Joseph Emmanuel Jérôme Zaman
Quick Facts
Biography
Joseph Emmanuel Jérôme Zaman (Bruxelles, - Bruxelles, ), était un maître de carrière et un industriel belge, il fut aussi sénateur.
Zaman était le fils de l'avocat et industriel Joseph Bernard Zaman en de Barbe Wyns. Il épousa la comtesse Cécile du Monceau (1819-1905) qui lui donna quatre enfants. Un de ses oncles était François Wyns de Raucour, bourgmestre de Bruxelles.
Biographie
Origines
La famille Zaman est une famille originaire du pays de Waes, dans l'actuelle province de Flandre-Orientale.
Selon Charles Poplimont, qui réunit dans la même rubrique diverses familles ou branches « Zaman » dont deux familles nobles « de Zaman », « cette famille est originaire du pays de Waes, où sa noblesse occupe un rang très distingué ».... Selon Poplimont ils ont comme ancêtre commun Pierre Zaman, mayeur "héréditaire" de Sinaï et de Belsele en 1526.
Quoi qu'il en soit, la famille Zaman dont il est question ici, originaire du village de Sinaai n'était pas noble et fut anoblie par Léopold I en 1858.
Jeunesse et études
L'industriel
Exploitation du porphyre
Entre 1844 et 1851, JosephZaman, jeune homme d'affaires, aussi devenu sénateur en 1848, rachète et prend la tête des différentes carrières de Quenast, dont celle d'Alexandre Solvay, le père d'Ernest Solvay.
Le porphyre extrait des carrières a déjà permis de paver, en 1705, la route de Mons à Bruxelles mais aussi la Grand-Place de Bruxelles. Il s'exporte dans tous les pays du monde ; souvent accompagné du savoir-faire des paveurs de Waterloo surnommés les « Blancs gilets » qui pavent, entre autres, la place Rouge à Moscou ou la place Stanislas à Nancy.
Le processus de rachat terminé, Zaman fédère la vingtaine de carrières acquises en créant la Société Zaman et Cie qui prend le statut de société anonyme, en 1864, sous le nom de Société Anonyme des carrières de porphyre.
Le maître de carrière innove et industrialise tous ses processus de production. Dès 1848, Il fait installer une ligne de chemin de fer privée qui permet de transporter les pierres de la carrière jusqu'au canal Bruxelles-Charleroi.
Sa production est impressionnante : 1,3 million de pavés, 300 000 tonnes par mois, avec l'emploi de 800 bateaux par an.
En 1896, l'entreprise emploie 2 500 salariés, puis 3 200 en 1905, et 3 500 en 1906. Cependant, la production diminue avec l'arrivée de la Seconde Guerre mondiale et l'arrivée de la technique de l'asphaltage. Ainsi, l'entreprise n'emploie plus que 2 158 ouvriers en 1937 et 750 en 1964.
Actuellement propriété, depuis 1985, de la SA Sagrex (filiale de HeidelbergCement), les carrières de Quenast ont acquis une spécialisation dans le granulat avec, entre autres, la fourniture du concassé ayant servi au ballast de toutes les voies des TGV européens.
Métallurgie
Consécutivement à la création, en 1848, de la ligne de chemin de fer privée entre la carrière de porphyre et le canal Bruxelles-Charleroi, Joseph Zaman transforme le dépôt du matériel roulant, situé à Tubize en atelier de réparation.
En 1854, les ateliers prennent le nom de Zaman-Sabatier, puis de SA de Construction de Tubize le et, enfin, par inscription au Moniteur belge du , est créée, conjointement, la SA Société d'exploitation de chemins de fer. En plus de la réparation, cet atelier construit aussi des locomotives.
En 1905, à la suite d'une réorganisation, la société change sa raison sociale en Ateliers Métallurgiques.
Sucrerie
Le , Joseph Zaman avec cinq Tirlemontois : l'avocat Louis Vinckenbosch, l'industriel Henri Vinckenbosch, le cultivateur Edmond Vinckcenbosch ainsi que les industriels Achille et Édouard Gilain créent, à Ambresin, une entreprise pour la fabrication du sucre sous la dénomination Zaman et Cie.Au terme de divers actes notariés, Joseph Zaman et Achille Gilain deviennent les seuls propriétaires.
En 1877, ils obtiennent l'autorisation de construire une ligne de chemin de fer vicinal entre la sucrerie et la gare de Noville-Taviers à condition de transporter aussi des voyageurs. Le , ce train transporte le Roi Léopold II qui inaugure le viaduc de Branchon. Le trafic sur la ligne 143 de la SNCV, aussi connue sous l’appellation de ligne Zaman, perdure jusqu'en 1956.
En 1892, les parts de Zaman dans la sucrerie sont rachetées par Achille Gilain qui la transforme en société anonyme en 1900. Rachetée par la Raffinerie tirlemontoise en 1974, la sucrerie d'Ambresin arrête ses activités de raffinage l'année suivante.
Krach financier
Le krach financier de 1884, consécutif de la Grande Dépression de 1873 provoque la ruine de Joseph Zaman.
La personnalité politique
Sénateur du Parti libéral représentant la circonscription électorale de Nivelles entre 1848 et 1870.
Vie privée
Joseph Zaman épouse, le , la comtesse Cécile Jeanne Anne Agnès Mélanie Du Monceau, fille aînée de Jean-Baptiste Dumonceau. Ils ont quatre enfants :
- Cécile Françoise Marie (1841-1921),
- Jules (1844-1845),
- Félix Joseph Marie (1846-1902),
- Anne Marie Joséphine (1848-1901).
Sa fille aînée Cécile épouse le baron Paul de Fierlant en 1861 et ils reçoivent, en 1868, le château de Limal acheté par le père de Cécile.
Sa fille cadette Anne épouse le baron Charles Victor d'Huart en 1866 et s’installent dans la maison du Bailli de Limal en face du château.
Après le krach financier de 1884, Joseph Zaman vend son domaine de Forest, se retire chez sa fille Anne et son gendre le baron Charles Victor d'Huart.
Il meurt à Bruxelles le , onze ans avant son épouse Cécile. Les époux sont inhumés, tour à tour, dans la crypte familiale de l'ancien cimetière de Forest.
Demeures
Château Zaman
Après la mort, en 1857, de son oncle, le chevalier François-Jean Wyns de Raucour(t), Joseph Zaman occupe le domaine bâti à Forest par le premier en 1830.
Il l'agrandit jusqu'en 1874 pour le porter à 87 hectares ; il y fait construire une vaste demeure à deux étages de style néo-classique et aménager le parc qui l'entoure.
Lorsque sa fortune est anéantie par le krach financier de 1884, il doit abandonner le domaine à un industriel anderlechtois, un certain M. Vimenet, qui le rachète. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château est occupé successivement par les Allemands et les Anglais, avant d'être démoli en 1948. À son emplacement se trouve, maintenant le club de tennis Forest Domaine.
Château de Wasseiges
Vers 1860, Joseph Zaman achète le château et la ferme de Wasseiges qu'il occupe périodiquement.
Le fondateur de ce château est le baron d'Obin qui, en 1770, après s'être rendu chez Voltaire, fait construire une exacte réplique, hormis deux ailes, de celui du philosophe à Ferney. Dans le parc, il fait élever une chapelle gothique et un petit temple à l'antique.
Château de Limal
Le , il acquiert, par acte notarié passé devant le notaire Bourgeois de Bruxelles, le château de Limal aux héritiers de la famille d'Hooghvorst. Il offre le château à sa fille Cécile et à son gendre le baron Paul de Fierlant.
Détruit par un bombardement pendant la Seconde Guerre mondiale, le château a fait place à une villa toujours occupée par les descendants de Paul et Claire de Fierlant (née Lequime).
Château de Bousval
En 1884, son cousin Adhémar Zaman rachète le château de Bousval à la famille de Vrière-van der Stegen et le cède en 1886 à Adolphe Delhaize (un des deux frères de Jules Delhaize), qui y vécut en le transformant grandement et en y aménageant notamment une cave frigorifique dans le parc.
Distinctions et honneurs
- Le , Joseph Zaman obtient à titre personnelune concession de noblesse du roi Léopold 1.
- Officier de l'Ordre de Léopold.
Héraldique
Blasonnement : Armoiries de Joseph Emmanuel Jérôme Zaman Commentaires : de gueules, à trois fasces d'argent, chaque fasce chargée de mouchetures d'hermines, la première de cinq, la deuxième de quatre, la troisième de trois mouchetures. Cimier : deux maures naissants affrontés, celui de dextre habillé d'argent avec retroussis de gueules, celui de sénestre habillé de gueules avec retroussis d'argent. |
Souvenir
- Une rue de Forest porte son nom: l'avenue Zaman (tracée en 1880)
- à Rebecq et à Branchon, la rue Zaman.
Voir aussi
Bibliographie
- Charles Poplimont, La Belgique héraldique, t. XI : TS - Z, Paris, Henri Carion, , 499 p., in-8° , « Zaman », p. 443-450
- Baron de Ryckman de Betz (préf. Charles Terlinden pour la réimpression de 1957), Armorial général de la noblesse belge, Liège, H. Dessain (réimpr. 1957) (1 éd. 1941), 769 p. — La réimpression de 1957 comporte 814 p. ainsi que certaines corrections par rapport à la 1 édition
- Non précisé (Cercle d’Histoire et du Patrimoine de Forest), Forest info, Forest, Administration communale de Forest (n 9), , « Le château Zaman », p. 15
- Claude Pire, Les Carrières de Quenast, Genappe, s.n., , 73 p.
- Oscar Coomans de Brachène, État présent de la noblesse belge, vol. XI : Annuaire de 2002 - Première partie, Bruxelles, Collection «État présent» a.s.b.l (imprimeur E. Guyot), , 222 p.
- Louis Verniers, Histoire de Forest lez Bruxelles, Bruxelles, Maison d’Édition Albert De Boeck, , 356 p., 28 cm , p. 194-195
- J.P. Vokaer, Par les rues de Forest : Études sur la toponymie locale, etc., Bruxelles, J.P. Vokaer (imprimerie Cantrin), , 108 p., in-4° , « Ancienne propriété Zaman », p. 64
- Charles De Vos, Seigneurs et Seigneuries de Limal, Tome IV, Wavriensia, 1966.
- Étienne Jacquemain, Joseph Zaman, un personnage mythique du 19 siècle, ECHARP (Entente des Cercles d'Histoire et d'Archéologie du Roman Païs), Bulletin de Liaison n 67, 1 trimestre 2013, pages 63 à 74.
Liens internes
- Maître de carrière
- Ligne 143 (Infrabel)
- Forest
- Limal
- Wasseiges
Lien externe
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