Jean-Claude Camors
Quick Facts
Biography
Jean-Claude Camors, né le à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, disparu à Rennes en , est un résistant français.
Famille
Issu d'une famille béarnaise, fils et petit-fils d'officiers.
Formation
Avec son frère Paul, il est élève des Dominicains à Songe, puis du lycée palois. Il suit des études de droit.
Son activité résistante
En , il est affecté au 18 Régiment d'Infanterie et suit les cours d'élève aspirant. En , il est fait prisonnier à Fontenay-le-Comte. Il est interné au camp de Choisel situé à Châteaubriant d'où il s'évade ; il franchit la ligne de démarcation et rejoint Pau à la fin de .
Il se rend ensuite à La Seyne-sur-Mer, puis à Marseille où il s'engage sur un bateau de pêche et saute à la mer devant Gibraltar. Après deux heures de nage, il est récupéré par un navire britannique et gagne Londres en . Après une période d'entraînement en Angleterre, il est parachuté en France en 1942, avec la mission d'organiser le passage régulier des aviateurs alliés vers l'Espagne.
En , il retourne en Angleterre pour parfaire son entraînement; en décembre de la même année, il est de retour en France. Il est arrêté en Espagne; relâché, il est de retour en Angleterre en .
Le BCRA l'envoie en France en avril 1943 afin d'organiser un réseau d'évasion des aviateurs alliés tombés sur le territoire français. Fondateur et chef national du réseaude renseignement et d'évasion "Bordeaux-Loupiac", Jean-Claude Camors revient au milieu de l'été 1943, prendre contact avec un patron pêcheur de Camaret qui met son bateau, le "Suzanne-René" à sa disposition pour des traversées à destination de la Cornouaille anglaise. Vingt-trois jeunes aviateurs, anglais, canadiens et américains ont pu rejoindre l'Angleterre sains et saufs.
Pendant les semaines qui suivent, il s'assure des ramifications de son réseau, sur tout le territoire, chargé de retrouver des aviateurs cachés et leur fixe des rendez-vous en divers points de Bretagne. Plusieurs membres de son équipe ayant été arrêtés, il repart en Angleterre.
Le , à Rennes, il a rendez-vous, au café de l'Epoque, rue du Pré Botté, avec le chef régional du réseau, en l'occurrence un pharmacien de la ville, André Heurtier,Pierre Dumont, Rémy Roure qui est rédacteur au journal le Monde, et André Poirier, aviateur français dont l'appareil a été abattu et désire regagner Londres. L'établissementest tenu par un agent de renseignement du Mouvement de Libération Nationale. Repérés par des agents français collaborateurs du groupe dirigé par Guy Vissault de Coëtlogon, qui les dénonce à la Gestapo, Jean Claude Camors est blessé. Il fuit et se débarrasse de documents compromettants en en avalant une partie, avant d'être rattrapé par les Allemands qui le conduisent à l'hôpital de Rennes. Son corps n'a jamais été retrouvé. Dans l'affrontement, Rémy Roure sera blessé grièvement; presque mourant – il a l’artère fémorale sectionnée – il est miraculeusement soigné par un chirurgien français. Interné à Fresnes quatre jours plus tard, il est frappé et torturé mais il se tait. Le , il sera déporté à Auschwitz puis à Buchenwald.
Distinctions
À titre posthume, il est fait Compagnon de la Libération en mai 1944, et Chevalier de la Légion d'Honneur. La croix de Guerre et plusieurs décorations britanniques lui ont été décernées..
Sources principales
- Notice sur site de l'Ordre de la Libération
- Alain Lozac'h, Petit lexique de la deuxième guerre mondiale en Bretagne, Éditions Keltia Graphic, Spézet, 2005[1]
- Commission d'information historique pour la paix du département d'Ille-et-Vilaine, Mémoire de Granit 1939-1945, Rennes, 1991, 273 p., p. 28-29