Pierre Daucourt

Pierre Daucourt, né le 9 avril 1879 à Troyes (Aube), était un aviateur français. Avant la Première Guerre mondiale, il a remporté la coupe Pommery. Durant la guerre, il a participé, avec le capitaine Louis Robert de Beauchamp, au fameux raid sur Essen le 24 septembre 1916.

Belle Èpoque

Pierre Henri Daucourt est né le 9 avril 1879 à Troyes (Aube). Engagé volontaire au 69e régiment d'infanterie, le 17 avril 1897, il obtient son brevet de pilote civil le 15 juin 1911, sur Blériot, et passe à l'aviation en décembre 1912. Il obtient son brevet de pilote militaire (numéro 192) le 16 décembre 1912.

Le 6 octobre 1912, il tente de remporter la Coupe Pommery, dotée d'une prime de 7 500 francs par semestre, allant au pilote qui réussira à exécuter la plus longue distance en ligne droite avec un aéroplane, du lever au coucher du soleil. La date butoir pour remporter la coupe étant fixée au 31 octobre, de nombreux aviateurs sont sur les rangs. Deux jours plus tôt, Louis Janoir a relié Les Baraques, près de Calais (Pas-de-Calais), à Contis (Landes), tout comme son homologue Léon Bathiat, soit un raid de quelque 800 kilomètres. Pierre Daucourt parvient à battre cette performance : il relie Valenciennes (Nord) à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), via Buc (Yvelines), Poitiers et Bordeaux. Il décolle un peu avant 6 heures du matin et atterrit vers 17 h 40. Avec son monoplan Borel équipé d’un moteur Gnome de 50 ch, à bougies Oléo et hélice Chauvière, il a parcouru une distance de 830 kilomètres, ce qui le place en tête pour remporter la coupe.

Le 16 avril 1913, il réalise un raid de Paris à Berlin, toujours dans le but de remporter la Coupe Pommery. Un autre aviateur, Edmond Audemars, effectue la même tentative le même jour. Tous deux décollent au lever du jour. Daucourt quitte Buc-Châteaufort à 5 heures. Il fait une première escale à Ans, près de Liège, à 7 heures 40. Il repart à 9 heures 55, malgré le vent contraire. Il atterrit à 13 h 05 près de Hanovre, et repart à 15 heures pour Berlin, distant d'environ 240 kilomètres.

Le 25 mai 1913, pour prouver les avantages considérables de l'aéroplane et de sa supériorité sur les autres modes de locomotion, il réalise une liaison de Paris à Marseille, à bord d'un monoplan Borel type 1913 à moteur Gnome-Sigma. Il décolle de Buc, en région parisienne, à 5 heures du matin, fait une escale à Dijon pour se ravitailler en essence, et atterrit à Lyon-Bron à midi, apportant un paquet de journaux de Paris. Il repart à 15 h 45 pour Marseille. Bien que gêné par un vent d'est et par des remous de chaleur, il atterrit au Parc Borély à Marseille, apportant les journaux de Paris aux Marseillais qui, d'ordinaire, ne les lisaient qu'avec vingt quatre heures de retard.

Première Guerre mondiale

Mobilisé le 2 août 1914, il est affecté comme pilote à l'escadrille N 23, du 1 décembre 1915 au 24 novembre 1916. Nommé lieutenant, le 12 mai 1916, il participe au raid sur Essen, le 24 septembre 1916, mené par le commandant de la N 23, le capitaine Louis Robert de Beauchamp. Après avoir réalisé avec succès, en 1915, plusieurs missions de bombardement, le capitaine Robert de Beauchamp se spécialise dans les missions de reconnaissance et de bombardement effectuées seul à bord d'un Sopwith 1A2 spécialement aménagé. Cet avion, très rapide pour l'époque, et débarrassé du poids de l'observateur, de sa mitrailleuse arrière et de ses munitions, peut emporter des bombes tout en restant difficile à rattraper par les chasseurs ennemis. Le 24 septembre 1916, Robert de Beauchamp décolle à 11 heures, suivi du lieutenant Pierre Daucourt. Leur objectif est les usines d'armement Krupp, près de la ville d'Essen. Douze bombes sont larguées. C'est une quantité négligeable, comparée aux « tapis de bombes » de la Seconde Guerre mondiale, mais cela démontre, pour l'époque, la possibilité de bombarder des villes ennemies loin du front. Ils rentrent à leur terrain vers 17 heures, très fatigués après une mission de 700 kilomètres de vol effectués entre 4 000 et 5 000 mètres d'altitude.

Pierre Daucourt est lui-même promu capitaine, le 10 février 1917. Il est ensuite muté à la Réserve Générale de l'Aéronautique (RGAé), puis muté au 1er groupe d'aérostation à Versailles, le 31 janvier 1919.

• Médaille militaire (août 1913)
• Chevalier de la Légion d'honneur le 1er avril 1916 :

« Daucourt (Pierre-Henri), sous-lieutenant pilote à l'escadrille N 23 d'une armée : remarquable pilote. N'a cessé de donner le plus bel exemple de courage et de ténacité dans l'accomplissement des missions qui lui ont été confiées. Le 26 février 1916, au cours d'une reconnaissance à longue portée, a réussi bien que désarmé par l'enrayage de sa mitrailleuse à écarter deux avions ennemis par l'audace de ses manœuvres. Le 18 mars 1916, au cours d'une mission de protection, a attaqué quatre avions allemands et les a mis en fuite. »

• Croix de guerre 1914-1918 avec 2 citations à l'ordre de l'armée (le 1er avril 1916 et en octobre 1916)