Jean-Berthold Mahn
Quick Facts
Biography
Jean-Berthold Mahn est un historien français né le à Paris XI et mort au combat le à Castelforte, au sein de l'Armée française de la Libération.
Biographie
Origines et jeunesse (1911-1935)
Fils de Berthold Mahn, Berthold Émile Lucien Jean Mahn naît le dans le 6 arrondissement de Paris, « dans les mains du médecin Georges Duhamel ».
Élève du lycée Louis-le-Grand, de la Sorbonne, puis de l'École nationale des chartes, il en sort archiviste paléographe (major de la promotion 1935) avec une thèse sur L’Exemption et le Gouvernement de l’ordre cistercien aux XII et XIII siècles (1119-1265).
Fiancé à Marianne Lot à l'automne 1934, il doit se convertir au christianisme pour l'épouser, ce qui advient le
Années d'enseignement (1935-1942)
Se destinant à l'enseignement, il fait son service militaire à Metz. Nommé membre de l'École française de Rome (62 promotion, 1935-1937), il se rend dans cette ville avec sa femme en 1936-1937, où il retrouve son camarade chartiste Pierre Breillat ou Pierre Grimal, et où il consacre son mémoire aux « figures cisterciennes de l'église des Quatre-Saints-Couronnés ». Son passage à l'École est néanmoins écourté d'un an.
En parallèle, il obtient l'agrégation d'histoire et géographie (1938), puis devient professeur au lycée de Reims, au lycée Faidherbe de Lille et chargé de cours d'histoire du Moyen Âge à la Faculté des lettres de cette ville (1939) ; il est nommé à la Commission historique du Nord. Mobilisé en 1939-1940, il trouve refuge à Boisséjour (hameau de Ceyrat, dans le Puy-de-Dôme) en 1940-1942, où il enseigne par correspondance et accueille son beau-frère Boris Vildé, entré en résistance dans le Réseau du musée de l'Homme ; lui préfère ne pas entrer dans la clandestinité.
Madrid (1942-1943)
En 1942, il gagne Madrid après l'assassinat de son beau-frère Boris par les Allemands.
Il y donne des leçons de français et travaille sur sa thèse — qu'il ne soutiendra pas — à la Casa de Velázquez, dont il est pensionnaire, et où il appartient à la trente-troisième promotion de l'École des hautes études ibériques (1933).
Engagement et mort au combat (1943-1944)
En août de l'année suivante, sur le conseil d'un prêtre espagnol, il rejoint avec Marianne le Maroc, où il s'engage dans l'armée.
Appartenant au 1 régiment de tirailleurs marocains, rattaché au Corps expéditionnaire français en Italie du maréchal Juin, il passe en Corse puis en Italie.
Tombé dans une embuscade au retour d'une patrouille, il meurt au combat le à Castelforte, dans la province de Latina, âgé de trente-deux ans. Un service funèbre est célébré à Madrid en présence de Jacques Truelle, représentant du Comité français de Libération nationale. « Mort pour la France », Il est l'un des cinq cent soixante « écrivains morts au champ d'honneur » dont le nom est cité au Panthéon. Marianne apprend sa mort le 2 mai ; dès lors, elle « s'attache à la publication » de son œuvre et à la perpétuation de sa mémoire.
Ouvrages
- Avec Louis Halphen, Initiation aux études d'histoire du Moyen Âge, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Guide de l'étudiant », , 142 p.
- L'Ordre cistercien et son gouvernement : des origines au milieu du XIII siècle, 1098-1265(éd. Louis Halphen), Paris, De Boccard, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome » (n 161), (réimpr. 1951, 1982), VII + 320 p. — édition posthume.
- Le Pape Benoît XII et les Cisterciens(éd. Marianne Mahn-Lot), Paris, Champion, coll. « Bibliothèque de l'École des hautes études » (n 295), , 152 p. — édition posthume.
Distinctions
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur avec citation (1944, posthume)
- Croix de guerre 1939-1945 avec palme (1944, posthume)
Prix
- Premier prix Gobert 1946 de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (posthume) pour L'Ordre cistercien et son gouvernement