Jean Gibelin
Quick Facts
Biography
Jean Gibelin (1875-1960) est un écrivain et historien de la philosophie français.
Enseignant d'allemand, traducteur de philosophie, il est aussi l'auteur de travaux régionalistes sur la langue d'oc et sur l'histoire du protestantisme.
Biographie
Jean Henri Gibelin naît à Nîmes le . En 1919, il obtient l'agrégation de grammaire. Licencié d'allemand, il soutient en 1934 une thèse de doctorat en philosophie.
Il enseigne l'allemand à Gap, Alès, Nîmes puis Clermont-Ferrand. Après sa retraite, il dispense bénévolement des conférences de grec ancien et de latin à la Faculté de théologie protestante de Paris. Membre de l'Académie de Nîmes de 1942 à sa mort, il la préside en 1949.
Il meurt à Nogent-sur-Marne le .
Travaux
Régionalisme
« Conteur en langue d'oc d'inspiration nîmoise », il signe Bérangé (1942) et Bolino (1943), l'histoire de deux « taffataïres », puis Li castagno blanquetto (1944) et Lou mariaje de Justineto (1945). Il procure en 1941 des Considérations sur les idiomes locaux et lecture d'une carte en langue d'oc. Il donne en 1945 une communication sur Antoine Bigot à l'Académie de Nîmes, en 1947 à propos d'une poésie occitane, enfin en 1950 au sujet de la poétesse Dono Andriano.
Philosophie
En 1934, il soutient et publie sa thèse, qui porte sur la philosophie esthétique de Schelling, qui selon Pascal David « passe [...] sous silence le fait que la Philosophie de l'art se refuse expressément à être une esthétique ». La même année, il publie aussi sa thèse complémentaire portant sur L'Esthétique de Schelling et L'Allemagne de Madame de Staël, où il s'attache à démontrer que l'autrice est largement « rebutée » par le transcendantalisme du penseur.
Il est surtout l'auteur de diverses traductions, dont la réception est mitigée. Celle de la Critique de la raison pratique (1944) est « plutôt à éviter » selon François-Xavier Chenet. Quant à sa version du Précis de l'encyclopédie des sciences philosophiques (1952), bien que jugée « fort élégante » par Thibaut Gress, « elle commettait de nombreuses erreurs qui la rendaient presque inutilisable », selon le même.
Protestantisme
En , il est avec Louis Lacroix à l'initiative d'un cycle de conférences publiques sur l'histoire du protestantisme dans le Gard — qui donnera en 1977 naissance à la Société d'histoire du protestantisme de Nîmes et du Gard. La même année, il signe deux articles traitant du rapport de Germaine de Staël avec le protestantisme.
Ouvrages
- Trad. d'Emmanuel Kant, Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science, Paris, Vrin, 1930 .
- L'Esthétique de Schelling d'après la Philosophie de l'art, Paris, Vrin, 1934 .
- L'Esthétique de Schelling et L'Allemagne de Madame de Staël, Paris, Honoré Champion, 1934 .
- Trad. de Kant, Le Conflit des facultés en trois sections, Paris, Vrin, 1935 .
- Trad. de Kant, Critique du jugement, Paris, Vrin, 1941 .
- Trad. d'Arthur Schopenhauer, De la quadruple racine du principe de raison suffisante, Paris, Vrin, 1941 .
- Trad. de Kant, La Religion dans les limites de la simple raison, Paris, Vrin, 1943 .
- Trad. avec Samuel Jankélévitch de Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Esthétique, Paris, Montaigne, 1944 .
- Trad. de Kant, Critique de la raison pratique, Paris, Vrin, 1944 .
- Trad. de Hegel, Leçons sur la philosophie de l'histoire, Paris, Vrin, 1945 .
- Trad. de Kant, Projet de paix perpétuelle, Paris, Vrin, 1947 .
- Trad. de Hegel, Précis de l'encyclopédie des sciences philosophiques, Paris, Vrin, 1952 .
- Trad. de Kant, Premiers principes métaphysiques de la science de la nature, Paris, Vrin, 1952 .
- Trad. de Hegel, Leçons sur la philosophie de la religion, Paris, Vrin, 1959 .
Prix
- Prix Jean-Reynaud de l'Académie des sciences morales et politiques 1953 pour l'ensemble de son œuvre