Marc Blondel
Quick Facts
Biography
Marc Blondel, né le à Courbevoie (Seine), et mort le à Paris, est un syndicaliste français.
Secrétaire général de la CGT-Force ouvrière du au (réélu en , et ), il défend farouchement les principes d'indépendance de Force ouvrière ; il mène le combat revendicatif sur les retraites (contre le plan Juppé de 1995, contre la loi des 35 heures, contre la réforme Fillon de 2003), pour la défense de la Sécurité sociale (contre sa fiscalisation), pour la laïcité ou encore pour la libre négociation.
Il incarne le syndicalisme réformiste, le syndicalisme « de la feuille de paie », en opposition avec ce qu'il considère le « syndicalisme d'accompagnement » pratiqué par la CFDT comme avec le « syndicalisme rassemblé » prôné par la CGT.
Biographie
Fils de militaire et petit-fils de mineur, Marc Blondel passe son enfance à Hénin-Liétard (devenue Hénin-Beaumont). Se revendiquant comme enfant des corons, il entretiendra « son » mythe ouvrier en cultivant notamment son image « bretelles et savates » au bureau, « casquette et écharpe rouge » lors des manifestations. Il quitte Hénin-Liétard pour Paris après son baccalauréat. Il enchaîne les petits boulots (enseignant, auxiliaire des PTT, garçon de café, vendeur sur les marchés) pour payer ses études de droit qu'il ne mènera pas à leur terme, puis milite à l'UNEF et se syndique à Force ouvrière en 1958.
En 1960-1961, il devient secrétaire du syndicat des organismes sociaux de la région parisienne et secrétaire permanent de l'union syndicale des employés de la région parisienne. De 1963 à 1970, il reprend son activité salariée. Il devient franc-maçon en 1961 sous l'influence de Fred Zeller, puis membre de la loge « République » du Grand Orient de France. Adhérent au Parti socialiste, Marc Blondel est proche du courant de pensée trotskiste lambertiste, prêtant notamment à cette époque les locaux de sa section syndicale à l'OCI animée par Pierre Lambert.
En 1965, il est élu secrétaire de la Fédération des employés et cadres (FEC).
En 1973, il est élu membre de l'exécutif de la Fédération internationale des employés, techniciens et cadres (FIET). En 1974, il est élu secrétaire général de la FEC, puis, en 1980, membre du bureau confédéral de Force ouvrière. Le , il est élu secrétaire général de FO avec 53,6 % des voix contre Claude Pitous, le « dauphin » d'André Bergeron.
De 1981 à 1993, Marc Blondel est membre du conseil d'administration du Bureau international du travail (BIT). Il est réélu à la tête de FO à une majorité écrasante en 1992 (98 %), 1996 (85 %) et 2000. Il s'illustre notamment comme un des principaux meneurs lors des grèves de 1995. En 1998, il s'oppose au projet de loi sur la réduction du temps de travail (loi des 35 heures), annonçant que celle-ci aurait pour conséquence une baisse du pouvoir d’achat des salariés. En 2003, s'opposant à la réforme des retraites menée par François Fillon, il demande le retour aux 37,5 ans de cotisation pour tous
.
En 2004, lors du XX congrès de Force ouvrière, il ne se représente pas au secrétariat général. Jean-Claude Mailly lui succède.
Marc Blondel s'est engagé dans la défense des droits humains, inséparables pour lui des droits sociaux. Il cosigna un appel demandant qu'une délégation du Comité des droits de l'enfant de l'ONU rende visite à un enfant tibétain en résidence surveillée depuis 1995 en Chine, Gedhun Choekyi Nyima, reconnu comme 11 panchen-lama par le 14 dalaï lama.
En , il devient président de la Fédération nationale de la libre pensée (FNLP).
Souffrant d'une grave insuffisance cardiaque, il meurt le dans la soirée à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris, à la suite de troubles cardiaques. Il est incinéré le au crématorium du cimetière du Père-Lachaise dans le 20 arrondissement de Paris.
Démêlés judiciaires
Le conseil de prud'hommes de Paris a condamné Force ouvrière, en , à verser 88 594 euros à son ancien chauffeur pour non-respect du code du travail (horaires dépassés, heures supplémentaires non payées, congés non respectés, non-respect du temps de repos hebdomadaire, etc.).
Marc Blondel a été par ailleurs mis en examen pour avoir fait financer par la mairie de Paris pendant 10 ans le salaire de son garde du corps. Force ouvrière a accepté de rembourser les 280 000 euros à l'hôtel de ville.
Autres fonctions
- Membre du comité exécutif et vice-président de la Confédération européenne des syndicats (CES) de 1990 à 2003.
- Vice-président en 1989 de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL).
Passion taurine
Marc Blondel a longtemps été, et cela jusqu'à sa mort, un aficionado reconnu. En 1986, il a été le fondateur de La Querencia de Paris, qui est l'un des deux principaux clubs taurins de Paris. Depuis la fondation de La Querencia, Blondel a toujours apporté son soutien au club lors de ses rencontres et conférences sur la tauromachie, activités que le club perpétue de nos jours. Il considérait que l'interdiction de la corrida en Espagne était avant tout de source politique.
Vie privée
Veuf, Marc Blondel épouse en , en secondes noces, sa secrétaire et compagne depuis 20 ans Josiane Gobert.
Publications
- Qu'est-ce que Force ouvrière ?, L'Archipel, 2002
- Avec Éric Yung, Rebelle, Le Cherche midi, 2015
Voir aussi
Bibliographie
- Alain Bergounioux, Force ouvrière, Le Seuil, Paris, 1975
- Christophe Bourseiller, Cet étrange Monsieur Blondel, Éditions Bartillat, 1997
- Histoire de la CGT-FO , Gérard da Silva, préface de Jean-Claude Mailly et Marc Blondel, L'Harmattan, coll. « Mouvement social et laïcité », 2009