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Biography
Jean Jules René Audry, né le à Surgères (Charente-Maritime) et mort pour la France le , était un officier de la Marine française. Il a disparu avec son bâtiment, le sous-marin Bernoulli, au large des Bouches de Cattaro dans la mer Adriatique.
Biographie
Jean Jules René Audry est né le à Surgères (Charente-Inférieure, de nos jours Charente-Maritime). Il est le fils de René Jules Camille Audry (1839-1914), médecin de marine (44 ans), chevalier de la Légion d'honneur, et de Marguerite Marie Aubarbier, née en 1856, sans profession (28 ans). Il effectue de brillantes études à Surgères, avant d'intégrer l'École navale en 1901. Il est embarqué sur le vaisseau-école Borda à Brest.
Sortant de l'École navale en 1903, il embarque sur le croiseur Duguay-Trouin, qui est l'école d'application des aspirants. Il est nommé aspirant le . Sa carrière est très prometteuse. Il embarque le sur le croiseur cuirassé Montcalm à l'escadre d'Extrême-Orient. Il est promu enseigne de vaisseau le . Il a alors pour affectation le port de Rochefort (Charente-Maritime). Le , il embarque en Tunisie sur le contre-torpilleur Arbalète à l'escadre de la Méditerranée. En 1909, il est sur la canonnière cuirassée Phlégéton à Rochefort, et en 1910 à l'État-major marine en Tunisie. En 1911 il est affecté sur le contre-torpilleur Hussard à la 1ère escadre. Jean Audry est reconnu pour ses excellentes dispositions, et mis sur la liste spéciale des enseignes de vaisseau jugés aptes à exercer les fonctions d'officier en second de sous-marin. En 1912, il obtient son certificat d'aptitude à la navigation sous-marine. Le , il est désigné comme commandant en second sur le sous-marin Coulomb à Bizerte.
Le , à Ollioules (Var) près de Toulon, il se marie avec Louise Marie Escande, née en 1895, la fille du capitaine de frégate Marie Léon Escande (1853-1930), lui aussi ancien élève de l'École navale.
Le , son navire est affecté à la 2e escadrille de sous-marins de la 1ère armée navale basée à Bizerte. Il intègre l'école des officiers canonniers et torpilleurs. Ses brillants états de service sont récompensés : il est promu lieutenant de vaisseau le , et nommé commandant du sous-marin Bernoulli.
Le , il se distingue en torpillant le contre-torpilleur autrichien Czepel. Ce fait d'armes fait l'objet d'un rapport de son chef de division :
« Ce succès si honorable pour nos armes est dû au sang-froid et à l'audace admirables du commandant qui a réussi avec un rare bonheur dans des conditions particulièrement difficiles. »
Par arrêté ministériel du (JORF du ), il est inscrit au tableau spécial pour le grade de chevalier de la Légion d'honneur, pour prendre rang du . Il reçoit à la même date () la cité à l'ordre de l'Armée navale :
« A fait preuve des plus belles qualités de commandement en attaquant et en détruisant un contre-torpilleur ennemi. »
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec palme, et l'autorisation du port de la fourragère à titre individuel.
Il est également décoré officier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare par le roi d'Italie le .
Le , il disparaît avec son bâtiment dans la mer Adriatique au large des Bouches de Cattaro, probablement en sautant sur une mine. Sous son commandement, avec comme officier en second l'enseigne de vaisseau Préchac, le Bernouilli a appareillé de Brindisi le pour une patrouille de surveillance de trois jours devant Cattaro. Le sous-marin devait rentrer à sa base le , mais on ne le revit jamais. Toutes les recherches entreprises pour le retrouver demeurèrent vaines.
Son jugement déclaratif de décès est rendu le par le tribunal civil de Toulon, et transcrit dans les registres d'état civil de cette commune le .
Distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur, rétroactivement et à titre posthume, le .
- Croix de guerre 1914-1918 avec citation à l'ordre de l'Armée navale.
- Officier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare (Italie)
Hommages
- Son nom figure sur la stèle commémorative des sous-mariniers disparus à Toulon.
- Son nom a été donné à un sous-marin : le mouilleur de mines allemand UE-119, livré à la France et devenu le E10, en service de 1922 à 1937.