Louis-Joseph des Escotais
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Biography
Louis-Joseph des Escotais, comte de Chantilly, est né le et mort le . Connu sous le nom de bailli des Escotais, il fut lieutenant général des armées du roi et grand hospitalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Biographie
Louis-Joseph des Escotais, comte de Chantilly, est né le au château de la Roche des Escotais (commune de Saint-Paterne-Racan au nord de Tours). Il est le deuxième fils de Michel-Séraphin des Escotais (1665-1736) chevalier seigneur de Chantilly, d'Armilly, Sarigny et capitaine des vaisseaux du roi. Sa mère, Louise-Élisabeth de Laval-Montmorency, est la sœur de Guy-Claude-Roland de Laval-Montmorency, maréchal de France.
Le bref pontifical du accordé par le pape Clément XI permet à Louis-Joseph d'être présenté de minorité dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem à l'age de 4 ans. Sa présentation ne sera effective que le .
Carrière militaire
Louis-Joseph consacre les premiers années de vie à sa carrière militaire, homme de guerre, il entre dans l'armée en 1729 à l'âge de 16 ans en tant que cadet à Metz (mineure, il ne peut donc être encore chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem). Il gravit les échelons de l'armée du roi, son talent de commandement est à plusieurs reprises reconnu, ce qui le mènejusqu'au grade de lieutenant général de Louis XVI (grade le plus élevé de l'armée d'ancien régime), qu'il acquiert en 1780.
Guerre de succession de Pologne (1733-1738)
Louis-Joseph gravit rapidement les échelons et, en 1731, est promu Lieutenant au régiment d'infanterie de Richelieu. Il participe à toute la guerre de succession de Pologne (1733-1738). Il sert au siège de Kell en 1733. Il commande à l'attaque des lignes d'Etlinguen et au siège de Philippsbourg en 1734. En 1735, Il commande à la bataille de Clausen.
Guerre de succession d'Autriche (1740-1748)
Louis-Joseph a un rôle majeur durant toute la période de la guerre de succession d'Autriche. Il est un acteur décisif lors des victoires françaises.
Il est touché par une balle de fusil en 1743 à la bataille de Dettingen et malgré sa grave blessure , il continue à combattre.
Au cours d'un affrontement avec les troupes de l'achiduché d'Autriche, il est capturé et fait prisonnier à Linz.
À la tête de son régiment de grenadiers royaux, il prend une part active aux victoires de Fontenoy (1745), de Rocourt (1746), à la prise de la forteresse de Berg-op-Zoom (1747) et à la prise de Maastricht (1747). En son honneur, le régiment de grenadiers qu'il commandait prend son nom pour s'appeler « régiment de Chantilly » .
Les campagnes allemandes (1761-1762)
Ses succès sur le champ de bataille lui valent une promotion au grade de brigadier en 1758, puis de maréchal de camp en 1761.
Il participe à toutes les campagnes que Louis XV mène contre l'Allemagne sous le commandement du prince de Condé.
La bravoure de ses troupes est particulièrement remarquée lors de la bataille de Friedberg (28-30 août 1762). Il est rapporté au roi que la brigade du commandeur de Chantilly « a combattu avec la plus grande distinction » et « culbuté avec la plus grande valeur et la plus grande vivacité l'ennemi ».
Gouverneur militaire de l'île de Ré (1775-1791)
Louis-Joseph est nommé gouverneur miliaire de l'île de Ré de 1775 à 1791.
Il est aussi promu au plus haut grade de l'armée (Lieutenant-général) en 1780 et exerce ses fonctions jusqu'en 1791, date de sa mise en retraite.
Fort apprécié de la population, il est maintenu dans ses fonctions au début de la Révolution. Il est le dernier gouverneur militaire de l'île.
En son hommage, une cour porte son nom dans le village de Saint-Martin-de-Ré (île de Ré).
Ilprend sa retraite en 1791, à l'âge de 78 ans. Sa carrière aura duré 62 ans et compté 17 campagnes.
Carrière dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem
C'est entre 1762/63 et 1766 qu'il deviendra réellement chevalier de Malte. Il a le temps de faire ses caravanes à Malte et ainsi de devenir commandeur.
Commandeur de Ballan (1766-1784)
En 1766, à l'âge de 53 ans, il est nommé commandeur de Ballan (une des commanderies du grand prieuré d'Aquitaine située au sud de Tours). Il est alors maréchal de camp dans les armées du roi. Il exerce sa fonction de commandeur jusqu'en 1784, date à laquelle il est promu prieur d’Aquitaine.
Prieur d'Aquitaine (1784-1796)
En 1784, à l'âge de 71 ans, il est nommé prieur d'Aquitaine. Il s'agit d'une des trois sous-divisions de la langue de France et elle couvrait l'ouest du territoire français.
En raison de sa position, il reçoit le dossier de preuves de François-René de Chateaubriand lors de sa présentation dans l'Ordre en 1789, et y donne une suite favorable.
« Mon frère envoya mes preuves à Malte, et bientôt après il présenta requête en mon nom, au chapitre du grand−prieuré d'Aquitaine, tenu à Poitiers […] Le président du chapitre était Louis−Joseph des Escotais, bailli, grand−prieur d'Aquitaine […] La requête fut admise le ».
Il restait à Chateaubriand à confirmer son admission, ce qu'il ne fit jamais. Il n'aura donc pas l'« espoir des bénéfices » escomptés dans ses Mémoires d'outre-tombe.
En 1791, à la fin de son temps de commandement militaire, il s'installe à Poitiers, au siège de son grand prieuré. Il n'a alors de cesse de combattre les gouvernements révolutionnaires pour assurer une liberté de culte aux habitants de la ville. Il permet notamment la réouverture de l'église Saint-Saturnin en 1791.
Grand hospitalier (1784-1796)
Peu après sa nomination en tant que prieur d'Aquitaine, il accède le au poste de grand hospitalier de l'Ordre. Il s'agit de la troisième fonction la plus élevée de l'Ordre après le grand maître et le grand maréchal.
Il meurt de vieillesse le au château du Luart, à l'âge de 83 ans.