Klaus Baudissin
Quick Facts
Biography
Le comte Klaus von Baudissin, né le à Metz dans l'Empire allemand et mort le (à 69 ans) à Itzehoe dans le Schleswig-Holstein, est un historien d'art allemand. Directeur du musée Folkwang d'Essen de 1933 à 1938, il a été l'un des commissaires de l'exposition sur l'Art dégénéré en 1937. Il a ensuite été officier dans la Waffen-SS de 1939 à 1945.
Biographie
Issu de la vieille noblesse allemande, Klaus Wulf Sigesmund von Baudissin naît en 1891 à Metz, alors ville de garnison animée du Reichsland Elsaß-Lothringen. Avec sa ceinture fortifiée, Metz est alors la première place forte du Reich allemand, constituant une véritable pépinière d'officiers supérieurs et généraux. Il devient orphelin de père à l'âge de deux ans et est élevé par sa mère. Après sa scolarité, Klaus von Baudissin étudie l'histoire de l'art à l'université de Munich à partir de 1912.
Première Guerre mondiale
En 1914, au début de la Première Guerre mondiale, Klaus von Baudissin interrompt ses études universitaires, pour s'engager dans la Deutsches Heer. Il est officier subalterne puis officier supérieur ; il revient à la vie civile en 1919, avec le grade d’Oberstleutnant de réserve.
Entre-deux-guerres
Après guerre, Baudissin poursuit ses études à l'institut d'histoire de l'art de l'université de Heidelberg. Après une thèse sur le peintre anglais George August Wallis (1770-1847), il obtient son doctorat en 1923. En 1924, il travaille pour l'institut d'histoire de l'art de l'université de Kiel, ainsi qu'au Kunsthalle de Kiel. En 1925, Baudissin est recruté par la Staatsgalerie de Stuttgart, d'abord comme assistant, puis comme conservateur et conservateur en chef. En 1929, il adhère au Deutsche Volkspartei, un parti nationaliste. Il prend la direction du musée en 1930. À cette époque, pour le compte du musée, il se porte acquéreur d’œuvres de Conrad Felixmüller, Erich Heckel, Emil Nolde, Adolf Hölzel, Franz Marc ou encore de Oskar Schlemmer.
En , toujours à Stuttgart, Baudissin adhère au parti nazi. En 1933, pour contrer l'exposition pacifiste du Kunstmuseum Stuttgart consacrée aux artiste du Novembergruppe, en particulier à George Grosz et Otto Dix, Baudissin monte une exposition belliciste, intitulée « Von Krieg zu Krieg » : traduit par « De la guerre à la guerre ». Sa conception de l'art se radicalise, se rapprochant ainsi peu à peu des idéaux artistiques du national-socialisme.
Succédant à l'historien d'art Ernst Gosebruch en , Baudissin est nommé à la direction du musée Folkwang de Essen. Il devient membre de la SS en 1935, avec le grade de SS-Obersturmführer. Comme directeur du musée, il n'hésite pas à vendre des œuvres d'art contemporain, notamment de Kandinsky, qu'il juge comme étant de l'« Art dégénéré ». Avec le peintre Adolf Ziegler (en), président de la Chambre des beaux-arts du Reich et peintre favori de Hitler, il organise l’exposition itinérante sur l'« Art dégénéré » en 1937. Dans ce cadre en , il expose à la Kunsthalle de Hambourg des œuvres d'Emil Nolde, Oskar Kokoschka et Ernst Ludwig Kirchner. Le , à la suite de dissensions politiques avec Just Dillgardt (de), le maire de Essen, Baudissin est contraint de démissionner.
Seconde Guerre mondiale
Intégré dans la SS-Verfügungstruppe en 1939, Baudissin est un soldat combattant de la Seconde Guerre mondiale. En 1940, il sert en Norvège comme SS-Hauptsturmführer dans la Totenkopf-Standarte 7. Promu SS-Sturmbannführer en 1941, Baudissin commande alors le 3e bataillon du 7e régiment d'infanterie. De à , il est affecté, comme SS-Obersturmbannführer, à la SS-Truppenübungsplatz Böhmen, une zone d'entrainement militaire située en Bohême (Böhmen) dans l'ex-Tchécoslovaquie. En 1943, il est finalement promu SS-Oberführer, avant d'être affecté à la zone d'entrainement militaire Heidelager, en 1944.
À la fin du conflit, Baudissin est interné par les Britanniques à Neuengamme, un ex-camp de concentration nazi situé près de Hambourg, transformé en camp de prisonniers de guerre.
Après-guerre
Baudissin est libéré en 1948. Il assume pleinement ses errements et ses erreurs passés, tout en regrettant d’être ostracisé à son tour, comme l’avaient été les artistes contemporains sous le régime nazi. En 1949-1950, il gagne un procès contre la ville de Essen concernant sa démission de 1938, qui apparaît être un licenciement. Il meurt le 20 avril 1961 à Itzehoe.
Ascendance et postérité
Fils du comte Rudolf Adolf Julius von Baudissin (1855-1893) et de Elisabeth von Kraewel (1867-1933), Klaus von Baudissin a épousé Elisabeth Wolff (1897–1948) en premières noces. Par ce mariage, il est devenu le beau-frère de Karl Wolff, ultérieurement SS-Obergruppenführer. De cette union, sont nés six enfants : Nora Elisabeth Magdalena (née en 1917), Renate Else Dora Margarethe (née en 1919), Brigitte Else Tila Erika Barbara (née en 1921), Heilwig Friederike Eva Irmgard (1923–1957), Klaus-Heinrich Karl Wolff Albert Friedrich Peter (1928–1945), Erdmuthe (né en 1936).
Ses publications
- Georg August Wallis, Maler aus Schottland 1768-1847, Carl Winter, Heidelberg, 1924
- Georg August Wallis, Landschaftsmaler aus Schottland, ein Entdecker des romantischen Heidelberg 1812-1817, Heidelberg, 1921.
- Katalog der Staatsgalerie zu Stuttgart, Staatsgalerie, Stuttgart, 1931.
Annexes
Bibliographie
- (de) Uwe Fleckner : Angriff auf die Avantgarde : Kunst und Kunstpolitik im Nationalsozialismus, Akad.-Verl., Berlin, 2007.
- (de) Laura Lauzemis : Die nationalsozialistische Ideologie und der "neue Mensch"– Oskar Schlemmers Folkwang-Zyklus und sein Briefwechsel mit Klaus Graf von Baudissin aus dem Jahr 1934, In: Uwe Fleckner (Hrsg.): Angriff auf die Avantgarde. Kunst und Kunstpolitik im Nationalsozialismus., Akademie-Verlag, Berlin, 2007.
- (de) Ernst Klee : Das Kulturlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945?. S. Fischer, Frankfurt am Main, 2007.
- (de) Andrea Schmidt : Klaus Graf von Baudissin - Kunsthistoriker zwischen Weimarer Republik und Drittem Reich. Magisterarbeit am Kunsthistorischen Institut der Ruprecht-Karls-Universität, Heidelberg, 1991.
- (de) Joseph Wulf : Die Bildenden Künste im Dritten Reich. Eine Dokumentation., Sigbert Mohn Verlag, Gütersloh, 1963.
- (de) Christoph Zuschlag : Entartete Kunst. Ausstellungsstrategien im Nazi-Deutschland. Werner, Worms, 1995.
- (de) Andreas Schulz/Dieter Zinke : "Die Generale der Waffen-SS und der Polizei Band 6" page 424 Biblio Verlag Bissendorf 2012
Notes et références
Notes
Références
Liens externes
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