Paul Louis
Quick Facts
Biography
L'abbé Paul Louis, dit abbé Choc, né le à Guérande (Loire-Atlantique) et mort dans la nuit du 23 au à Clichy (Hauts-de-Seine), est un prêtre français ordonné le . Il assure aussitôt la direction d'un patronage paroissial jusqu'en . Engagé dans la Résistance à partir de cette date, capturé et torturé en , il s’évade pour rejoindre à nouveau le maquis et participer à la Libération. Bien que diminué physiquement par ces épreuves, il assure ensuite l'aumônerie des gens du voyage.
Biographie
Vicaire sportif
Il découvre et pratique la gymnastique pendant sa jeunesse à Argenteuil dans le patronage Saint-Georges d'Argenteuil sous la bienveillante autorité de Joseph Batut qu'il seconde un temps comme trésorier. Il rejoint ensuite l’ordre des fils de la Charité où il est ordonné prêtre régulier en 1934. Il est aussitôt nommé dans une paroisse « difficile » de cette ville de banlieue où l’un de ses ex-coéquipiers sportifs, Maurice Weber, dirige déjà depuis plusieurs années la section de gymnastique du patronage de l'Étoile sportive des Champioux. Ensemble, ils le transforment en un lieu d’action sociale, y développant particulièrement la gymnastique et le basket-ball.
Dès le début de l’Occupation, il se consacre à l’écoute de Radio Londres dont il diffuse les informations à ses paroissiens et son confrère le pasteur Neel. Sa hiérarchie, inquiète pour sa sécurité, le déplace en 1941 à la paroisse Saint-Vincent-de-Paul de Clichy mais son successeur à Argenteuil, l’abbé Guillonnet est du même crû si l’on en croit le témoignage du futur général Jean Guerniou qui, encore enfant, lui servait de couverture pour ses nombreux déplacements rue des Saints-Pères à la librairie Bonaparte, lieu de ralliement du réseau Confrérie Notre-Dame du colonel Rémy.
Religieux résistant
Comme en témoignent les archives de son ordre, l'abbé Louis s’engage dans la Résistance dès son arrivée à Clichy. Membre du réseau Turma-Vengeance, il fonde le groupe Corrèze (devenu groupe Landy en 1942). Sa tête est mise à prix par la gestapo à laquelle il échappe de justesse le . Le commandant Ginas — président de la confédération nationale des combattants volontaires de la Résistance (CNCVR) de 1954 à 1975 — organisait son transfert pour l'Angleterre lorsqu’il est lui-même arrêté et interné à Compiègne. Il faut cinq mois pour réorganiser son évasion par l’Espagne.
L’abbé Louis embarque le en gare de Toulouse avec sept pilotes américains pour Saint-Laurent/Saint-Paul. Le lendemain 35 fugitifs s’engagent avec trois passeurs dans la montagne où ils errent deux jours dans la tempête. Abandonnés par leurs guides, ils sont arrêtés par les Allemands dans un refuge près de la frontière le 21 à 15 heures 30. L’abbé Louis est incarcéré et torturé à la prison Saint-Michel de Toulouse,en même temps qu'André Malraux, jusqu’au où il monte dans un convoi ferroviaire pour Compiègne.
Le , apprenant que sa propre destination est Fresnes, il saute du train à hauteur de La Ferté-Bernard pour rejoindre à nouveau le maquis. Recueilli par le curé de Saint-Antoine puis hébergé par le clergé du Mans, il participe, à peine rétabli, aux combats de libération de cette ville sous le pseudonyme d’abbé Choc sous les ordres du colonel Raspail puis assure la liaison avec la Résistance parisienne. Son passage dans la 2 division blindée (2 DB), évoqué lors d'interviews n'est pas avéré.
Aumônier des gens du voyage
En dépit de graves handicaps consécutifs aux tortures subies qui lui laissent des troubles de l’équilibre et nécessitent des soins constants, il assure à partir d' l’aumônerie des gens du voyage et c’est à l’un d’entre eux que l’orateur emprunte cette formule de son oraison funèbre prononcée en présence des autorités civiles et militaires
le à Clichy : Le père Louis, il était valable
.
Distinctions
Le capitaine Paul Louis est officier de la Légion d'honneur. La croix d'honneur de commandeur de l'ordre national du Mérite civique lui est attribuée le . Il est aussi titulaire de la croix de guerre 1939-1945, de la médaille de la Résistance française, de la médaille des évadés, de la médaille de la France Libre, de la médaille de la déportation et de l'internement et de la médaille de la Liberté.
médaille d'officier de l’ordre national de la Légion d’honneur cravate de commandeur de l’ordre national du Mérite croix de guerre 1939-1945 médaille de la Résistance française
médaille des évadés médaille de la France libre médaille de la déportation et de l'internement pour faits de résistance médaille de la Liberté
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Pierre Arnaud, Le sport et les français pendant l’occupation, t. 2, Paris, éditions L'Harmattan, , 280 p. , p. 167-179.
- Guy Avanzini et François Hochepied, Les cultures du corps et les pédagogies chrétiennes XIX et XX siècles, Paris, éditions Don Bosco, , 349 p. , p. 97-124.
- Vieille amitié, Un remarquable éducateur, M. le chanoine Joseph Batut, à compte d’auteur, .
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