Paul Jacottet
Quick Facts
Biography
Paul Jacottet, né le à Bonneval (Eure-et-Loir), était un aviateur français d'origine suisse, pilote de chasse durant la Première Guerre mondiale. Après la guerre, il a fondé en 1919 la société Jacottet, qui existe toujours de nos jours après 100 ans d'existence, et fabrique des équipements pour l'aéronautique.
Biographie
Belle Époque
Paul Jacottet est né le à Bonneval (Eure-et-Loir). Il est le fils de Louis-Jean Jacottet (1843-1906) et le petit-fils de Louis-Julien Jacottet (1806-1880), tous deux peintres, dessinateurs et lithographes franco-suisses, et le fils de Jenny Alice Revaclier (1856-1952). Engagé volontaire pour trois ans au 1er régiment de chasseurs à cheval, le 9 novembre 1906, il est nommé brigadier le 8 mai 1907, et maréchal des logis (MDL) le 15 décembre 1907. Dégagé des obligations militaire le 9 novembre 1909, avec un certificat de bonne conduite et le certificat d'aptitude à l'emploi de chef de peloton dans la réserve, il passe dans la réserve. À ce titre, il est nommé sous-lieutenant le 27 décembre 1912 et affecté au 20e régiment de chasseurs à cheval à cette date.
Première Guerre mondiale
Affecté au 14e régiment de hussards le 1er avril 1914, il rejoint ce régiment lors de la mobilisation générale, le 2 août 1914. Il passe dans l'Aéronautique militaire en tant qu'observateur et est affecté à Saint-Cyr-l'École le 9 décembre 1914. Il sert comme observateur à l'escadrille MS 12 du 14 janvier au 3 août 1915. Il est victime de gelures à la main gauche le 20 mars 1915 au cours d'une reconnaissance photographique. Le 16 mai 1915, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur et reçoit une citation à l'ordre de l'armée. Une seconde citation suit le 28 juillet 1915.
Affecté comme élève pilote à l'école d'aviation militaire d'Avord le 3 août 1915, il y obtient son brevet de pilote militaire (numéro 1998) le 27 novembre 1915. Il effectue un stage au Groupe des divisions d'entraînement (GDE) du Plessis-Belleville à partir du 2 décembre 1915. Le 15 mars 1916, il devient pilote de chasse à l'escadrille N 48 du 15 mars. Le 3 juillet 1916, il passe à l'escadrille N 395. Il est nommé sous-lieutenant à titre définitif le 2 août 1916. Le 8 décembre 1916, il devient le commandant de l'escadrille N 472. Le 6 juin 1918, il commande le groupe d'escadrilles du Camp Retranché de Paris (CRP), et obtient une nouvelle citation à l'ordre de l'aéronautique du CRP le 14 juillet 1918.
Entre-deux-guerres
Devenu commandant du groupe d'escadrilles postales le 17 janvier 1919, il est affecté au Service des entrepôts généraux de l'aviation (SEGA) de Nanterre le 15 juillet 1919. Le 16 janvier 1920, il quitte l'aviation pour être affecté au 2e régiment de chasseurs à cheval. Après un congé sans solde de deux ans, il est remis à la disposition de son arme et affecté au 6e régiment de dragons le 8 juin 1921. À cette même date, il est nommé lieutenant à titre définitif. Sa démission est acceptée par décision présidentielle, le 7 février 1930, et il est affecté dans les réserves au magasin général de l'aviation n°1, le 21 mai 1930, puis affecté au Centre mobilisateur d'aviation n° 31, le 1er avril 1934.
Paul Jacottet continue de voler, mais à titre privé. Il achète un Nieuport 81 (numéro 9834) qui est immatriculé à son nom « F-ADDN » le 9 septembre 1921. Cet avion sera détruit en octobre 1931. Le Nieuport 81 fait partie de la série des Nieuport 80, des avions-écoles biplaces à double commande construits après 1918 par la société Nieuport-Astra, dérivés de modèles militaires de la guerre. Ces appareils sont vendus à des particuliers et transformés en avions de tourisme. Le Ni-81 est dérivé du Nieuport 12.
L'industriel
Après la signature de l'armistice de 1918, Paul Jacottet se lance dans l'industrie aéronautique. Il connaissait Marcel Bloch, le concepteur de l'hélice Éclair, qui sera connu après la Seconde Guerre mondiale sous le nom de Marcel Dassault. Devenu constructeur d'avions, en majorité des biplans en bois et toile, Bloch avait besoin de beaucoup de fournitures : des câbles, des haubans et des rivets. Paul Jacottet construit alors en 1919 une usine de fabrication de câbles à Courbevoie en région parisienne, puis à Versailles. Dans les années 1950, l'entreprise fabrique également des servocommandes hydrauliques conçues par l'ingénieur René Leduc, le pionnier du statoréacteur. C'est Jacottet qui fabrique, en 1950, la première servocommande hydraulique non réversible en Europe, qui équipera toute une génération d’appareils civils et militaires (Dassault Mystère, SNCASO SO-4050 Vautour, Sud-Aviation SE 210 Caravelle, Fiat G.91).
Dans les années 1970, l'entreprise déménage à Chartres. Les deux spécialités, les câbles et les servocommandes, y coexistent toujours aujourd'hui. L'activité câbles, qui reste le cœur de métier de l'entreprise, constitue la plus grosse partie de l'activité de Jacottet Industrie. Les câbles primaires de commande ayant tendance à disparaître, remplacés par des servocommandes ou des systèmes électroniques, Jacottet travaille sur les câbles de secours et les câbles de commande de portes ou de coffres à bagages. Le cœur de métier de l'entreprise est le sertissage. Elle achète du câble aux normes aéronautiques EN 9100 et fait usiner des embouts qu'elle sertit dessus, en suivant le cahier des charges imposé par le client final. Plusieurs milliers de kilomètres de câbles sortent chaque année de chez Jacottet Industrie.
La société ne fabrique plus de servocommandes, mais assure la maintenance des servocommandes sur les trois axes de vol des 17 bombardiers d'eau Canadair CL-215T de la sécurité civile espagnole. Jacottet Industrie entretient et répare aussi les servocommandes équipant les appareils à voilure tournante.
Jacottet Industrie a également conçu et réalisé (en collaboration avec Intertechnique) des éléments de nacelles de ravitaillement en vol destinées aux forces aériennes de différents pays. La société fabrique également toute une gamme de joints (en matériau composite, en caoutchouc ou en téflon) destinés aux composants utilisés dans un milieu sévère (en contact avec du fluide hydraulique, du kérosène, de l'oxygène, etc.).
L'entreprise a pour clients directs plusieurs constructeurs aéronautiques : le groupe Airbus et ses divisions (Airbus Commercial Aircraft, Airbus Defence and Space, Airbus Helicopters, etc.), mais aussi Daher-Socata, qui fabrique le TBM 900, un monomoteur à turbopropulseur de 8-9 places, et Dassault Aviation, pour laquelle l'entreprise travaille sur toute la famille des Falcon. Jacottet Industrie travaille également avec les sous-traitants des constructeurs d'avions.
L'entreprise a appartenu à la famille Jacottet sans interruption jusqu’en 2008, lorsqu'elle a été rachetée par le groupe anglo-saxon Carclo plc. Cette même année, Jacottet Industrie a racheté la division « câbles » du groupe SKF, et l’année suivante la société Techcâbles. En 2017, Jacottet Industrie a 21 salariés et un chiffre d'affaires de 4 millions d'euros.
Distinctions
- Légion d'honneur pour prendre rang du 14 mai 1915 avec la citation à l'ordre de l'armée suivante :
« Jacottet (Paul), sous-lieutenant au 14e régiment de hussards, observateur à l'escadrille M.S.12, jeune officier de cavalerie plein d'allant. Désigné sur sa demande comme observateur en aéroplane. A donné la preuve de sa valeur en plusieurs circonstances et en particulier dans deux combats aériens. Gêné la première fois, par l'état de ses mains précédemment gelées au cours d'une reconnaissance photographique, ne réussit pas, malgré son tir répété, à arrêter l'avion ennemi. A abattu, la deuxième fois, son adversaire dans nos lignes, après un rude combat dans lequel son appareil a été plusieurs fois atteint par les lignes ennemies. »