Paul Rivet
Quick Facts
Biography
Paul Rivet, né le à Berck et mort le à Paris-Plage, est un sauveteur en mer français à Berck et premier sauveteur sur la plage du Touquet, qui devient Paris-Plage en 1892, hameau de Cucq dans le département du Pas-de-Calais en France. Il est également marin et gardien de phare.
Biographie
Enfance et formation
Paul François Hermand Rivet est né, à Berck, dans le département du Pas-de-Calais, le mardi , fils de Paul Philippe (1815-1865), maître de bateau, et de Marie Anne Françoise Delaval (1823-1885), il est issu d'une famille de 16 enfants.
En 1855, âgé de 10 ans, il embarque comme mousse avec son père.
En 1866, le , à l'âge de 21 ans, il devient tout à coup le chef de famille, son père et deux de ses frères (dont l'ainé) sombrèrent, durant une tempête, avec leur bateau, au large des côtes de Berck. Comme fils ainé et soutien de famille, il est exempté du service militaire.
Vie de famille
- Le , il épouse à Berck, Geneviève Elizabeth Pauchet (1850-1911), matelotte Ils ont sept enfants :
- Paul Pierre Michel (1868-1869)
- Geneviève Marie Pauline (1870-1919) mariée à Pierre Perrault, marin à Étaples
- Paul Jules Pierre (1871-1901) marié à Marie Léonie Adrienne Guilbert
- Pauline Virginie Marine (1876-1876)
- Marie Pauline Eugénie (1880-1951) mariée à Alfred Matifas entrepreneur puis hôtelier rue de Paris
- Jeanne Marie Victoire (1885-1952) mariée à Fortuné Noulin
- Pierre Jean Jules (1889-1917) marié à Alice Alida Anatolie Bomy.
Son histoire à Paris-Plage
En 1878, âgé de 33 ans, il quitte la marine de pêche après 23 années. Le , il est nommé gardien de phare, de la tour Nord, au Touquet et s'installe, avec sa femme et ses enfants, dans une petite maison au pied du phare. C'est là que le trouve les premiers habitants qui, en 1882, s'installent dans le désert de sable du Touquet.
Les deux phares sont un lieu de refuge, lorsque la tempête ne permet pas de se promener sur la plage, c'est l'occasion de discuter avec Paul Rivet ou avec sa femme, qui comme Marie Codron, est la première pourvoyeuse des habitants du Touquet, en vendant les légumes qu'elle cultive dans le jardin que possèdent tous les gardiens de phare, il y a également des bouquets de fleurs que l'on peut confectionner soi-même, des œufs et aussi un verre de lait de chèvre pour les enfants des chalets de passage offert par M Rivet. Cela dispense d'aller au marché d'Étaples, pour lequel aucun moyen de locomotion n'existe encore.
Il dispose, également, sur la plage d'un parc, où l'état leur a donné le droit de tendre de longs filets, disposés sur un vaste quadrilatère rectangulaire, ouvert dans la direction de la côte et fermé côté mer, qui leur permet ensuite, lorsque la marée redescend, de récupérer les poissons prisonniers. M Rivet arrive ensuite avec une petite voiture, attelée à un baudet, remplie de paniers, qui sont ensuite remplis de poissons, c'est une agréable distraction pour tous les baigneurs qui profitent des restes de la pêche. une fois la collecte terminée, les Rivet remettent leurs filets en place, après les avoir nettoyés. puis s'en vont, à Étaples, vendre le produit de leur pêche. La relève de la pêche se fait jour et nuit, en fonction des marées, combiné avec le métier de gardien de phare, cela est très dur.
Le sauveteur en mer
Berck
C'est aussi comme sauveteur, à Berck, que Paul Rivet s'est fait une réputation :
- en 1864, au mois de novembre, à bord d'un bateau chargé de harengs en situation critique, il se jette à l'eau, nage jusqu'à la côte, revient avec la corde nécessaire au sauvetage, l'équipage et la cargaison sont sauvés ;
- En 1865, avec son père et des camarades, il sauve deux hommes d'un navire russe, en pleine mer démontée ;
- En 1867, il sauve de nouveau un marin ;
- En 1869, suite au chavirage d'un bateau en baie d'Authie, il sauve, un à un, tous les hommes de l'équipage ;
- En 1873, le un de ses plus beaux exploits, est le sauvetage d'un canot, comprenant huit marins du navire anglais Handerer, coulé à vingt-cinq milles au large de Berck, malheureusement, deux ne purent être ramenés à la vie ;
- En 1877, au mois de novembre, suite au naufrage d'un trois-mâts anglais, dans une mer déchaînée, il se jette à la mer et sauve le maître d'équipage ;
- En 1883, dans la nuit du 23 au , le trois-mâts anglais Mirzapoore est en détresse dans une mer très formée, après des tentatives infructueuses des marins du bateau, Paul Rivet se jette à l'eau, rejoint le navire, et sur ses conseils, le bateau et l'équipage sont sains et saufs.
Paris-Plage
Cette brillante réputation, que tous ces actes lui valurent, devait se vérifier de nouveau, avant que la Société Humaine de Sauvetage de Montreuil n'ait installé, à Paris-Plage, une section, cela se fera en 1890.
Dès 1882, Paul Rivet s'offrit comme sauveteur aux familles de Paris-Plage.
En 1888, cinq habitants de la villa Concordia faillirent se noyer, une fois de plus, il organise les secours et les sauva. C'est suite à cet accident que, deux ans plus tard, la Société Humaine de Sauvetage est créée. Le , l'abbé Déplanque, curé de Cucq, desservant de Paris-Plage, bénit solennellement le premier canot de sauvetage, en présence, de Paul Rivet, la poitrine barrée de toutes ses décorations.
En 1893, il ramène sur la grève, avec le concours du maître baigneur Louis Damarre, deux jeunes gens en train de se noyer.
Il est le premier délégué de la Société Humaine de Sauvetage. Sa présence à la plage est annoncée par un pavillon dressé sur la cabine appartenant à la section.
Mort
Après la perte de son fils ainé au début de l'année 1901, et qui l'affecte terriblement, il meurt le à Paris-Plage à 56 ans d'une congestion pulmonaire. La chapelle est comble, tout Paris-Plage assiste à ses funérailles, il est inhumé au cimetière de l'église de Cucq. Ses filles, Pauline et Jeanne, subviennent aux besoins de M Rivet, et à ceux de leur jeune frère Pierre, qui n'avait que douze ans à la mort de son père. En 1905, M Rivet se retire à Berck où elle meurt le 13 août 1911.
Son souvenir demeure au travers d'une peinture du célèbre peintre Eugène Chigot qui figure au musée de Picardie à Amiens, le peintre a su immortaliser les traits de Paul Rivet, il apparaît dans un groupe de marins, le seul dont on voit le visage très reconnaissable, ramenant péniblement leur barque sur la plage.
Distinctions
Pour le sauvetage de 1873, il se fait remettre par la reine d'Angleterre la médaille d'honneur en or du gouvernement britannique. Cet acte héroïque a failli lui coûter la vie, s'étant jeté à l'eau après déjeuner, il tombe gravement malade, et c'est sur son lit que le gouvernement français lui remet la médaille d'or de deuxième classe, puis, en 1878, la médaille d'or de première classe.
Pour le sauvetage de 1893, il se fait décerner la médaille d'argent par la société humaine de sauvetage.
Au total, il a six décorations, dont trois en or et possède la croix des sauveteurs du Nord.
Hommage
Aujourd'hui en 2019, le square du phare du Touquet-Paris-Plage, porte le nom de « Square Paul-Rivet » et une plaque, posée à l'entrée, lui rend hommage.