ses participants, La Prise de la Bastille, fait historique en trois actes en prose, et mêlé d'ariettes. À la fin de l'ouvrage, on trouve les signatures de plus de soixante autres anciens Vainqueurs, qui confirment l'authenticité des événements décrits. Toutefois, sa pièce est un échec. Refusée par le Théâtre des Italiens, elle est accueillie sans enthousiasme lors des rares occasions où elle est jouée, comme à Rouen en 1795 ; l'auteur est plus habitué à lire et à écrire pamphlets politiques ou des documents administratifs et manque d'expérience littéraire et théâtrale.
Dans le même temps, Parein se lance dans la carrière de pamphlétaire, publiant La Girouette française, ou le Despotisme ressuscité, L’Extrait du charnier des innocents, ou le cri d’un plébéien immolé ou L’Exterminateur des parlements en 1789, Les Crimes des Parlements en , où il se livre à une critique radicale du système judiciaire de l'Ancien Régime, qualifiant les Parlements de « vermine parlementaire », ou de « vampires détestables » et leurs sentences de « crimes ».
Le , il est nommé commissaire du Conseil exécutif provisoire avec Bouchotte, Momoro, Chaumette et Dufourny, afin d'activer dans les départements voisins de Paris les opérations de la levée des 30 000 volontaires décrétée par l'Assemblée nationale Législative. Il intervient avec Bouchotte dans l'Oise, la Seine-Inférieure et la Somme.
Devenu chef des bureaux de la 4 division du ministère de la Guerre à la fin de 1792, il est proposé le par Vincent à l'assemblée électorale de Paris comme commissaire national près les tribunaux civils du département, élu et désigné pour le tribunal du 4 arrondissement. Toutefois, ne pouvant cumuler ces nouvelles fonctions avec celle du ministère, il y renonce par une lettre lue par Vincent devant l'assemblée le .
Entré dans l'armée en , Parein est commissaire du pouvoir exécutif en Vendée et préside la commission militaire révolutionnaire de l'armée des côtes de La Rochelle de sa création à Angers par Ronsin, le , au , avant d'être remplacé par Antoine Félix. Nommé général de brigade le , il préside la commission révolutionnaire de Lyon le . Sur proposition des représentants en mission Fouché, Laporte et Meaulle, il est nommé général de division à titre temporaire le .
Le , il devient chef d'état-major du général Moulin, à l'armée des côtes de Brest. Destitué le , il est emprisonné de mai au . Lors de l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV, il participe à la défense de la Convention et est rétabli dans son grade de général de brigade le .
Nommé le à l'armée des côtes de l'Océan, il est arrêté pour ses liens avec la conjuration des Égaux de Gracchus Babeuf, le . Envoyé devant la Haute Cour de Vendôme, il est acquitté le . Réintégré le 1 septembre, il retrouve peu après un commandement militaire.
Nommé à l'armée d'Italie le , il est appelé au Ministère de la Police par Fouché le , poste qu'il perd le , au moment de la disgrâce du ministre. Il s'établit alors à Caen. Le , il est interné à Caen, et ce jusqu'en 1814.
À sa mort en 1831, il est qualifié de « riche propriétaire », son fils est négociant à Paris, sa fille mariée à un notaire de Sarcelles.
Bibliographie
- Pamphlets
- La Girouette française, ou le Despotisme ressuscité, imprimerie de l’archevêché, 1789, 31 pages
- L’Exterminateur des parlements (signé : de Droiture, avocat en parlement), Paris, imprimerie de la Cour du parlement, , 29 pages
- L’Extrait du charnier des innocents, ou le cri d’un plébéien immolé, Bordeaux, impriemrie de P.... P...., imprimeur des citoyens, malgré ceux qui ne le veulent pas, 1789, 25 pages
- Supplément à «l'Extrait du Charnier des Innocents» (signé : Droiture, avocat en parlement), 1789, 22 pages
- Le Massacre des Innocents, par l'auteur de l'« Extrait du charnier des Innocents » (signé : de Droiture), Bordeaux, impriemrie de P.... P...., imprimeur des citoyens, malgré ceux qui ne le veulent pas, 1789, 20 pages
- Les crimes des Parlements ou les Horreurs des prisons judiciaires dévoilées, Paris, Girardin, 1791, 51 pages
- Appel
Appel à l'assemblée nationale, à celle de la commune et aux districts de Paris, pour et au nom des volontaires nationaux de la Bastille (signé : Parein Du Mesnil, Estienne et Hulin), Paris, imprimerie de Momoro, 1789
- Théâtre
La Prise de la Bastille, fait historique en trois actes, en prose et mêlée d'ariettes, Paris, chez Girardin, chez Madame Lesclapart et chez tous les Marchands de Nouveautés, 1791, 66 pages