Jules Denneulin

Jules Jean Louis Joseph Denneulin, né le 29 août 1894 à Attiches (Nord) et mort le 12 juillet 1931 à Neuilly-sur-Seine, était un aviateur français.

Jules Denneulin naît le 29 août 1894 à Attiches dans le Nord. Il est le fils de Louis François Denneulin, né en 1867 à Attiches, et de Marie Catherine Decarnin, née en 1868.

Première Guerre mondiale

Il sert sous l'uniforme durant toute la Première Guerre mondiale et au-delà, de 1914 à 1921, soit 6 ans et 9 mois de services militaires. Il reçoit une affectation à la plus prestigieuse escadrille de l'armée française : la SPA 3 Cigognes, l'escadrille des as, dont Georges Guynemer, André Dubonnet, Benjamin Bozon-Verduraz, Louis Risacher. Plusieurs pilotes américains y servent aussi, et deviennent les premiers as de leur pays, comme Franck Baylies et Edwin Parsons. Jules Denneulin, alors sergent, devient l'équipier habituel de ce dernier. Jusqu'à la fin de la guerre l'armée allemande conserve tout son mordant, et durant les dernières offensives de 1918, les combats font rage aussi bien dans les airs qu'au sol. Lorsque la guerre se termine, Parsons est titulaire de 8 victoires homologuées, dont deux partagées avec Denneulin. Cela donne au premier le statut d'as de l'aviation, mais pas au second, ce que déplore Parsons dans ses souvenirs, très élogieux en ce qui concerne son coéquipier :

« Magnifique athlète, excellent pilote en compagnie de qui je fis la plupart de mes missions et remportai le plus grand nombre de mes victoires après que nous eûmes notre méthode de chasse et d’attaque. Je ne prétendrai pas être l’auteur de cette trouvaille, mais elle se révéla si efficace que le capitaine Raymond nous donna le feu vert pour l’appliquer chaque fois que nous l’estimerions utile. C’était tout simple : Jean se plaçait à cinquante mètres à gauche ou à droite et à cinquante mètres au-dessus de moi, avec pour mission d’éviter toute surprise vers l’arrière ou vers en-dessus. Quant à moi, je pouvais me consacrer à cent pour cent à la recherche d’avions ennemis. Je n’avais pas à surveiller le ciel, c’était l’affaire de Jean. Repérait-il un aéroplane ennemi qui pouvait nous inquiéter, il se laissait aussitôt tomber à ma hauteur en battant des ailes et m’indiquait la direction d’où venait le danger. Si, de mon côté, j’apercevais une proie, c’était moi qui battais des ailes et il me rejoignait pour passer à l’attaque. Il n’y avait qu’un ennui avec ce système, c’est que c’était moi qui prenais à mon compte toutes les victoires que je n’aurais probablement pas pu obtenir seul. De cela, Jean ne s’en formalisa jamais. »

Entre-deux-guerres

Après-guerre, Jules Denneulin devient pilote de transport public. Il travaille pour la compagnie aérienne Air Union, basée à l'aéroport de Paris-Le Bourget.

Le 27 août 1923, il est victime d'un grave accident aux commandes d'un Farman F.60 Goliath immatriculé F-AECB. Après avoir décollé de Paris-Le Bourget en direction de Croydon, il fait une escale à Berck-sur-Mer pour embarquer trois passagers supplémentaires. Alors qu'il a traversé la Manche, après avoir dépassé Lympne, son moteur bâbord commence à surchauffer. Il fait alors demi-tour et atterrit sur l'aérodrome. Une fuite est découverte sur le radiateur de bâbord. Le mécanicien navigant effectue une réparation provisoire et remplit à nouveau le radiateur. Jules Denneulin redécolle avec ses deux moteurs qui fonctionnent de manière satisfaisante. Mais quelques milles au sud de Maidstone, le moteur tribord s'arrête subitement. Mettant à pleine puissance le moteur bâbord, Jules Denneulin vire pour chercher un terrain propice à un atterrissage d'urgence. Il trouve un grand champ à East Malling, un endroit qu'il connaît car il a déjà effectué un atterrissage forcé à proximité. Le mécanicien signale par radio la panne moteur à Croydon, et demande aux quatre passagers placés dans le nez du Goliath de se déplacer dans la partie arrière de la cabine. Deux passagers s'installent à l'arrière de la cabine, un troisième à côté du deuxième siège. Mais le quatrième passager, qui souffrait du mal de l'air, a refusé de quitter son siège. À l'approche du sol, le pilote coupe le moteur bâbord pour atterrir en vol plané, mais l'avion décroche et s'écrase. Jules Denneulin est légèrement blessé, son mécanicien est grièvement blessé. Le passager qui avait refusé de quitter l'avant de l'appareil, M. Gunther, est tué. Les autres passagers sont plus ou moins gravement blessés, un seul est indemne.

Jules Denneulin reprend ses fonctions dès qu'il est rétabli. Deux ans après l'accident, il est décoré de la Légion d'honneur.

Jules Denneulin meurt le 12 juillet 1931 à Neuilly-sur-Seine.

• Chevalier de la Légion d'honneur (décret du 28 août 1925)
• Croix de guerre 1914-1918 avec 4 citations
• Médaille militaire