Karim Zaz
Quick Facts
Biography
Karim Zaz, né le à Meknès et élevé àCasablanca, est un entrepreneur et dirigeant du secteur des télécommunications et des technologies de l’information. Il est de double nationalité marocaine et française.
Il a notamment été, pendant plus de dix ans lePrésident-directeur général de l’opérateur de télécommunicationsWana Corporate, devenu Inwi, dont il est le fondateur.
Karim Zaz est ancien élève de l’École polytechnique et parachutiste de haut niveau , président du Parachute Air Club de Béni Mellal à Marrakech.
Formation et débuts professionnels pour le service public
Né de père marocain et de mère bretonne, Karim Zaz est ancien élève de l'École polytechnique (Paris). Il choisit de se spécialiser en télécommunications en rejoignant l’École Nationale Supérieure des Télécommunications (ENST, devenue Télécom ParisTech) et intègre le Corps des Télécoms plus tard fusionné avec le Corps des Mines. En tant que membre du Corps des Télécoms, il passe les cinq premières années de sa carrière au service de l’État, comme chef de projets de télécommunications au Ministère de l'Intérieur en France, en relation avec la Société internationale de télécommunication aéronautique (SITA).
En 1994, il prolonge son action pour le service public de l’autre côté de la Méditerranée et devient directeur de la promotion de l'emploi de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail, premier opérateur public marocain chargé de la formation professionnelle.
Plus tard, en 2007, alors qu'il préside déjà l'opérateur Wana Corporate depuis sept ans, Karim Zaz sera l'un des parrains franco-marocains de la Fondation Zakoura Micro Crédit présidée par Noureddine Ayouch : le gouvernement marocain, le conseiller du Roi André Azoulay et des hommes d'affaires marocains, appuyés par des investisseur publics français (CDC, Agence française de développement) et des hommes d'influence tel que Jacques Attali (PlaNet Finance), cherchent à promouvoir le micro-crédit au Maroc comme première arme de lutte conte la pauvreté.
Création et direction d’entreprises des Télécommunications et de l'Internet au Maroc
Karim Zaz appartient à la « génération Mohammed VI »constituée de ces quelques jeunes quadras incarnant le nouveau Maroc.
1999- 2009 : de Wanadoo à Wana Corporate
Pendant plus de dix ans, Karim Zaz va œuvrer en vue de la libéralisation du secteur destélécommunications auMaroc.
Création d'une filiale de Wanadoo au Maroc (1999)
En , un partenariat est scellé entre Karim Zaz et Nicolas Dufourcq , à l'époque directeur de la division Internet et Multimédia de France Télécom, qui deviendra bientôt le FAI français Wanadoo :Wanadoo s’appuiera sur la structure et le savoir-faire de Karim Zaz pour tester le modèle d'une filiale au Maroc .
Affranchissement de Wanadoo, un "David marocain des Télécommunications" (2004)
En , Maroc Connect s’affranchit de Wanadoo- Attijariwafa bank, première banque du pays, et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) rachètent la totalité des parts de France Télécom - et devient le troisième opérateur du pays -. Karim Zaz obtient la troisième licence de téléphonie fixe du Maroc: en prenant cette décision, l'Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT) place en concurrence frontale, une première mondiale, une société qui opère dans le domaine de l'accès à Internet (un FAI, fournisseur d'accès à internet) avec deux opérateurs traditionnels de télécoms, en l'occurrence Maroc Telecom et Méditel, titulaire de la deuxième licence depuis juillet.
Tandis que le géant marocain Maroc Telecom joue la montre, Karim Zaz choisit d'orienter ses activités vers les entreprises en leur proposant des solutions innovantes en matière d'interconnexion grâce au savoir-faire de France Télécom. Cette activité représente en 2005 les deux tiers du chiffre d'affaires de celui qui, avec 12 000 abonnés et 4 000 entreprises clientes en 2005, est devenu le second FAI du pays.
Surnommé dans le milieu des télécommunications et par la presse le "David marocain des télécoms", Karim Zaz va alors avoir pour objectif de devenir opérateur de plein droit au Maroc et candidate à l'obtention de licences facel'opérateur historiqueMaroc Telecom, filiale du Groupe Vivendi, etMéditel.
Entrée de la Société nationale d'investissement (SNI) au capital de Wana Corporate (2005)
En 2005, l'ONA, holding marocain dont les principaux actionnaires sont le Royaume et la famille royale, plus tard regroupé dans la Société nationale d'investissement, investit 40 millions d'euros dans la société fondée par Karim Zaz. En 2006, Karim Zaz obtient une licence classique pour 32 millions d'euros. En , Wana lance le troisième opérateur mobile marocain sous la marque Bayn. 100.000 clients s’abonnent en trois jours auprès de Wana. L'ONA approuve un plan d'investissement de 580 millions d'euros, avec une diversification dans le mobile et d'importants recrutements. Objectif: réaliser 500 millions d'euros de chiffre d'affaires dans cinq ans, avec 4 millions de clients. Et capter 15 % du marché d'ici « 5 à 10 ans ». En 18 mois, 700 collaborateurs sont recrutés, un réseau de 500 points de vente dédiés et 1.500 sites radio est déployé, plus de 2 millions de clients sont pris.Wana s'intéresse aussi à l'Europe: Karim Zaz aurait ainsi approché France Télécom pour créer un opérateur mobile virtuel ciblant la communauté maghrébine, comparable à celui lancé par Maroc Telecom et SFR.
Entrée du Koweïtien Zaïn au capital deWana Corporate-Inwi et départ de Karim Zaz (2009)
En , leKoweïtien Zaïn entre au capital. En désaccord sur la stratégie floue de son nouvel actionnaire, Karim Zaz décide de s'éloigner de Wana qu'il a fondé et dirigé pendant dix ans: il continue d'assurer la Présidence de Wana, le temps qu'un nouveau directeur général recruté dans une filiale d'Orange en République dominicaine soit formé. Karim Zaz quitte ses fonctions, laissant la Présidence de Wana Corporate, renommée Inwi, à Mohammed Lamrani et souhaitant à Inwi un "très beau futur".
2010 - 2014 : Kenza Mall, plateforme de commerce en ligne pour le Maroc
Après avoir quitté la Présidence d'Inwi, Karim Zaz se lance dans le domaine du commerce en créant sa propre plateforme de commerce en ligne, « Kenza Mall », alors que le marché du commerce en ligne marocain n'est encore que balbutiant.
La société de Karim Zaz se spécialise dans la délégation de vente en ligne et mutualise les métiers : logistique, référencement des produits, livraison, service après-vente.
En 2012, Kenza Mall acquiert les droits du catalogue de La Redoute (Groupe PPR) pour le Maroc. La même année, pour se développer dans le secteur du commerce en ligne, le leader marocain de l'ameublement et de la décoration, Kitea, dirigé par Amine Benkirane, un autre de ces "quadras" du business, décide de s'appuyer sur la plateforme technique, le savoir-faire et les équipes de Kenza Mall. Kenza Mall gère également le site devente privée "Knooz.ma".
Kenza Mall prévoit d'opérer une dizaine de marques en ligne, marocaines et étrangères, d'ici 2015.
Affaire Frédéric Debord
Acharnement de Frédéric Debord
À la suite d'une plainte de la nouvelle direction générale d'Inwi enregistrée en , Karim Zaz est accusé d'avoir pris part à un détournement de trafic international de télécommunications et arrêté le . L’ancien patron d'Inwi, affilé à la Société nationale d'investissement (SNI), est présenté devant le juge d’instruction du tribunal de première instance de Ain Sebaâ à Casablanca le lundi .
Le , l’actuel directeur général d’Inwi (ex-Wana), Frédéric Debord avait dénoncé dans un journal de la place le « phénomène du détournement du trafic qui prend de plus en plus d’ampleur » et laissé filtrer dans la presse des soupçons en précisant que « de nombreux procès sont en cours ». Malgré la présomption d'innocence, Karim Zaz subit la vindicte de plusieurs titres de presse. Selon le quotidien Al Massae, l’opération constituerait même une « menace contre la sécurité intérieure » du pays. Les avocats de Karim Zaz nient toute implication de leur client.
Frédéric Debord humilié
À la suite de la plainte initiée par le nouveau directeur général de Wana, Frédéric Debord, contre la société française Kleema, Karim Zaz avait témoigné le (deux ans après avoir quitté Wana) en défense de Kleema. Spécialisée dans les appels lowcost vers le Maghreb, celle-ci avait vu tous ses contrats avec Wana résiliés en par Frédéric Debord. Ce dernier suspectait Kleema d'avoir trafiqué les données de facturation avant de lancer une procédure arbitrale devant la Cour d'arbitrage de la Chambre de commerce internationale (CCI) à Paris, qu’il perdra, la Cour d'arbitrage condamnant la société Wanaà verser près de 3,5 millions d'euros de dédommagement à Kleema.
Un procès sans cesse reporté
Démarré en août 2014, le procès de Karim Zaz subit beaucoup de reports. Le , il est reporté au 18 août 2014 ; le 22 septembre, le procès est à nouveau reporté au 29 septembre 2014, puis reporté à nouveau et s’enlise. Le 29 octobre 2014, le procès est une nouvelle fois reporté au 10 novembre 2014, puis ajourné au 17 novembre 2014. Une des raisons de ces reports vient du fait que l'auteur de la plainte à l'encontre de Karim Zaz, l’ex-représentant juridique de Wana (devenue Inwi) et son actuel directeur de la réglementation, Rachid Sefrioui, refuse de répondre par deux fois à la convocation des juges. Les avocats de la défense réclament l’application de l’article 339 du code de la procédure pénale qui permet au tribunal, à la faveur d'une requête présentée par le procureur du Roi, de donner son ordre d’emmener par la force publique le témoin qui refuse de répondre à sa convocation. Pour les avocats d'Inwi, Rachid Sefrioui n’est plus représentant juridique d'Inwi dont la direction générale est aujourd'hui assurée par Frédéric Debord. Pour la Cour, l'absence du représentant juridique d'Inwi est injustifiée. Le procureur du Roi abonde en expliquant que les personnes convoquées par le tribunal doivent répondre à la convocation et se présenter devant la Cour.
Karim Zaz est condamné à une amende inégalée dans l’histoire de la justice pénale : 52 millions d’Euros.
Articles connexes
- Société nationale d'investissement
- Wana Corporate
- Inwi
- Méditel
- Maroc Telecom
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